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a (阿, a, a) : अ, la première lettre de l'alphabet sanskrit, désignée dans cette langue par le terme akāra. Dans la tradition de l'École des Mystères, cette lettre est appelée la graine (種子, shuji, zhŏngzí, bīja) car elle serait à l'origine du langage et donc des significations. Notons que la voyelle étirée ā sanskrite (आ) peut être également transcrite en chinois par le même caractère (阿).

ābámóluó (apasmāra, 阿跋摩羅, apatsumara)

abhedya (non-destruction, 不懷, fue, bùhuái)

Abhidharma (阿毗達磨, Abidatsuma, Āpídámó) : deux sens distincts :
1. Troisième "corbeille" (pitaka) du canon bouddhique; ensemble des traités tirant des enseignements à partir des sutra (c'est la scolastique bouddhique, textes compilés à partir de l'enseignement de successeurs du Bouddha). Littéralement abhidharma signifie 'relatif au dharma' c'est-à-dire aux enseignements du Bouddha tels qu'ils apparaissent dans les sutra. Voir tripitaka (trois corbeilles).
2. Abbréviation de l'Abhidharma kośa sastra (阿毗達磨倶舍論, Abidatsumakusharon, Āpídámójùshèlùn) attribué à Vasubandhu et traduit en chinois par Xuanzang ; dans ce sens on dit aussi le Kosa.

Abhidharma mahavibhasa sastra (大毘婆沙論, Daibibasharon, Dàpípóshālùn) : oeuvre assez tardive qui fait partie de l'Abhidharma au sens 1 (cf. ci-dessus). Souvent abrégé sous l'appellation Bhasa (婆沙, Basha, Póshā). C'est notamment dans ce traité qu'est relatée une vision du processus qui amène l'extinction de la loi du Bouddha (voir La fin de la loi selon le Vibhasa, une prophétie consternante).

abi, ābí (阿鼻, enfer des souffrances sans rémission, avici)

abhimukhi (présence, 現前地, genzenji, xiànqiándì)

Abutsu bō 阿佛房 (1189 ? - 1279) : disciple de Nichiren. Son nom complet était Amidabutsu bō. Amidabutsu étant l'appellation du bouddha Amita en japonais, après sa conversion au bouddhisme du Lotus, il a probablement modifié son nom. Laïc retiré (nyūdō) amidiste, ancien bushi exilé sur l'île de Sado après la défaite des troupes impériales de l'ère Jōkyū (1221). Il habite non loin du cimetière de Tsukahara dont la chapelle sert de refuge à Nichiren au début de son exil. Venu pour débattre avec Nichiren, finalement ce vieil homme abandonne l'amidisme. Sa femme, la nonne Sennichi se convertit également. A la fois le moine Abutsu et son épouse ont reçu de Nichiren des lettres très importantes. Malgré son âge il se serait rendu jusqu'au mont Minobu pour revoir Nichiren. Il meurt à Sado en 1279.

acacia confusa (相思樹, sōjiju, xiāngsīshù) : arbre que l’on trouve en Asie, acacia de grande taille dont les fleurs sont jaunes. Pour plus de détails voir : http://en.wikipedia.org/wiki/Acacia_confusa. Cité par Nichiren dans la Réponse à dame nonne Myōshin ,voir Xiāngsī.

Acala (Roi de Lumières Immuable, 不動明王, Fudōmyōō, Bùdòngmíngwáng) : voir Immuable (Roi de Lumières Immuable).

acala (immuable, 不動地, fudōji, bùdòngdì)

acarya (阿闍梨, ajari, ēshélí) : littéralement, qui enseigne par son exemple (modèle). À l’origine le terme désigne un maître auprès duquel on fait son apprentissage. Par exemple, la relation maître - disciple se dit acarya sisya. Dans le bouddhisme monacal ancien, le novice (sramanera) étudiait la doctrine auprès d’un précepteur ainsi désigné (acarya), et un censeur (upadhyaya) lui inculquait l’éthique ou discipline (vinaya). Cette répartition des rôles qui vise à confier à deux maîtres distincts les enseignements des sutra et ceux de la discipline est particulièrement judicieuse ; on la retrouve par la suite dans des expressions telles que maître des doctrines et maître des hommes. De ce point de vue la qualité de "guru" dont se vêtent certains aujourd’hui ressortit davantage de la tradition brahmanique que bouddhique. Le Bouddha, quant à lui, possède à la fois la connaissance de la loi et du cœur des hommes. C’est ce que désigne l’un des titres qui lui est attribué, celui de grand maître et guide (大導師, daïdōshi, dàdǎoshī). Au Japon, vers le IXe siècle, particulièrement dans la tradition des Paroles Véritables (Shingon), le terme désigne un moine de haut rang qui a reçu la transmission secrète. Nichiren l’emploie souvent pour nommer ses disciples religieux les plus proches et tout particulièrement ses six successeurs (cf. six moines aînés et Nichiren et ses successeurs) ainsi :
Nisshō (1221 - 1323) est-il appelé "Acarya Ben",
Nichirō (1245 - 1320), "Acarya du Grand Pays",
Nikkō (1246 - 1333), "Acarya du Lotus Blanc",
Nichiji 1250 - ?), "Acarya de la Fleur de Lotus",
Nitchō (1252 – 1317 ?), "Acarya d’Iyo",
Nikō (1253 - 1314), "Acarya de Sado".

accord et opposition (與奪, yodatsu, yǔduó) : littéralement donner et enlever ou donner et reprendre. Deux attitudes possibles lors de la discussion, donner son assentiment (même temporairement) pour suivre le développement du raisonnement ou bien s’y opposer si les idées semblent irrecevables. Termes souvent mis en relation avec les deux voies que sont la captation accommodante (攝受, shōju, shèshòu) et la persuasion coercitive (折伏, shakubuku, zhefu).

