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écaille de tortue et miroir (龜鏡, kikyō, guījìng) : expression que l'on trouve notamment dans la Lettre de Sado. Littéralement tortue-miroir. Dans la Chine antique, on pratiquait la divination en scrutant les formes qui apparaissait sur l’écaille de la carapace de tortue une fois celle-ci brûlée (chélionomancie). Cette pratique remonte à des temps très anciens (deuxième millénaire avant notre ère). Sur le symbolisme de la tortue, voir L’Imaginaire et la symbolique dans la Chine ancienne de Maurice Tournier (éd. L’Harmattan). Le miroir désigne ce qui reflète sans déformer. Nous avons donc une double référence qui implique à la fois la connaissance du futur et le fait de pouvoir fixer une norme correcte.

echi fu eshiki (selon la sagesse et non les jugements, 依智不依識, yīzhì bù yīshì)

École de la Guirlande de fleurs (華嚴宗, Kegon shū, Huāyán zōng) : école chinoise du bouddhisme fondée au VIIe siècle par Dùshùn (杜順) et dont le système doctrinal a été développé par Fǎzàng (法藏, 643-712). Cette école prône la suprématie du Sūtra de la guirlande de fleurs et se fonde sur son enseignement. Nous y retrouvons une explication des phénomènes par la production conditionnée au travers d’une sorte de relativisme qui fait que ces phénomènes ne sont pour nous que tels qu’il apparaissent à l’esprit. Pour reprendre un extrait caractéristique de ce sūtra cité par Nichiren dans son traité Le Principe d’Une pensée trois mille [réf. Éditions Arfuyen 1993] "l’esprit comme un peintre talentueux trace toutes sortes de "cinq ombres". Dans tous les mondes, il n’est pas un dharma qui ne soit son œuvre. Le Bouddha est en cela pareil à l’esprit et pareils au Bouddha sont les êtres". Dans cette tendance 'subjectiviste' cette école reprend également quelques éléments de la pensée de Vasubandhu. L’école de la Guirlande de fleurs fut introduite au Japon au VIIIe siècle et Rōben (良辯), son deuxième patriarche, en établit le centre au Tōdaïji à Nara.

École de l'Accomplissement du Réel (成實宗, Jōjitsu shū, Chéngshí zōng) : ou école de l'Accomplissement de la Vérité. Branche du bouddhisme reposant sur l'enseignement du moine indien Harivarman(IIIe~IVe siècles) et notamment sur son traité le Satyasiddhi-śāstra (Traité de l'Accomplissement du Réel). Cette école est l'une des 13 branches du bouddhisme traditionnel chinois et l'une des 6 anciennes écoles bouddhiques de l'ère de Nara au Japon. Bien qu'appartenant au courant de pensée du Petit Véhicule, les doctrines de Harivarman bénéficient des développements philosophiques considérables des maîtres de l'abhidarma du Mahāyāna dont elles tendent à se rapprocher. D'ailleurs, tant en Chine qu'au Japon cette École de l'Accomplissement du Réel a été enseignée conjointement sous l'égide de l'École des Trois traités.

École des Paroles Véritables (眞言宗, Shingon shū, Zhēnyán zōng) : école bouddhique chinoise également connue sous le nom d'École du Mystère (密宗, Mì zōng) qui relève du Grand Véhicule. Selon cette école, les secrets de l'illumination du Bouddha se seraient transmis sous la forme de dharani (formules incantatoires). Le moine japonais Kūkaï, Mer de Vacuité (空海, nom posthume Kōbō daishi, 弘法大師 : grand maître Propagateur de la loi , 774 - 835) a introduit ce courant dans son pays.

École des Préceptes (律宗, Risshū, Lǜ zōng) : fondée en Chine par Dàoxuān (道宣, Dōsen, 596-667). Cette école privilégie une approche éthique et rigoriste de l'ascèse bouddhique et notamment l'application des règles monacales formulées dans le Dharmaguptavinaya ("Règles en quatre parties", 四分律, Shibunritsu, Sìfēnlǜ). Une importance prioritaire est donnée parmi les trois corbeilles à celle des préceptes (ritsu,, vinaya), d'où le nom de l'École. Elle a été introduite et fondée au Japon durant la période de Nara par le moine chinois Jiànzhēn (鑑眞, Ganjin) en 754. La règle monacale était très stricte et complète, les moines devaient observer deux cents cinquante préceptes et les nonnes pas moins de trois cents quarante-huit. Jianzhen a fondé près de Nara le Toshodaiji, qui devint le centre d'ordination et d'enseignement del'école Ritsu.

École des Trois traités (三論宗, Sanron shū, Sānlùn zōng) : école chinoise du bouddhisme qui aurait été fondée par Kumarajiva et relevant du courant Madhyamika de Nagārjuna. On l’appelle école des Trois traités car elle se fonde sur trois textes : Le Traité du Milieu (中論, Chūron, Zhōnglùn, Madhyamaka śāstra), Le Traité des douze doctrines (十二門論, Jūnimonron, Shíèrménlùn, Dvādaśanikāya śāstra), deux œuvres attribuées à Nagārjuna, et Les Cent traités (百論, Hyakuron, Bólùn, Śata śāstra) d'Āryadeva (IIe, IIIe siècles). Ce courant a été introduit assez tôt (625) au Japon et compte parmi les premières écoles bouddhiques désignées par l’expression "les six écoles de Nara", du nom de la capitale impériale d’alors. Le temple principal est le Tōdaïji.

