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vacuité (空, kūng, kōng, śūnyatā) : le terme désigne la qualité des dharma selon laquelle ils sont dénués de nature propre. C'est une propension naturelle de l'esprit que d'attribuer aux choses une nature propre. Il y aurait beaucoup à dire sur ce point qui participe probablement d'une sorte de mécanisme de défense. Prêter une nature propre aux choses fait que par contagion nous en découvrons une en nous. On peut l'appeler la personnalité, l'âme ou autre et lui trouver toutes sortes d'attributs. Cette propension révèle un mécanisme de défense et de construction vis-à-vis des peurs les plus profondes de l'homme notamment vis-à-vis de sa propre disparition. Le bouddhisme montre les systèmes et mécanicités à l'œuvre dans l'expérience de l'existence qui est la notre et en renforçant notre compréhension et nos capacités, il vise à nous délivrer des peurs génératrices d'illusions. Voir aspect de la pure ainsité, Nāgārjuna, triple évidence harmonieuse, triple vérité et cours sur la production conditionnée.

vailpulya (période de Déploiement, 方等時, hōtō ji, fāngděng shí)

vainqueurs de la voie (勝道沙門, shōdōshamon, shèngdàoshāmén) : l'une des quatre sortes de religieux, la plus excellente selon le Traité des dispositions du maître de yoga (瑜伽師地論, Yuga shijiron, Yúqié shīdìlùn, Yogâcārabhūmi śāstra).

Vairocana (毘盧遮那佛, Birushanabutsu, Pílúshènàfó) [bouddha] : littéralement Vairocana signifie 'le Lumineux'. Bouddha mentionné dans différents écrits. Selon le Sūtra de la guirlande de fleurs, après une infinité d'éons de pratique des oeuvres et vertus, il aurait réalisé l'éveil correct. Divers pouvoirs particuliers lui sont attribués, notamment l'émanation de lumière et la transformation du corps. Le Sūtra du filet de Brahma le place sur une corolle de lotus et les bouddha enseignant la doctrine sont une émanation de lui. Le Sūtra de la contemplation du bodhisattva Sage Universel qui souvent sert d'épilogue au Sūtra du lotus, le cite comme un nom honorifique illustrant certaines fonctions du corps de Shakyamuni. De ces différentes représentations, les écoles du bouddhisme ont donné des interprétations spécifiques, voire ésotériques.

vandana (se prosterner ou prosternation, 稽首, keishu, jǐshǒ)

Vase de Clarté [bouddha ou bodhisattva] (錠光, Jōkō, Dìngguāng) : autre nom du bouddha Brûle-Lampe.

Vaśraivaṇa devarāja (roi céleste Grande-Écoute, 多聞天王, Tamon tennō, Duōwén tiānwáng)

vaste propagation ou propager largement (廣宣流布, kōsen rufu, guǎngxuān liúbù) : expression tirée du chapitre XXIII du Sūtra du lotus. Le Bouddha remet au bodhisattva Splendeur-Royale des Constellations le chapitre de la Conduite originelle du bodhisattva Roi des Remèdes et l'exhorte en ces termes : "Après mon extinction, dans les cinq cents dernières années, propage-le largement dans le Jambudvipa et fais qu'il ne s'interrompe point" [p. 352 Sūtra du Lotus traduction Jean-Noël Robert, Fayard 1997, p. 605 Myōhōrengekyō, Taisekiji han 1955]. L'expression désigne donc la propagation du Lotus sur une très vaste échelle et l'injonction de maintenir l'enseignement du Sūtra. Littéralement kōsen, guǎngxuān (廣宣) : vaste annonce et rufu, liúbù (流布) : se répandre, se diffuser.