āchǎndǐ (asthénique, 阿闡底, asentei, anicchantika)

actes (業, , , karman) : l'ensemble des trois sortes d'actes - mentaux, corporels et vocaux - que nous effectuons constamment et qui, eux-mêmes, amènent divers effets. Chaque personne est l'accumulation de ces actes. Contrairement à l'acception courante, le bouddhisme voit ici davantage la production continue de ces actes, plutôt qu'une sorte de destinée préétablie qui serait impartie à l'individu.

actes anciens (先業, sengō, xiānyè, purva karman) : actes du passé et le plus souvent actes effectuées dans des existences antérieures et qui ne sont pas encore rétribués. La connotation est généralement négative.

actes psychiques (心行, shingyō, xīnxíng) : l'activité de l'esprit, le fait que d'instant en instant diverses pensées se succèdent et occupent l'esprit. Il s'agit également des pensées bonnes ou mauvaises qui se présentent à l'esprit ou qui sont générées par celui-ci.

actes résidants (宿業, shukugō, sùyè) : actes du passé. Les actes effectués dans le passé et qui n'ont pas encore eu de rétribution, conditionnent le devenir du sujet. Selon les doctrines bouddhiques, ces actes résident dans la huitième conscience (conscience réceptacle, 阿賴耶識, arayashiki, ālàiyéshi, ālayavijñāna).

activité (所作, shosa, suǒzuò) : conduite, actes produits. Littéralement ce qui est (所, sho, suǒ) effectué, produit (作, sa, zuò). Les trois actes qui découlent de la capacité d'agir. Antonyme : capacité d'agir (能作, nōsa, néngzuò). On retrouve dans ce couple de termes la relation capacité (能, , néng) et objet de l'exercice de cette capacité (所, sho, suǒ).

adaptation à autrui (化他, keta, huàtā) : voir pratique personnelle et adaptation à autrui.

ādiāndǐjiā (阿顚底迦, atenteika, ātyantika)

āgama (période des Traditions, 阿含時, agon ji, āhán shí)

âges derniers (末代, matsudaï) : il s'agit de cet âge final où les capacités et les vertus des hommes sont amoindries. Voir fin dela loi.

agon ji (période des Traditions, āhán shí, āgama)

aham (je, moi, 鄙, hi, )

āhán shí (période des Traditions, 阿含時, agon ji, āgama)

Ainsi (如是, nyoze, rúshì) : voir dix Ainsi (十如是, jūnyoze, shírúshì).

ainsité (如, nyo, , tathatā) : nature authentique et non conditionnée de toute chose ; réalité ultime ; ce qu'est réellement tout phénomène (tout dharma) mais qu'il est impossible de définir ou d'exprimer. Certaines écoles Madhyamika (voie du milieu) considèrent l'ainsité comme synonyme de la vacuité. Voir parfaite ainsité.

Ainsi-venu (如來, Nyoraï, Rúlái, Tathāgata) : l'un des dix titres honorifiques ou dix épithètes (十號, jūgō, shíhào) du Bouddha, "celui qui est parvenu à la réalité même, celui qui nous en est revenu", "celui qui est venu ainsi". Ces termes signifient que le Bouddha atteste de la réalité, mais aussi qu'il est venu en ce monde pour le salut des êtres.

Ainsi-venu Maître ès Remèdes (藥師如來,Yakushi nyoraï, Yàoshī Rúlái, Bhaiṣajya guru) : Maître du monde d'Emeraude à l'est de l'univers. Alors qu'il était bodhisattva, il promit de soigner tous les êtres. Dans ce sens il est souvent confondu avec le bodhisattva Roi des Remèdes. Illustration: statue de l'Ainsi-venu Maître ès Remèdes, Temple Gokurakuji, Kamakura.

Àirǎn (Amour ou Attraction, 愛染, Aizen, Rāga)

Aizen (Amour ou Attraction, 愛染, Àirǎn, Rāga)

ajari (acarya, 阿闍梨, ēshélí)

Ajase ō (Ajātaśatru [roi], 阿闍世王, Āshéshì wáng)

Ajātaśatru [roi](阿闍世王, Ajase ō, Āshéshì wáng) : peu de données historiques sur ce roi, sinon les textes bouddhiques. Il est fort probable qu’une part non négligeable de ces informations relève de la légende. Contemporain du Bouddha, il aurait vécu au – Ve siècle. Le nom Ajātaśatru (अजातशत्रु), en sanskrit signifie celui dont l'ennemi (śatru) n'est pas (a) né (jāta). Son père, le roi Bimbisāra, était l’un des disciples duBouddha ; son royaume, le Magadha se situe dans la région actuelle du Bihar. Néanmoins Ajātaśatru devint le disciple de Don des Dieux et en vint à commettre toutes sortes de méfaits. Il accèda au pouvoir en tuant son père. Il fit également emprisonner sa mère. C’est sous son règne que l’état de Magadha, l’un des seize royaumes de l’Inde antique, atteignit sa plus grande expansion. Il aurait été l’inventeur ou du moins le premier utilisateur du char scythe, char dont les moyeux des roues sont dotés d’une lame. Hanté par ses meurtres et tueries, il aurait perdu le sommeil et développé un caractère inquiet. Ce n’est qu’en se rendant auprès du Bouddha et en entendant celui-ci enseigner la loi aux disciples qu’il aurait recouvré un peu d’apaisement. Il devint donc un bienfaiteur du bouddhisme et soutint l’expansion de celui-ci. Il aurait été tué par son propre fils, Udāyibhadda. Pour plus d’anecdotes ou de récits légendaires sur la vie de ce prince on se reportera au canon pali (en anglais).