École du Caractère des dharma (法相宗, Hossō shū, Fǎxiāng zōng) : école bouddhique chinoise relevant du courant du "Rien que conscience" et qui a été établie au Japon dès le VIIe siècle.

École du Lotus (法華宗, Hokke shū, Fǎhuá zōng) : Nom générique donné aux écoles bouddhiques qui se fondent sur le Sūtra du lotus. En Chine l’École Tiantai a été ainsi désignée et au Japon nous trouvons à la fois l'implantatation du Tiantai chinois, Tendaï en japonais, réalisée par Saichō et le courant de Nichiren.

èdào (voies mauvaises, 惡道, akudō, durgati)

effort (精進, jōshin, jīngjìn): voir zèle.

égalité avec tous les bouddha [l'] (等一切諸佛, tō issaï shobutsu, děng yīqiè zhūfó, sarva buddha samā) : troisième parmi les dix transferts.

égarement (癡惑, chiwaku, chīhuò) : traduction chinoise des termes sanskrits ajñāna (ignorance), moha (illusion, confusion égarement, évanouissement), visaṃmūḍha (rendu confus, stupéfié par l'action d'un poison). En chinois le 1er caractère désigne la bêtise et le second le trouble, les deux à la fois réfèrent à la désorientation mentale.

égarement-éveil (迷悟, meigo, míwù) : terme bouddhique formé de deux concepts antonymes afin de mieux montrer le caractère exceptionnel des notions (et de l'expérience) que recouvre cette expression. Dans le bouddhisme traditionnel l'égarement est différent de l'éveil et lui est opposé. En ce sens on estime qu'il y a un avant (l'égarement) et un après à l'expérience de l'éveil. Le terme égarement-éveil ainsi que ses composés, notamment l'unicité de corps de l'égarement-éveil (迷悟一體), renvoie à la philosophie du Lotus selon laquelle à la fois l'égarement et l'éveil forment une seule chose qui est le propre de l'expérience du vivant. Remarquons, dans l'expression égarement-éveil, que l'éveil est rendu par le caractère chinois (悟) qui se prononce en japonais satori. Voir également l'homme ordinaire s’identifie à l'ultime, non-dualité de l'égarement et de l'éveil, unicité de corps de l'égarement-éveil.

egi bu ego (selon la signification et non les mots, 依義不依語, yīyì bù yīyǔ)

ego (我, ga, , atman) : le mot chinois que nous traduisons par "ego" est (ě en prononciation ancienne et littéraire) qui signifie moi ou je, d'où notre choix du latin ego qui s'est intégré à notre langue depuis l'époque moderne. Voir les multiples dharma sont sans ego. D'une façon moins conceptualisée, comme nous l'avons dit précédemment, signifie je, moi. Dans cette optique il est mis en relation avec le soi (自, ji, ). On rencontre comme équivalent entre autres, (鄙, hi, aham) qui correspond à une façon beaucoup plus humble, voire dépréciative de parler de soi.

èguǐ (esprits affamés, 餓鬼, gaki, preta)

èguǐ (esprits maléfiques, 惡鬼, akki)

ehō fu ejin (selon la loi et non la personne, 依法不依人, yīfǎ bù yīrén)

ehō shōhō (rétribution pour le principal et son support, 依報正報, yībào zhēngbào)

eka citta kṣaṇa (Une pensée, 一念, ichinen, yīniàn)

ekajāti pratibaddha (expectative d'une naissance, 一生補處, isshō fusho, yīshēng bǔchù)

éléments [cinq] (五蘊, goün, wǔyùn, pañca skandhī)

éléments [quatre grands]

éloge (頌, ju, sòng, gātha) : dans le découpage synoptique qui est fait de chacun des chapitres du Sūtra du lotus, ce terme désigne les parties en vers qui magnifient ce qui a été dit prédemment dans un passage en prose.

éloignement de la poussière (離垢地, rikuji, lígòudì, vimalā)

embrasement de la sagesse (焰慧地, eneji, yànhuìdì, arcismati)

émotionnel (êtres émotionnels, 有情, ujō, yǒuqíng)

Ēnántuó ou Ānántuó (Ananda, 阿難陀)

Enbudaï (閻浮提, Jambudvipa, Yánfútí)

eneji (embrasement de la sagesse, 焰慧地, yànhuìdì, arcismati)

