En une vie devenir le Bouddha



一生成佛鈔



Nichiren shonin ibun, Showa teïhon p 42




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  Nichiren a écrit ce traité à l'âge de trente-trois ans (1255). Deux années plus tôt, il avait procédé à la première récitation solennelle de Namu Myohorenguékyo, puis fondé sa propre école de bouddhisme, en opposition aux courants de son époque.



 Ce texte figure parmi les tout premiers écrits de Nichiren qui nous soient parvenus, et nous y trouvons déjà les idées majeures qui furent les siennes.






 Le destinataire de cette lettre, Toki Jonin (1216-1299?), est l'un des disciples de la première heure. Issu de la caste des samouraï, il était en charge de fonctions officielles et avait sans doute des connaissances approfondies quant aux doctrines du bouddhisme. Outre cet écrit, il a reçu de Nichiren plusieurs autres textes fondamentaux, dont le Kanjin no Honzon sho. Davantage connu sous le nom religieux de Nichijo, il a fondé le temple Hokkeji et est à l'origine du Kempon Hokke Shu, l'une des branches actuelles du bouddhisme de Nichiren, dont le principal monastère se trouve à Kyoto.






 Ce bref traité au rythme soutenu apparaît déjà comme un condensé de la doctrine que Nichiren a développée par la suite.






 Immédiatement, Nichiren aborde la question essentielle du bouddhisme: comment s'affranchir du cycle perpétuel des existences ? Il trouve la réponse dans le Sutra du lotus, qui s'avère être le «principe merveilleux des êtres en son état originel». La récitation de ce sutra permet d'en connaître le principe, et ce grâce à la vérité intrinsèque, non seulement des enseignements exposés, mais aussi de chacun des caractères qui constituent le Sutra.






 Seul le Lotus permet de percevoir ce principe essentiel du bouddhisme: l'ensemble des dharma n'existe qu'en notre propre cœur et inversement notre pensée, à elle seule, emplit la totalité du monde phénoménal. Aussi, la récitation du Sutra  doit-elle s'accomplir dans cette disposition d'esprit.






 Dès lors, le Sutra du lotus apparaît, non pas comme un sutra parmi tant d'autres destinés à élever la conscience des êtres, mais comme la réalité de la pensée instantanée qui nous constitue, et que les savants du bouddhisme chinois avaient déjà identifiée comme étant «Une pensée».






 Pour Nichiren, ne pas s'efforcer de comprendre cette intériorité du Lotus revient à se placer en dehors du courant véritable du Bouddha, et ce quelles que soient les pratiques religieuses effectuées par ailleurs.



 Le bouddhisme est donc la voie intérieure, celle dont l'objet est le cœur même de la pensée, pensée dans laquelle le monde «extérieur» se trouve lui-même compris.

 Pour Nichiren, seule la récitation de Namu Myohorenguékyo permet d'effectuer un travail réel sur cette pensée. Cette récitation permanente s'apparente à l'action de polir, qui rend le miroir plus précis et notre cœur plus apte à percevoir.



 Nichiren donne ensuite des indications à son disciple pour appréhender, terme par terme, chacun des caractères du titre du Sutra du lotus.






 La compréhension de ces principes, alliée à une foi profonde, permet de devenir le Bouddha en une vie. Par là même, Nichiren se démarque sensiblement des autres écoles du bouddhisme en enseignant la voie pour devenir le Bouddha avant que cette existence ne s'achève.


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