Ākāśa garbha (bodhisattva Corbeille de Vacuité-Totale, 虛空藏菩薩, Kokūzō bosatsu, Xūkōngzàng púsà)

akki (esprits maléfiques, 惡鬼, èguǐ)

akudō (voies mauvaises, 惡道, èdào, durgati)

akushu (mauvaises destinées), 悪趣, èqù, durgati)

ālàiyéshì (conscience réceptacle, 阿賴耶識, arayashiki, ālaya vijñāna)

ālaya vijñāna (conscience réceptacle, 阿賴耶識, arayashiki, ālàiyéshì)

allocutaire (對告衆, taigōshu, duìgàozhòng) : le sens est celui de porte-parole, interlocuteur, représentant. Personnage qui est le représentant d'un groupe ou d'une assemblée et qui dans l'exposé des sutra est l'interlocuteur du Bouddha. Des disciples éminents tels Shariputra, Ananda et Maitreya ont souvent tenu ce rôle.

ama (nonne, 尼, )

amala vijñana (conscience amala ou pure conscience, 阿摩羅識, amarashiki, amoloshi)

amarashiki (conscience amala ou pure conscience, 阿摩羅識, amoloshi, amala vijñana)

Amaterasu Ōmi kami (天照太神) : voir Tenshō Daïjin et aussi cinq règnes de divinités terrestres.

Amatsuhikohikohononiniginomikoto (天津彦彦火瓊瓊杵尊) : voir cinq règnes de divinités terrestres.

Amenooshihomiminomikoto (天忍穂耳尊) : voir cinq règnes de divinités terrestres.

amidisme (念佛, nenbutsu, niànfó) : école bouddhique ainsi dénommée en référence au nom du bouddha Amita. Nenbutsu signifie littéralement penser (nen) au bouddha (butsu). Nom donné à la secte de la Terre Pure, école chinoise bouddhique relevant du Grand Véhicule. Selon cette école les croyants peuvent être sauvés et accéder au paradis d'Amita dès lors qu'ils prononcent son nom ou gardent ce bouddha présent à l'esprit. L'amidisme s'est répandu en Chine depuis le sixième siècle et a été le mouvement le plus populaire du bouddhisme. Les désordres du temps ont fait que beaucoup ont vu dans sa doctrine une véritable échappatoire vis-à-vis du monde et l'espoir de renaître ensuite dans la Terre Pure d'Amida. Ce bouddhisme repose essentiellement sur la notion de tariki (他力), la force de l'autre ; ce n'est que la compassion d'Amita qui peut sauver les hommes de ce monde impur. En savoir plus : l'amidisme au Japon.

ami du bien ou ami de bien (善知識, zenchishiki, shànzhīshì) : expression que l’on trouve dans plusieurs sūtra notamment l'Ekottaragama (増一阿含經, Zō ichi agongyō, Zēng yī āhánjīng), un des sūtra de la Période des Traditions, et dans le Sūtra du lotus. Pour reprendre la définition que ce sūtra en donne en son vingt-septième chapitre : "un ami de bien est une relation majeure, en ce qu’il convertit, guide, permet de voir un Éveillé et de déployer la pensée d’Éveil complet et parfait sans supérieur". Le Sūtra Agama dit, quant à lui, que dans la communauté bouddhique, chacun doit s’efforcer d’être un ami du bien pour ses compagnons. Terme opposé "ami du mal" (惡知識, akuchishiki, ezhishi).

Amita (Lumière-Infinie, Longévité-Infinie, 阿彌陀, Amida, Ēmítuó, Amítuó, Amita, Amitabha ou Amitayus) : bouddha qui apparaît dans certains sūtra du Grand Véhicule. Inconnu du bouddhisme primitif, son culte est depuis longtemps le plus populaire en Extrême-Orient, à tel point qu’il a grandement éclipsé le culte rendu au Bouddha historique, Shakyamuni. Au début pourtant, son paradis occidental n’était que l’une des terres de bouddha. Les conditions qui ont présidé à la naissance de la dévotion dont il fait l’objet sont pour le moins obscures. Les influences indiennes semblent peu nombreuses, il y a eu probablement rencontre avec des cultes locaux des régions occidentales de la route de la soie. Toute une littérature s’est créée sur ses vies antérieures, ses qualités, etc. Il n’y a qu’en Chine et dans les pays qui ont assimilé la culture chinoise que le culte d’Amita s’est répandu. Il faut dire que les pouvoirs d’Amita sont considérables et que la seule pensée de faire vœu de renaître dans son paradis est salvifique. Amita lui-même a fait vœu de sauver tous les êtres, il est prêt même à la damnation, s’il ne peut sauver un seul être qui aurait fixé son esprit sur lui et ce, quels que soient les méfaits du croyant en question. Nous sommes là dans le domaine de la piété populaire et l’on imagine facilement les renchérissements multiples qui ont marqué le culte rendu à ce bouddha. Cela dit, les écoles savantes et ésotériques n’ont pas été en reste et ont développé différents aspects de la symbolique qui lui est liée. Dans le Tiantai chinois les sūtra relatifs à Amita sont considérés comme ressortissant de la troisième période dite du déploiement. Toutefois les tendances syncrétiques de cette école ont amené également une contagion d’éléments du culte d’Amita. Nichiren a une position unique vis-à-vis de ce courant du bouddhisme : il le condamne sans réserve. En savoir plus : Nichiren et le culte d'Amita.