enfer (地獄, jigoku, dìyù, naraka, नरक): le plus bas des dix mondes, des trois et des quatre mauvaises voies. En chinois, l'enfer se dit dìyù. Le premier caractère (地, la terre, le sol) indique ce qui est dans la terre, sous la terre, et le second caractère (獄), une prison. Tout ensemble nous avons donc l'idée d'une prison souterraine, c'est-à-dire d'un lieu oppressant et douloureux où nulle liberté ne peut s'exercer. Comme cela s'est beaucoup pratiqué sur terre et particulièrement à une grande échelle dans les époques modernes, la privation de toute liberté, le fait de dépendre du bon vouloir ou de la cruauté d'autrui, dégrade l'existence jusqu'à un degré infernal. Notons que , la prison, est représentée d'une façon inquiétante et suggestive par l'idéogramme de la parole encadré de part et d'autre par deux chiens... Coïncidence étonnante, dans la mythologie indienne Yama, le roi de l'enfer est accompagné également de deux chiens. L'enfer est le plus bas et le plus douloureux des dix mondes. Il est la pire des trois ou des quatre mauvaises voies qui étaient à l'origine des destinations post mortem. La divinité Yama est le roi de l'enfer, il est assisté de sbires qui gardent ou torturent les damnés. Selon les textes bouddhiques on distingue différents types d'enfer plus ou moins terribles. On a par exemple les huit grands enfers (八大地獄, hachi dai jigoku, bā dà dìyù) qui sont en fait seize, c'est-à-dire huit enfers brûlants et huit enfers glaciaux (cf. par exemple la Lettre à Niike, 9e paragraphe). Seuls des actes extrêmement graves peuvent amener à chuter en enfer. Un traité de Nichiren le Kenhōbōshō (La Révélation des offenses à la loi, Showa teihon p 247), reprend l'énumération de huit grands enfers mais les caractérise selon les méfaits dont ils sont la rétribution. Ainsi par exemple dans le premier d'entre eux, l'enfer d'existence identique (等活地獄, tōkatsu jigoku, děnghuó dìyù), les damnés sont torturés jusqu'à ce que leur corps soit brisé mais à ce moment-là, le corps se reconstitue et le supplice reprend. Cet enfer rétribue le fait d'avoir tué des êtres. Le huitième de ces enfers, le pire, est l'enfer des souffrances sans rémission (無間地獄, mugen jigoku, wújiān dìyù) également appelé Avīci. Il est causé par le fait d'avoir perpétré l'un des cinq forfaits ou l'opposition àla loi bouddhique. D'autres textes de Nichiren insistent sur la réalité présente de l'enfer dans le coeur de celui qui commet de tels actes et sur l'aspect effrayant que revêtent à leur dernier instant, ceux que leurs actes ont menés aux séjours infernaux.

enfer des souffrances sans rémission (阿鼻地獄, abi jigoku, ābí dìyù, avīci) : ābí est une translittération. On trouve également la traduction wújiān (無間, mugen). Dans la cosmologie indienne c'est le plus terrible des huit enfers de feu ou des huit grands enfers (cf. enfer). Ceux qui y demeurent souffrent sans connaître le moindre répit.

engaku (éveillé par liens, 縁覺, yuánjué, pratyeka buddha)

engi (production conditionnée, 縁起, yuánqǐ, pratiya-samutpāda)

enjamber les divisions (跨節, kasetsu, kuàjié) : notion issue de l’heuristique du Tiantai visant à l’interprétation conjointe des sūtra les uns vis-à-vis des autres ou selon les enseignements du Sūtra du lotus.

enkyō (enseignement global, 圓教, yuánjiāo)

en lui les oppositions ne peuvent se résoudre (隔歴不融, kyakuryaku fuyū, gélì búróng) : on peut également prononcer kyakuryaku funyū en japonais. Locution souvent employée à propos de l’enseignement distinct et qui implique un jugement quant aux limites de cet enseignement dont les éléments, quelle que soit leur justesse par ailleurs, finissent par se repousser mutuellement. Cf. quatre enseignements.

Enma (閻魔, Yánmó, Yama)

Ennin (円仁, 794 - 866) : moine japonais d'obédience Tendaï. Abbé supérieur du monastère Enryakuji. Egalement connu sous le nom posthume de Grand Maître Jikaku 慈覺大師 (Éveil-Compassionnel). A 15 ans il devient disciple de Saïchō (Dengyō, 767-822) au mont Hiei. En 838 il parvient en Chine où un long périple assez aventureux lui permet d'étudier différents aspects du bouddhisme. De retour au Japon en 847, il est nommé abbé supérieur de l'Enryakuji. Malheureusement il mêle aux doctrines du Tendaï des enseignements des Paroles véritables (Shingon). Le récit de son voyage en Chine (Nittō Guhō Junrei Kōki, 入唐求法巡礼行記) a été traduit et publié aux éditions Albin Michel.

Enryakuji (延暦寺) : temple principal du Tendaï près de Kyōtō sur la hauteur du mont Hiei. Ses bandes de moines armés qui échappaient complètement aux autorités religieuses du temple étaient particulièrement turbulentes et furent à l'origine de nombreux désordres et exactions jusqu'à leur écrasement par les troupes de Oda Nobunaga qui incendia le temple en 1571. Il ne fut reconstruit que partiellement et son pouvoir s'affaiblit.

enseignants de la voie (説道沙門, setsudō shamon, shuōdào shāmén) : l'une des quatre sortes de religieux, la deuxième selon le Traité des dispositions du maître de yoga (瑜伽師地論, Yugashijiron, Yúqiéshīdìùn, Yogacaryā bhūmi śāstra)

enseignements [quatre] (四教, shikyō, sìjiào)

enseignement des trois corbeilles (三藏教, sanzō kyō, sānzàng jiào, tripitaka) : voir trois corbeilles ainsi que quatre enseignements.

enseignements du Grand Véhicule provisoire (權大乘教, gon daïjōkyō, quán dàshèngjiào) : on trouve plusieurs abréviations : Grand Véhicule provisoire, (權大乘, gon daïjō, quán dàshèng) voire même Grand provisoire (權大, gondaï, quándà). Le terme semble antérieur aux systèmes de classifications de l’École du mont Tiantai. Toutefois si l’on se rapporte au système des cinq périodes, il désigne les première (Guirlande de Fleurs), troisième (déploiement) et quatrième (perfection de la prajña) périodes. Ne sont donc pas comprises la période des enseignements du Petit Véhicule (Traditions) ni celle du Lotus et du Nirvana. Terme opposé enseignements du Grand Véhicule véritable.

