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objet de la vision (所見, shoken, suǒjiàn) : ce qui est vu. Dans le bouddhisme, ce qui est l'objet de la vision n'a pas de nature propre. Il s'associe donc aux capacités de vision pour donner le résultat de ce qui est perçu. On notera que pour ces deux concepts, notre langue est moins précise que le chinois, la vue désignant à la fois ce qui est vu et l'acuité de cette vision. Pour rendre la complémentarité organique qui existe entre shoken (所見, suǒjiàn) et nōken (能見, néngjiàn) on aura donc recours à différents couples, capacité de vision et objet de la vision, voyant et vu ou observateur et spectacle.

Obscur (無明, mumyō, wúmíng, avidyā) : premier des douze liens causaux, il est de par sa signification le moins directement intelligible. Il représente le terrain qui dans le passé a été favorable aux égarements. Il s'agit d'une ignorance fondamentale qui précède l'acte et conditionne dès l'origine l'état d'égarement dans lequel les actes sont commis. Le terme sanskrit désigne l'ignorance, la non connaissance ; littéralement ce qui est dépourvu (a, अ) de connaissance, de sagesse (vidyā, विद्या). Les traducteurs chinois ont rendu le sens du terme par wúmíng (無明) ce qui signifie littéralement "privé () de clarté (míng)". Nichiren, en annotant des citations du Kośa relatives à ces douze liens causaux nous dit : "Un garçon cause la colère de son père et éveille l'amour de sa mère, alors qu'une fille, elle, cause la colère de sa mère et éveille l'amour de son père", [in Le principe d'Une pensée trois mille, Devenir le Bouddha, éditions Arfuyen 1993].
Cet égarement pulsionnel de l'Obscur empêche à l'attention et au discernement de s'exercer. Si l'Obscur se rapporte à un temps passé, dans le présent, c'est l'exercice de la première des huit branches de la voie, la vue juste, qui permet de se dégager de son emprise. Le propre de l'obscur réside dans le fait que, dans cet état d'égarement, l'esprit est ignorant des principes bouddhiques fondamentaux et est en proie à diverses passions. Voir le cours sur les douze liens causaux.

observance des préceptes (持戒, jikaï, chíjiè, śīla)

obtention de la voie (得道, tokudō, dédào) : réaliser la voie qui permet d’accéder au nirvana. Pleine compréhension de la voie bouddhique. Plusieurs termes sont des équivalents dans certaines de leurs acceptions et comportent le caractère voie (道, , dào) notamment devenir la voie (成道, jōdō, chéngdào) ou passer la voie (度道, tokudō, dùdào). On notera également le rapport avec d’autres termes qui comportent ce même caractère ‘voie’ et qui indiquent différents stades de progression dans la pratique du bouddhisme. Par exemple nyūdō, rùdào (入道), celui qui est entré sur la voie, gyōdō, xíngdào (行道), progresser sur la voie et devenir la voie déjà cité précédemment.

obtention du passage (得度, tokudo, dédù) : deux sens distincts, le second dérivant probablement du premier.
1. Passer (度, do, ) l'océan des vies et morts pour atteindre la rive du nirvana. Dans cette acception on notera comme équivalent obtention de la voie (得道, tokudō, dédào) ou devenir la voie (成道, jōdō, chéngdào).
2. Passer de la vie séculière à la vie monastique, voir religieux, (出家, shukke, chūjiā, pravrajyā).

octuple sentier (huit voies, ou chemin aux huit branches, 八の道, yatsu no michi ou hachidō, bādào, aṣṭâṅga mārga)

odōshamon (pollueurs de la voie, 汚道沙門, wūdàoshāmén)

œuvres et vertus (功徳, kudoku, gōngdé, guṇa) : les œuvres (ku) sont les bonnes actions que l'on accomplit et les vertus (toku) ce que l'on retire des œuvres ; les vertus, en retour, permettent de mieux réaliser les œuvres. Autres traductions possibles : biens spirituels, mérites ; cf. purification des six racines, chapitre XIX Sūtra du lotus, cinq sortes de maîtres de la loi, cinq pratiques merveilleuses et également la définition qu'en donne Nichiren, telle qu'elle est rapportée dans la Transmission orale sur les significations (Ongi kuden) ; on peut également se reporter au cours sur les trois catégories à la fin duquel est évoquée la purification des six racines.