āmóluóshì (conscience amala ou pure conscience, 阿摩羅識, amarashiki, amala vijñana)

Amour ou Attraction (愛染, Aizen, Àirǎn, Rāga) : abréviation de Roi de Lumières Amour, également traduit Roi de Science d’Attraction (愛染明王, Aizen myōō, Àirǎn míngwáng, Rāga rāja). L’attraction à laquelle son nom fait allusion est celle des désirs charnels. Personnage qui gouverne les passions amoureuses des humains et qui est représentatif de l’aspect tantrique du bouddhisme. Il n’est pas sans rappeler Éros (cf. dans le « en savoir plus » Éros et Thanatos) cependant contrairement à Éros, son aspect est effrayant, ce qui est égalementle cas des autres Rois de Lumières. Son corps est rouge vif (couleur des passions charnelles), il a souvent trois paires de bras, trois yeux ou trois visages. Comme Éros, il a pour attribut l’arc mais aussi d’autres instruments pour accrocher tel l’hameçon ou le crochet. Pour le croyant du bouddhisme, il est censé le protéger des erreurs qui génèrent les passions profanes pour faire naître une énergie plus grande qu’elles. Il incarne le processus appelé « les passions s’identifient à l’éveil » où le but recherché est moins l’annihilation des passions que l’utilisation de l’énergie qu’elles contiennent pour un but supérieur. Il y a là une différence radicale d’attitudes, d’un côté on vainc l’attraction par la non-attraction et de l’autre par une attraction plus grande encore. Dans les représentations bicéphales de ce personnage les deux têtes évoquent les aspects masculin et féminin du désir. Selon les auteurs anciens, ai (愛 : l’amour) serait le propre de la femme et zen (染 : l’attraction, ce qui réagit par stimuli, par imprégnation) celui de l’homme. Cette opinion n’est sans doute pas une vérité en soi mais plutôt le reflet des conceptions d’une époque et d’une culture.
En savoir plus : les représentations de Roi de Lumières Amour par Nichiren et Attraction et Immuable : Éros et Thanatos ?
Illustration : Représentation du Roi de Lumières Amour, musée Tsurugaoka Hachimangu, Kamakura.

Ananda (阿難陀, Ananda, Ānántuó) : son nom apparaît dans les écrits de Nichiren également sous la forme abrégée "Anan" (阿難) ou "vénéré Anan". Son nom signifierait "allégresse" mais aussi "sans tache". Frère cadet de Don des Dieux et cousin de Shakyamuni il fut le disciple de ce dernier et le servit fidèlement pendant vingt-cinq ans. Il est l’un des dix grands disciples et le premier pour la qualité de son écoute et la mémorisation des enseignements qu’il entendait en accompagnant le Bouddha. Le Sūtra du nirvana le met en scène et le voit recueillir les derniers enseignements de son maître. Il s’inquiète de savoir qui sera son guide après le trépas du Bouddha et celui-ci lui répond, ce qui est notre part commune du legs : "Tu seras ta propre lumière, Ananda". Il prit une part importante au côté de Kashyapa dans la première compilation des enseignements et succéda à ce dernier à la tête de la communauté (sangha).

anatmanah sarvadharmah (les multiples dharma sont sans ego, 諸法無我, shohō muga, zhūfǎ wúwǒ)

Anavatapta (Étang des Ardeurs froidies,  無熱池, Munetsuchi, Wúrèchí)

anicchantika (asthénique, 阿闡底, asentei, āchǎndǐ)

animaux (畜生, chikushō, chùshēng, tiryag) : habitants du troisième des dix mondes ou des trois ou quatre mauvaises voies ou destinations. Ils peuplent l’eau, la terre et l’air. Selon le bouddhisme, la condition animale est peu enviable. Elle est caractérisée par la lutte incessante pour la survie où le fort se nourrit du plus faible : "les animaux qui ont pu survivre s'entretuent encore" (Lettre à Niike). La notion du temps est très limitée. Pour les humains renaître en tant qu’animal est une forme de dégradation de même que laisser la part bestiale qui est en nous, l’emporter. Dans le Sūtra du lotus au chapitre XXII, Don des Dieux, une enfant dragon accède à l’éveil, symbolisant de la sorte l’existence du monde du bouddha dans le monde des animaux. Même si le monde des animaux est terrible, Nichiren reconnaît chez certaines bêtes des qualités pas toujours présentes chez ses contemporains (cf. Lettre à Niike). Le bouddhisme recommande la bienveillance à l’égard de la gent animale. Voir le tableau dix mondes.

anityā sarva saṃskāra (impermanence des multiples mouvements, 諸行無常, shogyō mujō, zhūxíng wúcháng)

Ānlèxíngpǐn (Pratique commode, 安樂行品, Anrakugyō bon) : XIVe chapitre du Sūtra du lotus.

Ānlèxíng (Pratique paisible et heureuse, 安樂行, Anrakugyō) : traité de Huisi.

Annonciation (授記品, Juki hon, Shòujì pǐn) : VIe chapitre du Sūtra du lotus. L'annonciation est faite à trois grands auditeurs, successivement Kashyapa, Subhūti et Maudgalyayana qu’ils deviendront des bouddha et ce d’une façon assez similaire à ce qui a été dit pour Shariputra au chapitre III (Parabole). À chaque fois, une prédiction détaillée est énoncée qui comprend les actes (offrandes, élévations de stupa, etc.) qui entraîneront ce résultat, le nom du bouddha, de son éon, de son territoire, la qualité de ses disciples, la longévité du bouddha et la durée de la période de sa loi correcte puis de sa loi de semblance. Néanmoins, il est toujours annoncé que chacun de ses grands auditeurs deviendra un bouddha "une fois départi de ce corps" (捨是身已, sha ze shin ni, shě shì shēn yǐ). Il y plusieurs compréhensions ; la plus évidente est de penser que cela se fera dans une existence ultérieure ou par mortifications. Dans la Transmission orale sur les significations (Ongi kuden), Nichiren examine la signification du caractère sha (捨, se départir, abandonner, rejeter) et y voit deux interprétations. La première c’est se départir temporairement (il utilise l’adverbe ten 転 qui signifie cycliquement, par transformation) et la seconde c’est se départir définitivement (ei, 永 qui signifie éternellement). La première acception ressortit de la doctrine empruntée et la seconde de la doctrine originelle, en ce sens où la doctrine originelle révèle des enseignements tels que vies et morts s’identifient au nirvana (生死即涅槃, shōji soku nehan, shēngsǐ jí nièpán) ou les passions s’identifient à l’éveil (煩惱即菩提, bonnō soku bodaï, fánnǎo ji pútí).