enseignements du Grand Véhicule véritable (實大乘教, jitsu daïjōkyō, shí dàshèngjiào) : terme opposé à enseignements du Grand Véhicule provisoire. On trouve comme équivalent sūtra du Grand Véhicule véritable, même prononciation en japonais, shí dàshèngjīng (實大乘經) en chinois. Plusieurs abréviations : Grand Véhicule véritable (實大乘, jitsudaïjō, shídàshèng) ou même Grand véritable (實大, jitsudaï, shídà). Enseignement permettant à tous les êtres de devenir le Bouddha. Dans les sūtra du Grand Véhicule provisoire, cette capacité est déniée à certains êtres et selon le cas, il s’agit des personnes des deux véhicules (二乘, nijō, èrshèng) ou bien des femmes, des animaux ou des hommes mauvais. Dans le système de classification de l’école Tiantai, dit des cinq périodes, il désigne la cinquième et dernière période, celle de l’enseignement du Lotus et du Nirvana.

enseignements sacrés délivrés de son vivant (一代聖教, ichidaï shōkyō, yīdài shèngjiào) : désigne la totalité des enseignements du bouddha Shakyamuni, la première des trois corbeilles, celle des sūtra.

en son temps (一代, ichidaï, yīdài)

envoyé du Bouddha (佛の御使, hotoke no ontsukaï) : personne missionnée par le Bouddha pour aider à la propagation du Lotus. Cf. chapitre XV du Sūtra du lotus, Surgis de la terre. L’expression apparaît notamment dans la Réponse au seigneur Matsuno.

enzoku santaï (triple évidence harmonieuse, 圓融三諦, yuánróng sāndì)

Eon : voir Huìyuǎn (慧遠)

éon (劫, , jié, kalpa) : translittération abrégée du sanskrit. Le mot kalpa désigne une période de temps très longue. Différentes paraboles en expriment l'étendue. Par exemple, celle où il est dit que si, une fois par siècle, on déposait dans une cité de mille li de côté un grain de sénevé, quand bien même on en aurait couvert tout l'espace, l'éon ne serait pas encore achevé. L'éon désigne également chacune des quatre périodes cosmiques de formation, de stabilisation, de destruction et d'inexistence d'un univers ; cecycle est appelé un éon majeur.

éons dits des cinq cents grains de poussière (五百塵點劫, gohyaku jintengō, wǔbǎi chéndiǎnjié) : abréviation ramassée de l’illustration d’une durée immense décrite dans le chapitre XVI du Sūtra du lotus. Pour reprendre toute l’affaire - et cela exige de l’attention -, lorsque le Bouddha enseigne qu’il n’a pas obtenu l’éveil dans cette existence présente mais dans un temps bien plus reculé, il évoque l’ancienneté de cette époque, en illustrant son propos de la sorte : supposons un homme qui réduise en particules un nombre immense de mondes tricosmiques. Après avoir parcouru une distance considérable (des milliards de royaumes), il dépose une particule. Pour épuiser de la sorte toutes les particules qu’il a tirées de la réduction initiale du grand nombre de mondes, il aura parcouru une distance inimaginable sur une (presque) infinité de mondes. Si ces mondes eux-mêmes étaient réduits en atomes on obtiendrait une quantité démesurée d’atomes. Or le nombre d’éons passés depuis que le Bouddha a obtenu l’éveil est bien plus grand encore que le nombre d’atomes résultant de cet exemple... Au début de cette parabole, ce que je traduis par "particules" (微塵, mijin, wēichén), le deuxième caractère constituant ce mot est poussière (塵) que nous retrouvons dans l'expression 'grains de poussière' (塵點). Le "nombre immense" de mondes tricosmiques (ou trichiliocosmes) auquel il est fait allusion commence par "cinq cents" (五百, gohyaku, wǔbǎi). D’où nos cinq cents grains de poussière qui d’une façon ramassée et concise évoquent toute cette histoire. Il est certain que faute d’en connaître l’origine, l’expression en elle-même n’est pas vraiment parlante. On notera toutefois la nécessité d’avoir recours à une métaphore concernant l’espace (la distance) pour exprimer une durée immense, tout comme, de nos jours, par exemple, pour exprimer une distance immense, on a recours à une métaphore issue de la dimension temporelle lorsque l’on parle d’années lumière.

épouse de sire Matsuno (松野殿女房, Matsuno dono nyobō) : femme du nyūdō (celui qui est entré sur la voie, un renonçant) Matsuno Rokurō Saemon ( ? - 1278), samuraï et disciple laïc qui a reçu plusieurs lettres de Nichiren écrites lorsque celui-ci s'était retiré au mont Minobu. On suppose qu'elle est devenue nonne peut-être sous le nom de Nonne Loi-Merveilleuse (妙法尼, Myōhō ama).