Vasubandhu : dates peu précises, certains dont L. de La Vallée Poussin ont émis l'idée que nous aurions affaire à deux auteurs distincts, l'un, demi-frère d'Asanga et auteur de commentaires aurait été actif vers le IVe siècle et l'autre, un siècle plus tard aurait rédigé l'Abhidharma kośa sastra puis se serait converti au Grand Véhicule dans sa tendance idéalisante et aurait écrit les célèbres Vingt strophes du Rien que conscience (唯識二十頌, Yuïshiki nijūju, Wéishí èrshísòng, Viṃśikā) et Trente strophes du Rien que conscience (唯識三十頌,Yuïshiki sanjūju, Wéishi sānshísòng, Triṃśikā). Connu en Chine sous le nom de Tiānqīn (天親) dans les anciennes traductions puis, à partir de Xuanzang, Shìqīn (世親) ; prononciations japonaises respectives : Tenjin et Seshin. Sage indien originaire du Cachemire (Peshawar) et demi-frère d'Asaṅga avec lequel il aurait été cofondateur del'École des Yogacarin (pratiquants du yoga) implantée en Chine grâce aux travaux de Xuanzang au VIIe siècle, plus connue sous les noms de "Rien que conscience"(唯識 ,Yuïshiki, Wéishí) ou "Caractères des dharma" (法相宗, Hossō shū, Fǎxiāng zōng). D'après la tradition, notamment la biographie de Paramartha (VIe siècle), Vasubandhu aurait été le demi-frère d'Asaṅga. Après avoir étudié les doctrines du Vaïbashika il rédige l'Abhidharma kośa sastra puis sous l'influence d'Asaṅga se convertit au bouddhisme du Grand Véhicule. Il écrit alors des traités où il approfondit plusieurs points développés dans l'Abidharma à la lumière de ses nouvelles convictions et développe la théorie de la huitième conscience, la conscience réceptacle. Ses dernières œuvres se présentent sous la forme de poèmes réguliers de vingt ou trente strophes de quatre vers chacune où il fixe sous une forme élégante et mémorisable les principes essentiels de son courant. Toutefois cette biographie n'est pas sans soulever quelques problèmes de cohérence notamment vis-à-vis des dates des traductions chinoises, comme le fait remarquer É. Lamotte, "les renseignements [...] sont remplis d'obscurités et d'incohérences".
L'apport de Vasubandhu à la pensée bouddhique est particulièrement important et original. Sa réflexion sur le psychisme et le système cognitif l'amène à reconnaître la primauté de la conscience comme étant le lieu unique où se produit notre expérience de l'existence. Elle devient l'unique réalité et toute existence indépendante des objets extérieurs est ainsi niée. Dans cette optique, l'ascèse bouddhique devient un moyen de purifier la conscience sans être tributaire du défilement des idées et des perceptions. La pensée de Vasubandhu a été développée en Chine sous l'impulsion du traducteur pèlerin Xuanzang qui avait fait siennes les thèses de cette école.

Vautour (mont sacré du Vautour, 靈鷲山, Ryōjusen , Língjiùshān, Gṛdhrakūṭa parvata)

véhicule : voir Petit Véhicule ou Grand Véhicule.

véhicule du Bouddha (佛乘, butsujō, fóchéng, buddha yāna) : voir véhicule unique.

véhicules [deux] (二乘, nijō, èrchéng)

véhicules [trois] (三乘, sanjō, sānchéng)

véhicule unique (一乘, ichijō, yīchéng) : on trouve aussi souvent l'expression véhicule unique du Bouddha (一佛乘, ichibutsujō, yīfóchéng) qui est un équivalent. Véhicule du Bouddha (佛乘, butsujō, fóchéng) est la traduction du sanskrit buddha yāna et représente l'enseignement qui permet d'accéder à l'éveil. Unique signifie qu'il n'y en a pas plusieurs, c'est-à-dire pour reprendre la problématique en question, il n'y a pas deux ou trois véhicules qui permettent d'amener les êtres à l'éveil. C'est l'un des thèmes fondamentaux et récurrents de la première moitié du Sūtra du lotus (cf. chapitres II, III, IV, V, VII, IX). Les trois véhicules sont les pratiques des auditeurs, des éveillés pour soi et des bodhisattva. Dans les sūtra du Grand Véhicule antérieurs au Lotus, cette distinction en trois véhicules aboutissait à louer le véhicule des bodhisattva et, généralement, à dénigrer les deux autres (cf. deux véhicules, nijō, èrchéng). En effet, on opposait de la sorte la voie de bodhisattva à celles des auditeurs et des éveillés solitaires que l'on tenait pour représentatives de l'idéal du Petit Véhicule. Dans le Sūtra du lotus, dès le chapitre II, le Bouddha révèle que l'enseignement des trois véhicules n'était qu'un moyen habile mais provisoire, destiné à faire avancer les êtres sur la voie bouddhique selon les dispositions qui étaient les leurs. Une fois les dispositions des êtres améliorées, ce subterfuge n'est plus nécessaire et le Lotus est enseigné. Dès lors, la voie bouddhique et sa pratique s'unifient et tous les êtres, y compris ceux des deux véhicules peuvent devenir des éveillés. C'est ce à quoi réfère l'expression 'ouvrir les trois et révéler l'unique' (kaisan kenitsu, kāisān xiǎnyī). De ce point de vue, le contenu de l'enseignement de ce véhicule unique semble bien être le Sūtra du lotus lui-même qui révèle que tous les êtres des dix mondes peuvent accéder directement à l'éveil comme l'indique l'expression le véhicule unique de la Fleur de la loi.

