Les dix degrés de la foi






十信 







1. La foi (, shin, xin) : première et indispensable étape de la carrière des bodhisattva, c’est l’étincelle, la volonté d’accomplir le chemin bouddhique. Alors qu’on ne l’a pas encore expérimenté, on croit que l’enseignement permettra de résoudre la problématique de cette existence.






2. La décision (, nen, nian) : le bodhisattva garde présent à l’esprit ce en quoi il a pris foi.






3. L’effort (精 進, joshin, jingjin) : exercice de la volonté et ardeur qui poussent à progresser dans les pratiques bouddhiques.






4. La concentration (, jo, ding) : usage de pratiques contemplatives et réflexives pour expérimenter l'unicité de l’esprit.






5. La sagesse (, e, hui) : usage des enseignements bouddhiques pour développer une intelligence compréhensive.






6. La non-régression (不退, futaï, butui) : détermination à ne pas reculer.






7. Le transfert (廻向, eko, huixiang) : ou déflexion, volonté d’orienter les capacités obtenues vers l’atteinte du but que l’on s’était donné, l’éveil.






8. La protection de la loi (法護, hogo, hufa) : volonté de continuer à protéger la loi bouddhique sans se laisser distraire par les évènements qui peuvent se produire.






9. La moralité (戒, kaï, jie) : respect des préceptes bouddhiques, contrôle de soi-même.






10. Le vœu (願, gan, yuan) : expression forte de devenir un éveillé et d’y inciter les autres hommes également.






Certaines listes sont un peu différentes. Léon Hurvitz, dans son ouvrage consacré à Zhiyi (réf) intervertit 4 et 5 avec des commentaires intéressants. Une autre liste donne en 6 la moralité et en 9 l’abandon (捨, sha, she).






L’aspect dynamique du processus ici décrit est intéressant et montre bien la connaissance de la voie et des différents évènements spirituels qu’avaient développée les anciens maîtres du bouddhisme.

Tout commence avec la foi (1), sorte de pari sur l’avenir, mouvement ou le cœur précède la pensée et l’action. Ce en quoi, on a alors décidé de croire, reste présent à l’esprit (2) et devient un référent auquel les expériences sont confrontées. Cette nouvelle pratique est active et demande à être menée avec énergie (3). L’esprit commence alors à gagner en acuité (4) et progressivement l’ignorance cède à la compréhension (5). On ne doit pas en rester là mais s’efforcer encore de progresser (6). L’esprit doit être à nouveau rassemblé et les forces obtenues, gérées et orientées ver le but que l’on commence de mieux discerner (7). Protéger la loi (8) devient fondamental et une réflexion profonde sur l’éthique bouddhique (9) permet encore d’affermir la croyance. On discerne dans (7), (8) et (9) une mise garde devant la possibilité de se contenter alors des résultats et des connaissances obtenus et de les utiliser de façon dévoyée ou au moins oublieuse du véritable but que l’on s’était fixé. Cette mise au point effectuée, on peut exprimer le vœu (10) des bodhisattva.

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