èqù (mauvaises destinées, 悪趣, akushu, durgati)

èrshéng (deux véhicules, 二乘, nijō)

ère : une ère regroupe un certain nombre d’années (au moins une). Une décision impériale permet de changer d’ère. En général tout nouvel empereur commence son règne par une nouvelle ère, mais ce n’est pas automatique. Il peut très bien décider de changer d’ère pour qualifier l’époque ou pour conjurer une période néfaste (épidémie, catastrophe naturelle, famine, insurrection paysanne). Nous sommes dans une perception du temps qualitative avant que d’être quantitative. A l’époque de Nichiren, vu les désordres sociaux et naturels, les ères ont changé à un rythme vraiment particulièrement rapide. Certaines ères ontt été suffisamment mauvaises pour ne durer qu’un an, ou bien on a changé d’empereur ou de régent. On pensait que donner un nom plus approprié au temps serait de bon augure. En savoir plus : Les ères au Japon au XIIIe siècle.

ère de la loi juste (ou de la loi correcte, 正法, shōhō, zhèngfǎ, sad dharma)

ère finale : voir fin de la loi (末法, mappō, mòfǎ, paścima dharma).

èrjiè bāfān (deux mondes, huit groupes, 二界八番, nikai hachiban)

ěrqián (antérieur, 爾前, nizen)

ěrqiánjīng (sūtra antérieurs, 爾前經, nizenkyō)

erreur [quadruple]

èrrú (deux ainsités, 二如, ninyo)

èrshēn (deux corps, 二身, nishin)

èrshèng èrtiān (deux sages et deux divinités, 二聖二天, nishō niten)

èrwùxiānghé (mutuelle adéquation, 二物相合, nimotsusōgō)

eryōgikyō fue furyōgikyō (selon les sūtra aux sens définitifs et non les autres, 依了義經不依不了義經, yīliǎoyìjīng bùyī bùliǎoyìjīng)

esan kiïtsu (unir les trois et revenir à l'unique, 會三歸一, huìsān guīyī) : voir ouvrir les trois et révéler l'unique.

ēshélí (acarya, 阿闍梨, ajari)

eshō (sujet principal et son support, 依正, yīzhèng)

ésotériques [trois grandes lois] (三大秘法, san dai hihō)

esprit de bodhi (菩提心, bodaïshin, pútíxīn) : esprit d'éveil. On trouve comme équivalent esprit de la voie suprême (無上道心, mujōdōshin, wúshàngdàoxīn). Disposition d'esprit qui porte à rechercher l'éveil et la loi bouddhique. Pratique qui vise à produire une telle disposition d'esprit.

esprits affamés (餓鬼, gaki, èguǐ, preta) : on trouve aussi comme autre traduction trépassés faméliques notamment dans les ouvrages de Gaston Renondeau. Deuxième des dix mondes, des trois et des quatre mauvaises voies. Classe d’êtres perpétuellement en proie à une faim insatiable. Leur monde souterrain est une destination post mortem peu enviable, rétribution d’actes graves et de dépossession d’autrui. Au même titre que les damnés de l’enfer, ils dépendent de l’autorité du roi Yama. Ces sortes de démons tenaillés par la faim peuvent représenter un danger pour les vivants. Leur apparence est repoussante "nus, noirs, faibles, hauts et grands, qui dévorés par la faim, cherchent de la nourriture et font entendre çà et là des cris lamentables.
"Quelques uns ont la bouche comme le trou d’une aiguille, d’autres ont une tête de bœuf ; semblables pour la taille à des chiens plutôt qu’à des hommes, ils vont, les cheveux en désordre, poussant des cris et dévorés par la faim"(réf).
Ils incarnent donc une condition inférieure et douloureuse où l’être n’est mu que par un désir incontrôlable, ils sont hagards et incapables même de reconnaître ce qui pourrait étancher la terrible soif qui les torture. Les textes bouddhiques dépeignent soit leur condition misérable soit leur nocivité pour les vivants. La cause de ces deux caractéristiques est la même, il s'agit du désir incontrôlé et impérieux qui les régit et les pousse à des actes mauvais tant pour eux-mêmes que pour autrui. Ils sont d'ailleurs réputés pour leur pouvoir destructeur et à ce titre, ils figurent parmi les troupes les plus offensives de certaines divinités (cf. par exemple l'article sur les armées des quatre grands rois célestes). Dans le même registre, on se reportera à l'article esprits maléfiques ou pour une illustration liée à l'imaginaire du Sūtra du lotus, aux articles Déesse Mère des Enfants Démons et dix ogresses. Sur la représentation traditionnelle de ces êtres, cf. le Gaki zoshi, le rouleau des esprits affamés que présente le Musée national de Kyōtō. Voir le tableau des 10 mondes.

esprits maléfiques (惡鬼, akki, èguǐ) : il s’agit d’êtres comme par exemple les ogresses ou les démons de la nuit. Leur action est néfaste et consiste à tourmenter, dérober la vitalité ou gêner la pratique de l’ascèse bouddhique. Ces esprits sont représentatifs du monde des esprits affamés, destination mauvaise. Dans cette symbolique, ce sont donc des défunts qui sont tombés dans une mauvaise voie et qui exercent sur les vivants une action néfaste. Selon le Grand arrêt et examen (摩訶止觀, Maka shikan, Móhē zhǐguān), ils sont l’une des causes de la maladie. Ils nuisent également en faisant se développer les raisonnements pernicieux et en égarant les gens. Le Sūtra du roi vertueux (仁王經, Ninnō kyō, Rénwáng jīng) les rend responsables des désordres qui affectent le pays ou la société.

essentiel (肝心, kanjin, gānxīn) : peut également se prononcer kanshin en japonais. En chinois, étymologiquement, ce mot est formé des deux caractères foie et cœur qui désignent des organes fondamentaux du corps. D’où le sens d’essentiel, de primordial, de vital.