véhicule unique de la Fleur de la loi (法華一乘, hokke ichijō, fǎhuá yīchéng) : façon de désigner le Sūtra du lotus en ce sens où selon les termes mêmes de ce sūtra il est l'enseignement permettant à tous les êtres de devenir le Bouddha. Cf. véhicule unique.

vénération (vénérer, adorer, rendre hommage, 禮拜, reihaï, lǐbài) : En chinois, ce mot entre dans plusieurs composés qui désignent surtout des rites étrangers à la culture traditionnelle. Peut-être, ce terme dès l'origine, avait-il une connotation originale vis-à-vis des mœurs religieuses locales. Dans le cas du bodhisattva Toujours Sans-Mépris, la pratique unique à laquelle il se livrait consistait à rendre hommage et à faire la louange de tous ceux qu'il croisait. La pratique est d'autant plus originale que, par ailleurs, il n'accomplissait pas les rites bouddhiques. "Or ce moine ne se consacrait point à la lecture et à la récitation des textes canoniques, il ne pratiquait que l'hommage, au point que voyant de loin ceux des quatre congrégations, il allait encore exprès leur rendre hommage et faire leurs louanges en ces mots : ''Je n'ai garde de vous mépriser ; vous deviendrez tous Eveillés''. Voir vingt-quatre caractères.

Vénéré du monde (世尊, seson, shìzūn, bhagavat) : appellation du Bouddha dans de nombreux textes. Dixième parmi les dix titres honorifiques ou dix épithètes du Bouddha. En fait Vénéré du monde (世尊, seson, shìzūn) est plutôt la traduction du sanskrit lokanātha, mais a souvent été employé pour traduire le terme bhagavat qui signifie 'le Bienheureux'.

vénéré fondamental : traduction possible du terme honzon, běnzūn (本尊). Représentation généralement sculptée d'un bouddha ou d'un maître à qui s'adressent la vénération et les offrandes. Principale effigie d'un temple ou d'une chapelle. Lorsque l'expression est employée dans ce sens, pour désigner une statue ou une représentation proposée aux fidèles dans le cadre d'un culte ou d'une vénération, je traduis par "vénéré fondamental". Par contre lorsqu'il s'agit du honzon original que Nichiren commença d'inscrire après la persécution de Tatsunokuchi, je garde le mot japonais honzon ou gohonzon (御本尊), faute d'équivalent dans notre langue.

Vénéré Shakya (釋尊, Shakuson, Shìzūn) : appellation religieuse et honorifique du Bouddha Shakyamuni, le fondateur du bouddhisme.

véritable ainsité (眞如, shinnyo, zhēnrú) : voir aspect de la pure ainsité (實相眞如, jissō shinnyo, shíxiàng zhēnrú, voir aussi deux ainsités (二如,ninyo, èrrú).

véritable ainsité invariante (不變真如, fuhenshinnyo, bùbiànzhēnrú)) : l'une des deux ainsités (二如, ninyo, èrrú). Conception philosophique selon laquellesi l'on appréhende les dharma dans leur totalité, les mouvements événementiels qui résultent de leur interaction ne sont plus pris en considération et dès lors ils révèlent la véritable condition de l'esprit. Le terme invariant signifie qu'ici naissance et disparition sont transcendées. L'autre ainsité est appelée la véritable ainsité selon les conditions (隨縁真如, zuienshinnyo, suíyuánzhēnrú).

véritable ainsité selon les conditions (隨縁真如, zuienshinnyo, suíyuánzhēnrú) : l'une des deux ainsités (二如, ninyo, èrrú). Désigne le monde phénoménal dans sa diversité qui, selon les qualités d'éveil ou d'obscurité, est appréhendé de façons diverses. L'autre ainsité est appelée la véritable ainsité invariante (不變真如, fuhenshinnyo, bùbiànzhēnrú).