Annonciation conférée aux apprentis et à ceux qui n’ont plus à apprendre (授學無學人記品, Jugaku mugaku nin ki hon, Shòuxué wùxué rén jì pǐn) : IXe chapitre du Sūtra du lotus. Ananda et Rahula demandent à leur tour au Bouddha de leur conférer l’annonciation de l’éveil. Deux mille auditeurs, de différents niveaux, certains sont encore étudiants d’autres ont maîtrisé les doctrines, se joignent à cette requête. Le Bouddha donne sa prédiction pour Ananda. Il révèle l’ancienneté des liens avec ce disciple. Dans le passé, les deux hommes parvinrent à l’éveil auprès d’un bouddha nommé Roi de Vacuité, Ananda par la voie de l’érudition et Shakyamuni par celle de la pratique religieuse, d’où le rôle que chacun d’eux assume aujourd’hui. Du coup, Ananda se souvient de son vœu originel : garder en mémoire la loi des éveillés pour la transmettre. Puis Rahula reçoit également l’annonciation, ensuite de quoi c’est au tour des deux mille auditeurs. Rappelons que ces annonciations massives délivrées à des auditeurs et des arhats (cf. le chapitre VIII du Lotus) sont le propre du Sūtra du lotus. Dans les autres sūtra du Grand Véhicule, ces êtres des deux véhicules sont plutôt jugés indignes de l’éveil à cause de la recherche toute personnelle de la sagesse à laquelle ils se livrent.

antarā bhava (être intermédiaire ou existence intermédiaire, 中有, chūü, zhōngyǒu)

anutpattika dharma kṣānti (constance de la non naissance des phénomènes, 無生法忍, mushōhōnin, wúshēngfǎrěn)

Anrakugyō bon (Pratique commode, 安樂行品, Anlèxíng pǐn) : XIVe chapitre du Sūtra du lotus.

Anrakugyō (Pratique paisible et heureuse,安樂行, Anlèxíng) : traité de Huisi.

antérieur (爾前, nizen, ěrqián) : littéralement avant ce temps-là et signifiant avant l’exposé du Sūtra du lotus. Dans le système de classification des enseignements du Tiantai, il s’agit des quatre premières des cinq périodes. On retrouve cette expression dans de nombreux composés, par exemple sūtra antérieurs.

anuttara (suprême, 無上士, mujōshi, wúshàngshì)

apasmāra (阿跋摩羅, apatsumara, ābámóluó, apasmāra) : démon qui cause la fièvre et l'oubli. Dans le chapitre Formules détentrices il est l'un des démons qui tourmentent le maître de la loi, dans les Mots et phrases il est précisé qu'il est de couleur bleue. Selon le dictionnaire Héritage du Sanskrit, ce nom vient du sanskrit apa (अप prép. séparément, hors de ; sans; à partir de) + smāra (स्मार, souvenir). D'où la traduction littérale en chinois: 作忘者 qui provoque l'oubli.

apathique (非情, hijō, fēiqíng) : désigne tout ce qui est denué de sentiments, tels que les minéraux ou les végétaux, et ce par opposition à l'émotionnel (有情, ujō, yǒuqíng), les existences dotées d'affectivité tels les animaux.

apatsumara (apasmāra, 阿跋摩羅, ābámóluó)

Āpídámó (Abhidharma, 阿毗達磨, Abidatsuma)

appuis de la loi (法四依, hō shie, fǎ sìyī) : voir quatre appuis de la loi.

aptitude d'existence (能居, nōgo, néngjū) : capacité à vivre dans l’une des quatre terres, ainsi selon l’école Tiantai, ceux-là qui ont cette capacité sont les quatre sages, c’est à dire les êtres des quatre mondes supérieurs parmi les dix mondes, à savoir : auditeurs, éveillés pour soi, bodhisattva et bouddha. Voir aussi lieu d'existence (所居) ; on retrouve dans ce couple de termes, aptitude à résider et lieu de résidence, la relation capacité (能, , néng) et objet de l'exercice de cette capacité (所, sho, sūo) propre à la philosophie bouddhique.

aptitudes (機, ki, ) : voir dispositions.

arayashiki (conscience réceptacle, 阿賴耶識, , ālàiyéshì, ālaya vijñāna)

arcismati (embrasement de la sagesse, 焰慧地, eneji, yànhuìdì)

arhat (阿羅漢, arakan, ēluóhàn, arhat) : méritant, digne d’offrandes. Saint ayant pratiqué les ascèses des auditeurs et ayant obtenu la quatrième délivrance (四果, shika, sìguǒ) qui est le plus haut éveil selon les enseignements du Petit Véhicule. Il a tranché les liens des passions qui retiennent aux trois mondes et donc ne sera plus appelé à renaître dans ceux-ci. En tant que tel il représente l’idéal du Petit Véhicule. Le Grand Véhicule a substitué à cette image celle du bodhisattva qui est prêt à renoncer à la délivrance pour sauver les êtres.
Toutefois nous devons remarquer que ce terme fait partie de la liste des dix épithètes qui qualifient un bouddha. Dans ce cas, dans les sutra du Grand Véhicule, nous trouvons plutôt la traduction 'digne d'offrandes (應 供, ōgu, yìnggōng) que la translittération arakan, eluóhàn.
Illustration : les arhat du temple Otagi Nenbutsuji à Kyoto.