estrade d'ordination (戒壇, kaïdan, jiètán) : lieu où se tient la cérémonie d’ordination du clergé bouddhiste. Exactement, il s’agit du lieu où les postulants faisaient vœu de respecter les préceptes (戒, kai, jiè). A l’origine du bouddhisme, en Inde, l’apparat cérémoniel était inexistant, les évènements de la communauté bouddhique ou les prêches du Bouddha se passaient en plein air. Le lieu d’ordination des moines consistait en une légère surélévation du terrain à laquelle on accédait en gravissant trois degrés. Il arrivait qu’une statue du Bouddha y soit érigée, voire une représentation des quatre rois célestes aux quatre coins cardinaux. En Chine, au milieu du troisième siècle de notre ère, un moine indien désigné par les Chinois sous le nom de Tánkējiāluó (曇柯迦羅, probablement Dharmakāla) procède à une cérémonie d’ordination au temple du Cheval Blanc à Luoyang. Par la suite d’autres grands monastères peuvent procéder à des cérémonies d’ordination. On en voit se dérouler au cinquième siècle notamment au temple du Bosquet du sud (南林寺, Nánlínsì) à Nankin. Au Japon la première estrade des préceptes est montée au Grand Temple oriental (東大寺, Tōdaïji) en 754. Peu après la mort de Saïchō (767-822), l’empereur Saga confère à l’école Tendaï l’autorisation de procéder à des ordinations de religieux dans le monastère du Mont Hieï. Le fait de se voir accorder le droit de monter une estrade d’ordination signifiait pour une école bouddhique une forme de reconnaissance ainsi que la possibilité de se développer d’une façon autonome. A ce sujet, voir trois grandes lois ésotériques, l’estrade d’ordination de la doctrine originelle étant la troisième d’entre elles.

Étang des Ardeurs froidies (無熱池, Munetsuchi, Wúrèchí, Anavatapta) : même si le terme étang est employé en chinois (池, chí, "lac" conviendrait mieux vu la dimension impressionnante de cette étendue d'eau. Dans la mythologie bouddhique ce lac est appelé Anavatapta (अनवतपत),littéralement "sans chaleur", généralement transcrit en chinois 阿那婆達多, Ānàpódáduō. Le dragon qui habite ce lac est l'un des huit dragons que cite le Sūtra du lotus. Il est réputé pour avoir un rang insigne parmi les dragons du fait que les eaux de ce lac calment les désirs et refroidissent leur ardeur (d'où le nom Ardeurs froidies 無熱惱池, Munetsunōchi, Wúrènǎochí) permettant ainsi au dragon des'élever au dessus de sa nature animale et de se départir de la peur des griffons, oiseaux de proie gigantesques.
Généralement ce lac des Ardeurs froidies est identifié avec le lac Manasarovar. Lac de l'Himalaya, altitude 4 600 mètres, dont le nom vient du sanskrit Mānasarovara (मानसरोवर) : Māna la pensée, saro lac, étang et vara excellent, le Lac de la Pensée. Il est ainsi nommé car avant que d'exister physiquement il était présent dans l'esprit de Brahmā, d'où ses qualités spécifiques évoquées ci-dessus. Pour plus d'information sur ce lac et quelques photos, on se reportera à l'article Wikipedia qui lui est consacré.
Dans la Lettre de Sado, Nichiren évoque le fait que l'orgueilleux Asura, réprimandé par Brahmā aurait rapetissé son corps jusqu'à pouvoir le dissimuler dans un lotus de cet étang.

état actuel s'identifie à la merveille [l'](當位即妙, tōï soku myō, dāngwèi ji miào) : citation extraite des Tablettes du Chinois Zhanlan. Ce principe signifie que les êtres peuvent devenir le bouddha en leur état actuel. Il renvoie au principe ce corps devient le bouddha (即身成佛, soku shin jōbutsu, jíshēn chéngfó), voir également sans modification, le lieu originel.

état originel (本有, honnu, běnyǒu) : on peut traduire également 'étant originel' ou 'fonds originel' car l'expression désigne ce qui existe depuis l'origine et qui reste inaltérable et donc identique depuis lors.

être et non-être (有無, u mu, yǒu wú) : yǒu : ce qui est, : le non-être, le néant. A la fois être et non-être sont la double nature de tous les dharma. Parce que les dharma naissent de la production conditionnée, ils existent et donc témoignent de l'être. Mais aussi, puisque la production conditionnée les fait apparaître, ils n'ont donc pas de nature propre, et, ainsi, c'est le "non-être" qui transparaît. Chacun des dharma est en fait déterminé à travers une double polarité : l'être et le non-être. Le caractère inconcevable de notre pensée est le lieu où cet antagonisme se résout et cela même est désigné par le terme myō, qui qualifie l'enseignement du Lotus.

être intermédiaire ou existence intermédiaire (中有, chūü, zhōngyǒu, antarā bhava) : article en cours de rédaction. Cf. la deuxième acception du terme gandharva.

êtres (衆生, shujō, zhòngshēng, sattva) : littéralement, en chinois, la multitude de ce qui est né. Autrement dit, tous ceux qui, par naissance, sont liés de façons multiples à la précarité et au cycle perpétuel des vies et morts.

êtres célestes (天神, tenjin, tiānshén, devata) : voir ciel, sens 2.

