Quelques exemples des cinq forfaits





五逆罪




  Nous trouvons dans les textes plusieurs listes dites des cinq forfaits. La plus ancienne est probablement celle qui est reprise dans la tradition bouddhique de l’Abhidharma, notamment dans le Kosa : tuer son père, tuer sa mère, tuer un arhat, blesser un bouddha (exactement le faire saigner) et rompre l’harmonie de la communauté des religieux (sangha). Notons que l’on parle juste de blesser un Bouddha et non de le tuer, ce qui serait encore pire. Selon le Kosa, un bouddha ne peut être assassiné. Cette liste est probablement la plus authentique, les autres en représentent le plus souvent des extrapolations ou des illustrations.






  Dans des sutra du Grand Véhicule : détruire un stupa ou brûler une statue ou s’emparer des objets du culte ou assister à de tels actes et s’en réjouir, médire d’un auditeur, d’un éveillé pour soi ou de la loi bouddhique, empêcher un religieux de pratiquer les ascèses ou le tuer, commettre l’un des forfaits de la liste précédente, ne pas avoir foi dans la loi de causalité ou commettre les dix pêchés (十悪, ju aku, shi e) ou inciter autrui à de tels comportements.






  Dans le Kosa on trouve une autre liste encore de forfaits appelés doruï, donglei (同類), de même espèce, et qui sont également abjects : violenter sa mère ou une femme arhat (arhanti), tuer un bodhisattva entré en recueillement, tuer un saint érudit (saiksa), voler les biens de la communauté des religieux et endommager un stupa. Notons que cette liste correspond à une sorte de transposition imagée de la première liste : violenter sa mère ou une arhanti = matricide, tuer un bodhisattva = parricide, tuer un saint érudit = tuer un arhat, voler les biens de la communauté = rompre l’harmonie de la communauté et enfin endommager un stupa = blesser un bouddha, le stupa étant censé contenir les reliques d’un bouddha.






  Dans les Mots et phrases de la Fleur de la loi, nous avons une autre liste des cinq forfaits dite liste des cinq forfaits de Don des Dieux ; en effet ce sinistre personnage, cousin de Shakyamuni, a toujours eu un comportement violent et antagoniste vis-à-vis de la communauté bouddhique. Égarant cinq cents disciples il a brisé l’harmonie de la communauté, il a blessé le Bouddha par un jet de pierre, il a incité le roi Ajatashatru à lâcher un éléphant ivre et furieux sur le Bouddha, il a battu à mort la nonne Utpalavarna (Couleur de Lotus) et enfin, faisant mine de rendre hommage au Bouddha, il a tenté de lui inoculer le poison dont il avait enduit son ongle.






  Ces listes témoignent de l’horreur que certains comportements inspiraient et des persécutions rencontrées au début de l’établissement du bouddhisme. Notons la religiosité qui affecte la deuxième liste, celle dite du Grand Véhicule, en effet détruire une statue ou voler les objets du culte sont certes des actes répréhensibles mais leur violence paraît moindre quand même que les divers meurtres et exactions évoquées précédemment.



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