Arrêt (止, Shi, Zhi) : appellation abrégée du Grand arrêt et examen (摩訶止觀, Maka shikan, Móhē zhǐguān).

arūpa dhātu (monde du sans-forme, 無色界, mushikikai, wúsèjiè)

artifices démoniaques : voir demeures des artifices démoniaques (maen no sumika, 魔縁の住家).

Asaṅga (début du IVe siècle) : connu en Chine sous le nom de Ēsēngqié (阿僧伽, c’est une translittération) ou Wúzhù (無著, difficile à traduire : privatif et zhù notoire, auteur) que les japonais prononcent respectivement Asōgya et Mujaku. Fils d’un brahmane de Purusapura (Peshawar, Inde du nord), frère ou demi-frère de Vasubandhu. Il entre dans les ordres dans le courant du Petit Véhicule puis s’oriente vers le Grand Véhicule. Il écrit une partie de ses œuvres sous l’ «influence » du bodhisattva Maitreya. C’est d’ailleurs peut-être de là que vient son nom en chinois (無著 : Anonyme). Il passe pour le fondateur ou au moins l’un des premiers maîtres du courant du Yogacara (pratiques yogiques). Ces pratiques, alliées à l’étude des textes, lui semblent indispensables pour établir une concentration favorable à l’éveil. Il initie son frère Vasubandhu aux doctrines du Rien que conscience caractéristiques du Yogacara. Il est davantage préoccupé de réalisations spirituelles que conceptuelles. Rédacteur du Mahayanasamgraha, La Somme du Grand Véhicule, texte fondateur des Yogacara traduit en français, [ref. : La Somme du Grand Véhicule d’Asanga, Traduit et commenté par Etienne Lamotte, Publications de l’Institut Orientaliste de Louvain 1973] Asaṅga a été l’un des principaux penseurs du bouddhisme indien. Ces recherches l’ont conduit à s’interroger sur le fonctionnement et l’existence de l’esprit qui revêt dans sa philosophie une importance centrale. Il débouche sur la compréhension de la huitième conscience, la conscience réceptacle (alaya vijnana). L’Esprit lui apparaît le seul lieu du monde empirique et de la pensée, il l’identifie au corps de dharma. Pour lui la réalité et la conscience que nous en avons n’est que d’ordre mental. D’où le nom donné à cette philosophie : le Rien que conscience. Ce n’est pas pour autant un déni du réel mais l’acceptation de l’idée que nous pouvons nous en faire. On a qualifié les courants qui découlent de cette conception de «bouddhisme idéalisant ».

ascèse pratiquée durant des éons (歷劫修行, ryakukō shugyō, lìjié xiūxíng) : dans les enseignements des sūtra antérieurs, souvent de nombreux éons d’incarnations successives et de pratiques ascétiques étaient nécessaires avant de réaliser l’éveil.

ascèses (修行, shugyō, xiūxíng) : article en cours de rédaction.

ascétisme : pratique radicale des ascèses (修行, shugyō, xiūxíng). Le Bouddha après avoir pratiqué l’ascétisme s’en est éloigné, jugeant que c’était une pratique extrême qui pouvait mêmeéventuellement induire des désordres psychiques. Le bouddhisme prône le respect et la maîtrise du corps.

asentei (asthénique, 阿闡底, āchǎndǐ, anicchantika)

Āshéshì wáng (Ajātaśatru [roi], 阿闍世王阿闍世王, Ajase ō)

ashura (asura, 阿修羅, ēxiūluó)

Aśhvagoṣha : connu en japonais sous le nom de Memyō (馬鳴), Mǎmíng en chinois (nom bizarre qui signifie "hennissement", d’après la réaction admirative que produisaient ses poèmes sur les chevaux !). Auteur indien qui a vécu vers le premier ou le deuxième siècle. Connu pour ses poèmes de cour et ses dramaturgies fortement teintés de l’univers du bouddhisme. Trois textes lui sont attribués de façon à peu près certaine notamment un Buddhacarita (Vie du Bouddha) et un Sariputra prakarana (Drame intitulé Shariputra). Une excellente traduction et étude du Buddhacarita réalisée par Allessandro Passi est parue en italien : Le Gesta del Buddha.
Aśhvagoṣha est surtout connu pour des traités qui lui sont attribués mais qui en fait datent d’époques bien ultérieures et surtout le très célèbre Éveil de la foi dans le Grand Véhicule (大乘起信論, Daijō kishin ron, Dàshèng qǐxìn lùn). Ce texte fut traduit par Paramârtha (499 – 569). Sous une forme claire et concise il précise les grandes lignes philosophiques du Grand Véhicule et donne également dans son troisième livre des conseils sur le désir d’éveil, sur la foi et sur la contemplation. L'influence de cette œuvre, même si elle est difficilement attribuable à Aśhvagoṣha, a été considérable sur le bouddhisme chinois et particulièrement sur les courants méditatifs.

aspect de la pure ainsité ou aspect réel (實相眞如, jissō shinnyo, shíxiàng zhēnrú) : notion issue du bouddhisme Tiantai et élaborée par Zhiyi en se fondant à la fois sur des notions de son propre courant mais aussi du nagarjunisme. Cet aspect réel des choses fait que la réalité apparaît sous une "triple évidence harmonieuse" (圓融三諦, enyū santaï, yuánróng sāndì) : évidence de la vacuité (空諦, kūtaï, kōngdì, évidence du provisoire (假諦, ketaï, jiǎdì et évidence du milieu (中諦, chūtaï, zhōngdì). C'est-à-dire que l'observation des choses montre, selon les doctrines du Grand Véhicule, une absence de nature propre, tout résulte de la production conditionnée, c'est l'évidence de la vacuité; elle montre également un aspect provisoire et éphémère, tout se modifiant sans cesse, c'est l'évidence de la temporalité. Ces deux évidences coexistent et les phénomènes sont perçus dans cette double vision simultanée. Un système qui ne développerait que l'une de ces deux vérités serait partial. L'observateur lui-même se tient "au milieu" de ces deux concepts et les intègre ensemble. Dès lors, il n'est plus un simple observateur qui décrit un objet extérieur. Il participe de cette triple réalité à laquelle renvoie l'expression "triple évidence harmonieuse".
Le deuxième terme, pure ainsité, renvoie à un commentaire de Xuanzang (602-664) des Trente stances du Rien que conscience de Vasubandhu dans lequel il dit : "Pure signifie véritable, ce qui se révèle sans illusion, ainsi désigne ce qui apparaît sans changement de façon pérenne". Dans le bouddhisme, la vision de l'Eveil correspond à ces caractéristiques.