Œuvres et vertus de la joie conséquente [chapitre] (隨喜功徳品, Zuiki kudoku hon, Suíxǐ gōngdé pǐn) : XVIIIe chapitre du Sūtra du lotus. Après les chapitres déterminants qui précèdent, particulièrement les chapitres XV, XVI et XVII, celui-ci est beaucoup plus bref et d’une argumentation plus simple. Comme souvent, Maitreya tient le rôle du questionneur, et il interroge le Bouddha sur les œuvres et vertus conséquentes à la joie que ressentiront dans le futur ceux qui entendront le Sūtra du lotus. La réponse est quelque peu surprenante en ce sens où, dans un premier temps, le Bouddha mentionne les mérites obtenus par celui qui serait le cinquantième à recevoirl’enseignement après qu’un premier qui se serait réjoui à l’écoute du Lotus en fait fait part à un autre et ainsi de proche en proche, jusqu’à arriver à ce cinquantième auditeur. Les vertus que donne cette joie sont plus grandes que le don à tous les êtres des richesses matérielles puis de l’enseignement bouddhique de l’impermanence. L’un des intérêts de ce chapitre est de mettre l’accent sur la joie, sur l’allégresse qui résultent de la perception de l’enseignement bouddhique.

Œuvres et vertus du Maître de la loi [chapitre] (法師功徳品, Hosshi kudoku hon, Fáshī gōngdé pǐn) : XIXe chapitre du Sūtra du lotus. Le bodhisattva Zèle-Constant interroge le Bouddha sur les vertus que les maîtres de la loi retirent de leurs pratiques (cf. cinq sortes de maîtres de la loi). Les mérites obtenus consistent dans la purification des six racines (les six sens). Le Bouddha énumère ces six racines une à une ainsi que le résultat de leur purification. Pour l’œil, on gagne en acuité visuelle, distinguant les choses qui sont cachées, par exemple les limites de ce monde ou les profondeurs terrestres. Pour l’ouïe, pareillement, on perçoit les voix qui normalement sont inaudibles, sans pour autant que l’écoute s’en trouve perturbée. L’odorat devient également plus fin permettant de reconnaître les plantes ou les êtres, voire même leur état au-delà de ce que la vue décèle. Le goût se trouve développé et les saveurs désagréables sont transformées; de plus par la langue, la voix devient "profonde et sublime" et peut émettre le son de la loi. La purification de la peau entraîne celle du corps tout entier qui devient une sorte de lieu de réflexion des images d’autres corps. Enfin, la purification de l’organe mental entraîne l’affinement des fonctions intellectives, la prescience et la connaissance intime de la loi bouddhique.
Dans le traitement que nous avons ici vis-à-vis des six racines, plusieurs points sont intéressants à noter. Tout d’abord ces six racines elles-mêmes sont comprises comme étant soit le sens soit l’organe. Par exemple, le sens du toucher renvoie à la peau qui en est le principal organe, mais celle-ci couvrant tout le corps, du coup il réfère à l’image du corps laquelle, en tant qu’image, est davantage du domaine visuel que tactile. Également, il y a un glissement qui fait que le résultat de la purification de ces organes sensoriels devient de plus en plus allégorique au fil de l'énumération. Ainsi pourle premier, l’œil, on assiste à un accroissement des capacités de cet organe jusqu’à un niveau extraordinaire, mais pour les derniers, la langue, le corps ou le mental (ici capacité qu’a le mental à se représenter, à "percevoir" des images), nous assistons à bien plus qu’une démultiplication des capacités de ces organes sensoriels, par exemple pour la langue, au-delà de la fonction gustative, c’est également la parole et le discours qui sont évoqués.