êtres émotionnels (有情, ujō, yǒuqíng) : les existences dotées d'affectivité tels les animaux. Terme opposé à hijō, fēiqíng (非情) : apathique, ce qui est dénué de sentiments par exemple les minéraux.

étude rigoureuse (修學, shūgaku, xiūxué) : étude approfondie et exigeante de la doctrine bouddhique. Le terme est constitué de deux idéogrammes : xué (學) qui signifie l’étude et xiū (修) qui désigne ce qui est du domaine de l’ascèse. Les deux à la fois indiquent une étude très rigoureuse qui implique non seulement les capacités mentales mais aussi toute l’énergie de l’ascèse.

éveil (覺, kaku, jué, bodhi) : expérience et révélation fondatrices du bouddhisme. On trouve également le terme japonais satori (悟, en chinois) qui est assez proche. Le terme par lui-même désigne la prise de conscience et la connaissance intime de ce qui était inconnu. Il y a donc différentes sortes d’éveils y compris une expérience ultime à laquelle renvoie l’expression 'éveil correct, complet et sans supérieur' qu’a réalisé le Bouddha qui est l’éveillé par excellence. L’étymologie du caractère chinois est intéressante. La partie supérieure du caractère, d’où vient la prononciation, montre les deux mains du maître et leur action sur ce qui recouvre et la partie inférieure représente le regard.
À distinguer :
1. éveil, sans adjectif ou accompagné d'un adjectif déterminant libre : éveil suprême, éveil bouddhique, éveil relatif (celui des éveillés pour soi), éveil correct.
2. éveil en tant qu'étape du progrès spirituel des bodhisattva en 52 degrés : éveil d’indifférenciation (等覺, tōkaku, děngjué, 51e degré), éveil merveilleux (妙覺, myōkaku, miàojué, 52e degré).
3. éveil originel(本覺, hongaku, běnjué) : terme opposé à "éveil initial" (始覺, shigaku, shǐjué). L'éveil originel est l'éveil dont nous sommes pourvus depuis l'origine. D'après le Traité sur l'éveil de la foi dans le Grand Véhicule (Dàshèng qǐxìn lùn, 大乘起信論), attribué à Ashvagosha, à l'origine dans l'esprit des êtres, l'éveil initial et l'éveil originel étaient indifférenciés; mais troublée par les passions, la nature originelle de l'esprit nous est devenue imperceptible, et ainsi est née la distinction entre éveil originel et initial (cf. The Awakening of Faith, attibuted to Asvaghosa [réf]). Aveuglé par les passions, l'homme ordinaire ne conçoit pas cet éveil et ne se rend donc pas compte, qu'à la fois lui-même et les phénomènes qui l'entourent, sont le Bouddha.

Éveillé : voir Bouddha, sens 1 et 3.

éveillé : personne ou être ayant réalisé l'éveil, voir Bouddha au sens 1 ou 2.

éveillé pour soi (辟支佛, hyakushibutsu, bìzhīfó, pratyekabuddha) : on trouve également comme traductions : éveillé par liens ou éveillé solitaire qui est plus proche du terme sanskrit. Bìzhīfó (hyakushibutsu en japonais) est une translittération. Deuxième des deux (première acception) et des trois véhicules, huitième des dix mondes. Le nombre de traductions chinoises témoignent de la même difficulté que celle que nous rencontrons pour trouver un équivalent cohérent. Nous avons affaire à des personnes qui ont atteint un éveil inférieur à celui du Bouddha mais néanmoins propre à l'enseignement bouddhique. Ils se livrent à des ascèses et sont dans un processus de compréhension supérieur à celui des auditeurs qui, dans le système des dix mondes, représentent le premier échelon des mondes spécifiquement bouddhiques. Il convient à présent d’examiner chacune des tentatives de traduction pour mieux définir le sens. L’expression éveillé solitaire (独覺, dokkaku, dújué) réfère à l’existence érémitique que mènent ces ascètes, qui dans l’Inde ancienne se retiraient dans des forêts. Néanmoins, parfois, ils y vivent en groupe ce que le terme "solitaire" ne rend pas vraiment. Ils sont également solitaires en ce sens où ce sont des éveillés qui n’enseignent ni ne fréquentent les autres hommes ce qui les différencie notablement des bodhisattva. L’expression éveillé pour soi va dans le même sens, on pourrait presque dire éveillé par soi (même) pour montrer le caractère intérieur de leur éveil, alors que les auditeurs, par exemple, ne doivent leur compréhension qu’à l’écoute de l’enseignement du Bouddha. Ces personnes peuvent vivre à des époques où la doctrine bouddhique n’est pas révélée. Cependant ils doivent en avoir au moins une trace ou un indice comme le révèle le terme éveillé par liens (縁覺, engaku, yuánjué), car leur éveil naît d’une réflexion intense sur la production conditionnée ou sur d’autres principes fondamentaux. Un passage du troisième chapitre du Sūtra du lotus illustre bien ces différents aspects des éveillés pour soi, les pratyekabuddha; nous citons ici la traduction de E. Burnouf (réf.) : "D’autres êtres désirant la science qui s’acquiert sans maître, la quiétude et l’empire sur eux-mêmes, afin d’arriver au Nirvana complet pour eux-mêmes, s’appliquent à l’enseignement du Tathagata, afin de comprendre les causes et les effets. Ces êtres sont appelés ceux qui désirent le véhicule des Pratyekabuddha..." Nousretrouvons bien ici les principales spécificités de ces éveillés : l’aspect solitaire (sans maître, quiétude), l’aspect "pour soi" (répétition de "pour eux-mêmes") et la méditation sur les liens causaux (enseignement du Tathagata, causes et effets). Voir le tableau des 10 mondes.