aspect du mouvant (行相, gyōsō, xíngxiàng) : reflet dans l’esprit de l’environnement immédiat. Selon les courants bouddhiques l’interprétation peut quelque peu différer. Dans le courant du Kośa, il s’agit de l’image dans le mental de l’environnement. Dans le Rien que conscience, c’est plutôt l’action subjective effectuée par la conscience à partir des informations transmises par la perception. Pour la définition de « mouvant », voir impermanence des multiples mouvements.

aspect réel ou aspect véritable (實相, jissō, shíxiàng) : véritable aspect des dharma qui présentent alors un aspect égal et inchangeant. Alors que la perception ordinaire ne permet pas de voir dans les multiples phénomènes leur aspect réel, la contemplation de celui-ci, grâce à la purification des sens et de la pensée, est l'un des objets du bouddhisme.

aspect réel des multiples dharma (諸法實相, shohō jissō, zhūfǎ shíxiàng) : concept fondamental de plusieurs courants de pensée du Grand Véhicule qui apparaît notamment dans le chapitre des Moyens du Sūtra du lotus (cf. dix Ainsi). Cette notion a donné lieu à de nombreuses exégèses puisque la description qu'en donne le Sūtra du lotus dans la traduction de Kumarajiva introduit les dix Ainsi. Or les dix Ainsi en question sont l'une des constituantes de la description du phénomène mental appelé Une pensée trois mille. Une des lectures couramment admises est que les multiples dharma sont en eux mêmes l'aspect réel. Selon le deuxième chapitre du Lotus, cet aspect réel transparaît directement de la multiplicité des dharma dans la compréhension des bouddha, ce qui n'est pas le cas pour les êtres des deux ou des trois véhicules. Voir également aspect de la pure ainsité, production conditionnée.

asthénique (阿闡底, asentei, āchǎndǐ, anicchantika) : le terme chinois est une translittération du sanskrit. Êtres dépourvus de désirs et par le fait d’énergie. Cette atonie les empêche de vouloir réaliser la voie bouddhique. Parmi les cinq distinctions de nature, ils ressortissent de la cinquième.

asura (阿修羅, ashura, ēxiūluó) : parfois traduit par titans, personnages avec lesquels les asura partagent la volonté de conquérir les dieux. Habitants du quatrième des dix mondes, quatrième mauvaise destination. Les origines des asura remontent aux plus anciennes croyances indo-iraniennes. Les asura sont des sortes de dieux inférieurs, de là leur jalousie envers les dieux contre lesquels ils mènent une guerre sans fin. Ils sont jaloux des pouvoirs divins mais comme ils sont toujours en proie à des désirs puissants, ils ne peuvent dépasser le monde des désirs. Ils sont dévorés d’orgueil et luttent pour conquérir un pouvoir qu’ils n’ont pas. Ils habitent les rives et les abîmes marins. C’est dans un texte attribué à Ashvagosha qu’ils figurent comme une destination particulière de renaissance. Ils sont fourbes et violents. Les asura par contre peuvent se montrer craintifs devant un ennemi puissant. L’iconographie ne les dessert pas vraiment. Hideux, ils ont plusieurs bras voire plusieurs têtes. Par contre leurs femmes seraient belles. Ces asura qui représentent le quatrième des dix mondes, nous incitent à réfléchir sur notre condition d’hommes (cinquième monde), encadrés par ces mauvais titans et par les dieux (sixième monde).

atenteika (阿顚底迦, ādiāndǐjiā, ātyantika)

attestation intérieure (內證, naishō, nèizhèng) : réalisation en son for intérieur de la vérité de l’éveil bouddhique. Le terme est notamment appliqué par Nichiren aux maître du Tiantai tels Zhiyi ou Huisi qui, selon lui, ont eu connaissance de la pratique de Namu Myōhōrenguékyō mais n’ont pu l’enseigner parce que l’époque n’en était pas encore venue.

attingent au provisoire (帶權, taigon, dàiquán) : qui est de la sphère des enseignements provisoires. Cette expression entre dans la composition de quelques termes bouddhiques. On trouve notamment le véhicule unique attingent au provisoire (帶權 一乘, taigon ichijō, dàiquán yīshèng), c’est-à-dire la notion de véhicule unique ou d’enseignement global envisagé selon l’optique des enseignements antérieurs.