offense à la loi (誹謗, hibō, fēibàng) : la clef chinoise du caractère est la parole, généralement le sens donné à ce mot est calomnie, diffamation, critique. Dans la terminologie bouddhique on trouve le terme hōbō, bàngfǎ (謗法) le dénigrement de la loi, de sens et prononciation assez proche. Ce terme hōbō (謗法, bàngfǎ)bàngfǎ est lui-même compris comme une abréviation de hibō shōhō (誹謗正法, fēibàng zhèngfǎ) : l'offense à la loi juste. Les deux termes désignent une attitude et des actes opposés à la loi bouddhique. Cf. quatorze offenses.

ogres (羅刹, rasetsu, luóchà, rākṣasa) : le mot chinois est une translittération du sanskrit. Catégorie de démons nocifs pour l’espèce humaine car ils se nourrissent de chair. Dans la tradition indienne, ces ogres ne sont pas simplement des démons malfaisants ou prédateurs, ils sont liés au dieu Kubera (protecteur du nord et gardien des richesses) et peuvent donc intervenir dans les affaires du monde. La tradition bouddhique, d'une façon similaire les rattache au Roi du ciel Grande-Ecoute, également protecteur du nord. Ces ogres ne sont pas de basse extraction et ont, selon le cas divers pouvoirs qui ne sont pas sans rappeler ceux des dieux, notamment le fait de pouvoir se déplacer à grande vitesse, voire de voler. Selon certains textes, ils seraient d’un aspect repoussant mais leurs compagnes, les ogresses, présenteraient une apparence plus engageante, encore qu’à la lecture des noms des dix ogresses on peut en douter. Plus sérieusement, ces êtres représentent ceux qui pour accroître leur pouvoir sont poussés à se nourrir d’autrui ou n'envisagent les relations qu'ils ont avec d'autres êtres que sous l'aspect d'appropriation par consommation.

ogresses (羅刹女, rasetsunyo, luóchànǚ, rākṣasī) : le mot chinois est pour partie une translittération du sanskrit. Voir ogres, dix ogresses, Déesse Mère des Enfants Démons.

ōgu (digne d'offrandes, 應供, yìnggōng, arhat)

ōjō anraku (renaître dans la paix et la joie, 往生安楽, wǎngshēng ānlè et ōjō gokuraku (renaître en félicité, 往生極楽, wǎngshēng jílè) : voir renaître.

Ōkuratō no Tsuji Jūrō nyūdō (大蔵塔の辻十郎入道) : c'est sous ce nom qu'est désigné l'un des disciples de Nichiren qui était l'un des destinataires de la Lettre de Sado. Le peu de renseignements que nous ayons sur lui nous est fourni par son nom. Il semble donc qu'il était un nyūdō,qu'il habitait à Kamakura dans un lieu qui s'appelait Ōkuratō no Tsuji, littéralement le carrefour de la tour de la trésorerie (大蔵塔の辻) et enfin que son prénom ou plutôt son nom personnel était Le Dixième (十郎).

Ōkutsumarakyō (Sūtra d'Aṅgulimāla, 央掘魔羅經, Yāngjuémóluójīng) : voir Sūtra de la grande avancée excellente et subtile.

ombres [cinq] (goön, wǔyīn)

Omodarunomikoto (面足尊) : voir sept règnes de divintés célestes.

Ongi kuden (御義口傳) : voir Transmission orale sur les significations.

ongyōji (parcours lointains, 遠行地, yuǎnxíngdì, duramgama)

Ōnichi dono (Dame Ōnichi, 王日殿) : en fait on ne sait quasiment rien sur cette disciple sinon ce que nous apprend la lettre de Nichiren qui lui est adressée (cf. Réponse à Dame Ōnichi). Elle connaissait Nisshō, certains pensent même qu’elle lui était apparentée.

Ono no Tōfū (小野の道風) : voir Tōfū.

