|
Dans le cycle des douze liens causaux nous
avons un processus qui partant de l'obscur aboutit à la
souffrance et à la mort. De là, cette
idée selon laquelle la résolution du dilemme
initial pourrait empêcher ensuite la
génération de chacun des chaînons qui,
au bout du compte, entraîneront notre destruction. Il s'agit
là d'une production conditionnée inverse
appelée extinction à l'origine ou extinction à rebours. La
neutralisation du premier terme empêche les autres de se
produire. Cette opération peut apparaître comme un
pur exercice de démonstration logique. Toutefois, les
enseignements bouddhiques nous indiquent également la
possibilité d'allègement puis de
libération de cette chaîne des douze liens
causaux. Au fur et à mesure où, par la pratique
et l'enseignement, l'obscur se dénoue, les douze liens
causaux sont de moins en moins effectifs et leur cycle perd son
efficace.
Nous avons vu
précédemment que l'entraînement
à la vue juste (1ere branche de l'octuple
vérité de la voie) permet d'atténuer
l'Obscur [expliciter le processus à partir de la
temporalité : cause du passé et cause du
présent]. A partir de là, la
mécanicité de ce système est moins
active. A propos de la cause dans le présent et de
l'exercice de la vue juste, une anecdote tirée de la vie du
Bouddha (in Bouddha de E. Ribas).
Un vieillard infirme et sur le point de
mourir vint à lui en disant :
« La fin de mes jours
est arrivée, je suis malade, je souffre beaucoup. Je viens
voir si vous pouvez me donner santé et courage. Ce sera un
bienfait pour moi et ça me permettra de prolonger un peu ma
vie »
Le Maître, en souriant, lui
répondit :
« Vénérable
père, je vois que votre corps est faible et
fatigué. Il serait déraisonnable de demander la
santé, d'autant plus que vous n'en jouiriez que quelques
jours. Ce que vous devez faire c'est vous dire ceci :
« Quoique mon corps
soit malade, jamais mon esprit ne le sera. Voilà votre
salut »
Le vieillard se leva. Il semblait plus
jeune et marchait sans bâton. Il salua le Bouddha et
s'éloigna.
Quelques disciples, en le voyant passer,
remarquèrent :
« Un autre miracle du
maître »
Le Boudha objecta :
« C'est le miracle de
la foi. Beaucoup d'hommes meurent pour ne pas croire en
eux-mêmes. »
Quelques commentaires :
le Bouddha n'est pas un faiseur de miracles.
Les trois biens : les biens
spirituels, corporels et matériels. Importance de cette
hiérarchie : esprit, santé et richesse
[commenter]. Ici le Bouddha indique la priorité de l'esprit
sur le corps, le corps devenu faible, l'important est que l'esprit lui
ne soit pas vaincu. Nous avions parlé de
l'éthique bouddhique à propos du dharma, nous
avions vu l'une de ses applications (la non-nocivité) en
voici une deuxième, la préparation mentale pour
ne pas être vaincu [quelques mots à propos de 志]. Quelques mots également
à propos du mots
« foi »(信).
Nous avon vu la nécessité
d'une rélexion sur ces 12 liens causaux pour
atténuer voire rompre leur enchaînement.
Jusqu'à présent nous les avons toujours
examiné sous la forme d'une suite logique ; c'est la
manière la plus pédagogique de faire vu qu'il
s'agit d'une suite de termes où le premier
entraîne le deuxième, le deuxième le
troisième etc. Toutefois, après que cet aspect
ait été bien appréhendé,
certains auteurs laissent entrevoir des associations plus libres de ces
termes. Nous avons là une possibilité d'aborder
le système sous un autre angle. Quelques exercices donc :
- présenter les 12 termes comme les
chiffres sur le cadran d'une horloge.
- déplacer au centre un terme, quels
sont ces rapports avec chacun des autres.
Prochaine session
le jeudi 15 juin, sujet au choix ou panorama des courants actuels du
bouddhisme.
|