Atsuhara (熱原) : lieu qui se trouvait dans l’ancienne province de Suruga et qui est actuellement compris dans la ville de Fuji, département de Shizuoka. Persécution qui dura environ deux ans et commença en 1278. Depuis 1275 Nikkō était actif dans la région de Suruga. Dans plusieurs monastères Tendaï de la région, notamment le temple de l’Aspect réel (Jissōji) ou le temple de la Source du dragon (Ryūsenji) il avait de fervents disciples. En outre des bushi ou intendants de la région le soutenaient, telles la famille Nanjō à Uenō et la famille Takahashi à Kajima. Grâce aux efforts de moines qui s’étaient convertis au bouddhisme de Nichiren, de nombreux paysans avaient été gagnés par la nouvelle foi. L’abbé du temple Tendaï de la Source du dragon, Gyōchi (行智), voyait tout cela d’un mauvais œil. Il tenta d’expulser certains moines mais cela ne changea pas la situation fondamentalement. De concert avec l'administrateur local il décida de nuire aux croyants par des actions beaucoup plus violentes. Il espérait les effrayer en usant de la terreur et en faisant planer une menace diffuse. Lors d’une fête shintō et d’une démonstration de tir à l’arc à cheval un croyant fut grièvement blessé. La violence redoubla, un assassinat fut commis. Le neuvième mois de 1279, lors des récoltes dans les champs de deux moines convertis, Nichiju et Nichiben, des hommes armés capturent vingt paysans. Ils sont accusés par Gyōchi de vol de céréales. L’affaire prend suffisamment d’ampleur pour qu’ils soient déferrés à la capitale. Malheureusement c’est le saemon Heï Yoristuna qui se charge d’instruire l’affaire. Il faut rappeler que ce personnage, amidiste dévot, était celui-là même qui avait instruit en 1271 une procédure contre Nichiren, aboutissant à une peine d’exil et qui de son propre chef avait voulut le faire décapiter (cf. Nichiren biographie). Nichiren envoie des disciples à Kamakura pour tenter d’apaiser la situation mais sans résultat concret. Les vingt prisonniers subissent des pressions énormes et des sévices mais pas un ne renie sa foi. On comprend mal d’ailleurs comment un simple procès pour vol a abouti à une sorte d’inquisition. Finalement, trois d’entre eux sont condamnés à la peine de mort par décapitation. Il s’agit de Jinshirō (Jin, le quatrième), Yagorō (Ya, le cinquième) et Yarokurō (Ya, le sixième). Les autres seront relâchés.

attestation [voie de l'] (證道, shōdō, zhèngdào)

attirance (誘引, yūin, yòuyǐn) : de yòu accompagner, susciter, attirer et yǐn tirer, conduire : dans le bouddhisme désigne la conversion des êtres par des moyens susceptibles d’éveiller leur intérêt.

attribution personnelle et notification de vive voix (面授口決, menjuguketsu, miànshòukǒujué) : façon dont un enseignement secret est conféré au disciple ; il le reçoit (授) en personne de la part du maître, l'expression chinoise indique que les deux se font face (面), et avec les instructions orales (口) spécifiques (決).

ātyantika (阿顚底迦, atenteika, ādiāndǐjiā, ātyantika) : le terme chinois est une translittération du sanskrit. Le sens n’est pas clair, généralement traduit en chinois par 畢境 (hikkyō, bìjìng) : (dernière) extrémité. Le terme désignerait des êtres dépourvus de toute racine de bien. On se demande s’il ne s’agirait pas plutôt d’une transcription d‘icchantika. Parmi les cinq distinctions de nature, ces êtres ressortissent de la cinquième.

auditeurs (聲聞, shōmon, shēngwèn, śrāvaka) : littéralement, celui qui entend (聞) la voix (聲). Etres du septième des dix mondes, du premier des deux (二, ni, èr) ou trois véhicules (三乘, sanjō, sānshèng). Ces auditeurs sont les auditeurs de l’enseignement du Bouddha. Non seulement l’entendent-ils mais ils mènent une profonde réflexion dessus. Ils habitent la terre de la résidence commune. Dans les dix mondes, ils représentent la première classe bouddhique d’êtres. En effet, les êtres décrits dans les six premiers mondes, qui forment le samsara, de l’enfer aux dieux en passant par les animaux ou les hommes, existent également dans les autres religions. Les auditeurs sont donc le premier degré d’êtres sur lesquels la doctrine bouddhique est efficiente. En ce sens, ils constituent le premier des trois véhicules, ainsi appelés car ils désignent trois sortes d’êtres qui sont liés à l’éveil et qui sont les auditeurs, les éveillés pour soi et les bodhisattva. Le monde des auditeurs étant typiquement bouddhique, théoriquement les non-bouddhistes n’en font pas partie. Il arrive que dans les sūtra du Grand Véhicule, les auditeurs soient un peu raillés, comme par exemple dans L'Enseignement de Vimalakirti (chapitre VI) où une déesse s’en prend à Shariputra qui a bien du mal à garder contenance. Les auditeurs représentant une sorte de disciple idéal selon le Petit Véhicule, les sūtra du Grand Véhicule leur reprochent leur étroitesse de vue et la recherche unique de leur propre délivrance. Dans le Grand Véhicule, ces auditeurs ne peuvent devenir le Bouddha et seul le Sūtra du lotus prédit l’éveil à Shariputra, qui est l’auditeur par excellence, (chapitre II).

auditeurs [quatre grands]

Avalokitêśvara (bodhisattva Contemplateur des Sons du Monde, 觀世音菩薩, Kanzeon bosatsu, Guānshìyīn púsà)

avataṃsaka (période de la Guirlande de fleurs, 華嚴時, kegon ji, huáyán shí)

Avataṃsaka sūtra (Sūtra de la guirlande de fleurs, 華嚴經, Kegonkyō, Huāyánjìng)

avatāra (avatar) : voir corps d'emprunt (化身, keshin, huàshēn, nirmāṇa kāya).

avīci (enfer des souffrances sans rémission, 阿鼻, abi, ābí)

avidyā (Obscur, 無明, mumyō, wúmíng)

avulsion (所斷, shodan, suǒduàn, heyā) : cela qui est arraché, enlevé, coupé ou qui doit l'être. Notamment en parlant des doctrines ou interprétations hasardeuses. Le terme chinois a été employé pour traduire le sanskrit heyā : à éviter, dont on doit se débarrasser.

 
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