Oöé no Sadamoto (大江定基) : voir Jakushō.

opposition à la loi (謗法, hōbō, bàngfǎ) : voir offense à la loi.

organes [cinq] (五臓, gozō, wǔzàng)

origine du passé (久遠元初, kuon ganjo, jiǔyuǎn yuánchū) : on trouve aussi l’expression kuon ganshi, jiǔyuǎn yuánshǐ (久遠元始) de sens équivalent. Littéralement, kuon, jiǔyuǎn signifie passé lointain et ganjo, yuánchū, origine (gan : origine et jo début, commencement, idem pour shi (始) dans l’équivalent ganshi). Même si cette expression a connu quelque fortune auprès de certains exégètes on ne la trouve que dans deux textes attribués à Nichiren : les Cent six articles (Hyakurokkashō) et la Merveille de la cause originelle (Honninmyoshō). L’authenticité de ces deux textes, et surtout du premier, est contestée par plusieurs écoles nichirenistes. De nos jours, essentiellement Nichiren Shoshū et les courants qui en sont issus veulent les tenir pour authentiques. On se reportera donc à une édition de cette école, Nichiren daïshoningosho, Heisei shinpen où ils figurent respectivement aux pages 1685 et 1676. Dans cette optique, l’origine du passé désigne une période antérieure à la véritable réalisation du passé ancien. Également, il s’agit d’un passé atemporel dont les caractéristiques sont inhérentes à toutes choses (cf. état originel, éveil originel).

Ornement de Lumière [royaume] (光明莊嚴, Kōmyōshōgon, Guāngmíngzhuāngyán) : voir Conduite originelle du roi Ornement-Merveilleux (妙莊嚴王本事品, Myōshōgonnō honji hon, Miàozhuāngyánwáng běnshì pǐn).

Ornement-Merveilleux [roi] (妙莊嚴王, Myōshōgonnō, Miàozhuāngyánwáng) : voir Conduite originelle du roi Ornement-Merveilleux (妙莊嚴王本事品, Myōshōgonnō honji hon, Miàozhuāngyánwáng běnshì pǐn).

Oryō (Wūlóng, 烏龍)

oshin (corps de manifestation, 應身, yìngshēn, nirmāṇakāya)

oshō : voir précepteur (和尚, kashō, héshàng, upādhyāya)

Oshohōshigi ge (stances Des Significations des dharma, 於諸法之義偈, yúzhūfǎzhīyì jié)

Otomabenomikoto (大苫辺尊) : voir sept règnes de divinités célestes.

Otonojinomikoto (大戸之道尊) : voir sept règnes de divinités célestes.

ouvrir les trois et révéler l’unique (開三顕一, kaisan kenitsu, kāisān xiǎnyī) : on trouve également comme équivalent l'expression unir les trois et revenir à l'unique (會三歸一, esan kiïtsu, huìsān guīyī) et qui désigne également l'ouverture des trois véhicules et la révélation du véhicule unique du Bouddha. C'est le sens principal de la première moitié du Sūtra du lotus et notamment du chapitre emblématique de cette partie, le chapitre des Moyens. Nous avons l'ouverture (ou l'élucidation) de ce qui était présenté comme des enseignements distincts destinés à chacun des trois véhicules, auditeurs,éveillés solitaires et bodhisattva, chose qui entraîne la révélation de l'enseignement égal pour tous du véhicule unique du Bouddha. dans le chapitre des Moyens on distingue deux sortes d'ouvrir les trois et révéler l'unique. La première est la façon abrégée (略, ryaku, lüè), elle va du début du chapitre jusqu'à la fin de la partie versifiée qui s'achève avec le vers 則生大歡喜 (soku shō daikangi, zé shēng dàhuānxǐ), [Ceux-ci] concevront une grande joie [p 74 dans la traduction du Sūtra du lotus de Jean-Noël Robert]. Elle est appelée abrégée car le Bouddha ne fait qu'évoquer le véhicule unique. Cette partie comprend notamment les dix Ainsi.
La seconde partie qui commence ensuite et va jusqu'à la fin du chapitre est appelée développée (廣, , guǎng) car le Bouddha y explicite son projet et la raison de l'apparition des éveillés. Il ne se livre à cette révélation qu'après le départ des cinq mille outrecuidants (cf. chapitre des Moyens).

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