Véritable École de la Terre pure (淨土眞宗, Jōdo shinshū) : branche particulièrement dévotieuse de l'amidisme japonais fondée par Shinran (1173 - 1262) . Voir l'Amidisme au Japon.

véritable réalisation du passé ancien (久遠實成, kuon jitsujō, jiǔyuǎn shíchéng) : réfère au bouddha du chapitre XVI du Sūtra du lotus qui réalise l'éveil dans un passé extrêmement lointain qualifié par l'expression "les éons dits des cinq cents grains de poussière". Antonyme : réalisation première de l'éveil correct (始成正覺, shijōseigaku, shǐchéngzhèngjué). Sur ces notions liées à un passé abyssal, voir aussi l'origine du passé (久遠元初, kuon ganjo, jiǔyuǎn yuánchū).

véritédu milieu (中諦, chūtai, zhōngdì) : voir triple vérité.

vérités [quatre] (四諦, shitaï, sìdì, catvāri aryā satyāni)

Vertu de Pures Clartés Solaire et Lunaire [boudda] (月淨明徳, Nichigatsujōmyōtoku, Rìyuèjìngmíngdé) : bouddha d'un passé très lointain dont Shakyamuni parle au XXIIIe chapitre du Sūtra du lotus.

Vertu du Bien [boudda](善徳佛, Zentokubutsu, Shàndéfó) : bouddha qui apparaît dans le sūtra conclusif du Lotus, le Sūtra de l’enseignement du Bouddha quant à la méthode de contemplation du bodhisattva Sage-Universel (réf : MHRGK p 700, JNR p 442). Selon ce sūtra, lorsque le repentant met en pratique la purification de sa perception auditive, le bouddha Maints-Trésors apparaît et émet une lumière qui éclaire l’est où se tiennent d’innombrables bouddha lesquels déclarent que le bouddha de cet endroit a pour nom Vertu du Bien. On voit donc que ce bouddha est mis en relation dans ce rite de purification avec l’organe auditif, avec Maints-Trésors et avec l’est. Ainsi sur plusieurs gohonzon inscrits par Nichiren durant les ères Bun-eï et Kenji, il est placé sur la partie droite entre Maints-Trésors et le boddhisattva Pratique-Supérieure et du côté du Roi céleste Gardien du Pays, la divinité protectrice de l’est.

vertus [cinq] (五常, gojō, wǔcháng)

vertus [quatre] (四徳, shitoku, sìdé, catvāri guṇa)

vertus [trois] (三徳, santoku, sāndé)

vetāla (stryge, 毘陀羅, bidara, pítuóluó)

vidyā caraṇa sampanna (pourvu de sciences et de pratiques, 明行足, myōgyōsoku, míngxíngzú)

Vidyārāja (Roi de Lumières, 明王, Myōō, Míngwáng)

vies et morts (生死, shōji, shēngsǐ, jāti maraṇa) : cette expression désigne le commencement et le terme de la vie de l'ensemble des êtres. D'ailleurs le premier caractère de l'expression chinoise, shēng (shō en japonais) signifie davantage la naissance que la vie. Elle montre la suite des existences qui, pour chacune, comprend naissance et mort. Le but initial du bouddhisme, comme d'autres religions de l'Inde, était d'échapper à ce cycle. En effet, la succession d'existences était perçue, en elle-même, comme une expérience fondamentalement douloureuse et on trouve cette connotation dans de nombreuses expressions :
- "l'océan de douleurs des vies et morts" dont on ne voit jamais les rives,
- "la longue nuit des vies et morts" dont on ne voit pas la fin,
- "le courant des vies et morts" dans lequel on se noie.
'Vies et morts' désigne donc un cycle répétitif où la naissance entraîne la mort et la mort la naissance.