Éveillé, vénéré du monde (佛世尊, butsu seson, fó shìzūn, buddha lokanātha) : dixième des dix épithètes qui qualifient un bouddha.

éveil originel (本覺, hongaku, běnjué) : voir éveil, paragraphe 3.

évidence : voir triple évidence harmonieuse (圓融三諦, enzoku santaï, yuánróng sāndì).

Exhortation à la sauvegarde (勸持品, Kanji hon, Quànchí pǐn) : XIIIe chapitre du Sūtra du lotus. Plusieurs personnages annoncent leur souhait d’enseigner et propager le Lotus dans les âges mauvais qui suivront le décès du Bouddha. Tour à tour des bodhisattva, les cinq cents arhats du chapitre VIII et les huit mille auditeurs du chapitre IX s’expriment en ce sens (le chiffre de huit mille est un peu étrange en ce sens où ils étaient deux mille, par contre il y avait bien dans ce chapitre huit mille bodhisattva qui s’étonnent avant que le Bouddha n’explique les relations passées entrelui-même et Ananda). Puis c’est au tour de deux nonnes, la tante et l’ancienne épouse de Shakyamuni, de se voir conférées l’annonciation de l’éveil. Une multitude de bodhisattva s’engage également à ne pas laisser la loi dépérir dans les âges mauvais qu’ils dépeignent sous des couleurs sinistres. Les ignorants seront vindicatifs et les moines auront une sagesse pervertie. Ils se vanteront de leurs médiocres réalisations spirituelles et seront avides de biens. Ils se plairont à critiquer les croyants et le Sūtra du lotus et intrigueront auprès des puissants. Néanmoins les bodhisattva jurent une résolution inébranlable.

Exhortation du bodhisattva Sage-Universel (普賢菩薩勸發品, Fugen bosatsu kanbotsu hon, Pǔxián púsà quànfā pǐn) : XXVIIIe chapitre du Sūtra du lotus. Le bodhisattva Sage-Universel et sa suite arrivent de l’orient pour se joindre à l’assemblée, il rejoint notre monde de Saha car il sait que le Lotus est enseigné et veut l’entendre. Le Bouddha lui déclare que quatre conditions sont nécessaires pour obtenir ce sūtra :
- être protégé par l’attention des bouddha,
- avoir planté une multitude de vertus,
- entrer dans le groupe correctement déterminé et
- concevoir l’intention de sauver tous les êtres.
Sage-Universel fait vœu de protéger ceux qui garderont ce sūtra dans l’âge mauvais et ce en leur apparaissant sur un éléphant blanc à six défenses. Il leur apprendra le Lotuset le récitera avec eux. Il fournit même une formule détentrice et déclare que, s’il se trouve dans le Jambudvipa des croyants pour accepter et garder ce sūtra, c’est dû à sa force. Il ne laissera pas ce sūtra s’éteindre. Le Bouddha approuve son projet et protègera ceux qui connaîtront le nom de ce bodhisattva. Celui qui dans les cinq cents années suivantes (gogohyakusaï, hòuwǔbǎisùi) aura foi et connaissance dans le Lotus deviendra un bouddha. Ceux qui railleront la pratique à laquelle se livre une telle personne seront privés d’yeux, ceux qui le critiqueront, même avec raison, contracteront des maladies graves. Après cet exposé, l’assemblée du Lotus qui s’était majestueusement rassemblée dans le chapitre du Prologue, se disperse heureuse et cela est exprimé en seulement quatre mots : ils saluèrent et partirent (作禮而去, sa raï ni ko, zuò lǐ ér qù, et cet inachèvement, cette rapidité dans l’expression, peut donner le sentiment que cette assemblée assez intemporelle ne s’est pas vraiment dispersée.

ēxiūluó (asura, 阿修羅, ashura)

expectative d'une naissance (一生補處, isshō fusho, yīshēng bǔchù, ekajāti pratibaddha) : dernière existence, stade le plus élevé de la carrière de bodhisattava. En ce sens peut être considéré comme un équivalent de l'éveil d'indifférenciation. En sanskrit, lié à une naissance (encore). En chinois, le terme est souvent abrégé à ses deux derniers caractères 補處 (fusho, bǔchù). Dans le bouddhisme traditionnel, le bodhisattva Maitreya est le représentant de ce stade d'éveil en ce sens où il réside dans le ciel Tusita en attendant de renaître pour accomplir sa carrière de bodhisattva et devenir un bouddha.

expression des mérites (功能, kūnō, gōngnéng) : adresse, capacités qui témoignent des mérites obtenus. Voir œuvres et vertus où nous retrouvons le même caractère 功 (, gōng).

extinction (滅度, metsudo, mièduó) : article en cours de rédaction.

extinction à l'origine (元滅, genmetsu, yuánmiè) : processus d’annihilation des douze liens causaux par production de l’éveil qui détruit le premier d’entre eux l’Obscur (無明, mumyō, wúmíng, avidyā), et empêche donc leur production successive. A ce sujet, on se reportera au traité de Nichiren le Principe d’Une pensée trois mille (in Éditions Arfuyen, Nichiren, Devenir le Bouddha, 1993)

 
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