vies et morts déterminées (分段生死, bundan shōji, fēnduàn shēngsǐ) : article en cours de rédaction.

vies et morts transformables (變易生死, hennyaku shōji, biànyì shēngsǐ) : on trouve aussi comme prononciation en japonais benï shōji. Article en cours de rédaction.

vies et morts s'identifient au nirvana [les] (生死即涅槃, shōji soku nehan, shēngsǐ jí nièpán) : définition en cours de rédaction.

vilipender (謗訕, hōsen, bàngshàn) : voir dénigrer (毀謗, kibō, huǐbàng)

vimala (éloignement de la poussière, 離垢地, rikuji, lígòudì)

Vimalakīrti nirdeśa sūtra (Sūtra de Nom-Pur, 淨名經, Jōmyōkyō, Jìngmíngjīng)

vimukti (libération, 解脱, gedatsu, jiětuō)

vingt-quatre caractères ou Sūtra du lotus en vingt-quatre mots (二十四字 ou 二十四文字法華經, nijūyonji ou nijūyomoji Hokkekyō) : formule de vénération que le bodhisattva Toujours-Sans-Mépris adresse à ceux qu'il rencontre et qui déclenche chez certains des réactions vivement hostiles. Ces vingt-quatre caractères disent : « Je vous respecte profondément et n'ai bien garde de ne point vous mépriser. Et c'est parce que vous tous, engagés sur la voie de bodhisattva, vous accomplirez certainement l'Éveil» (我深敬汝等不敢輕慢所以者何汝等皆行菩薩道當得作佛). Notons que dans plusieurs écrits, Nichiren dit que pour lui le sens de ces vingt-quatre caractères équivaut à celui du Titre du Lotus, par exemple dans le Dévoilement des Prophéties du Bouddha : « Bien que les mots de ces vingt-quatre caractères-là et ceux de ces cinq caractères-ci diffèrent, leur sens est identique. » Pour référence à quelques éditions du Sūtra du lotus nous trouvons cette phrase aux pages suivantes : MHRGK p 567, J.-N. R. p 328, Burnouf p 228.

vingt-quatre hommes de la passation des corbeilles de la loi [les] (付法蔵の二十四人, fuhōzō no nijūyonin, fùfǎzàng èrshísìrén) : vingt quatre maîtres qui se sont succédés et qui ont reçu puis transmis chacun à leur successeur la totalité de l'enseignement du bouddha Shakyamuni. Il va de soi que cette liste n'est pas historique à proprement parler et a été faite après coup. En savoir plus : Liste des vingt-quatre hommes de la passation des corbeilles de la loi.

Virūḍhaka devarāja (Roi céleste Accroissement, 増長天王, Zōchō tennō, Zēngcháng tiānwáng)

vīrya (progression, 精進, shōjin, jīngjìn)

viscères [cinq] (五臓, gozō, wǔzàng)

Vision du Précieux stupa (見寶塔品, Ken hōtō bon, Jiàn bǎotǎ pǐn) : XIe chapitre du Sūtra du lotus. Dans ce chapitre, une pagode merveilleuse apparaît flottant dans l'espace face au Bouddha. De l'intérieur une voix résonne qui approuve ce que Shakyamuni vient d'enseigner. Celui-ci explique qu'il s'agit du bouddha Maints-Trésors. Décédé il y a fort longtemps et dans un autre univers ; ce bouddha avait fait le serment que partout où le Sūtra du lotus serait enseigné sa pagode de reliques apparaîtrait pour valider cet enseignement. On veut voir Maints-Trésors, mais Shakyamuni annonce que celui-ci a également fait vœu, si l'on désirait le voir, d'apparaître avec ceux qu'il a enseignés en son temps et qui maintenant sont devenus des bouddha dans différents univers. Devant l'insistance de son auditoire, Shakyamuni, usant de ses pouvoirs, prévient ces bouddha qui partent pour notre monde. Ce faisant, notre monde se transforme, se purifie et se magnifie de façon miraculeuse. Quand toute l'assemblée a pris place, le Bouddha ouvre la porte de la pagode et l'on voit le corps de Maints-Trésors comme en concentration (en fait il est mort depuis longtemps) mais sa voix résonne. Shakyamuni s'assoit à côté de Maints Trésors et élève dans les airs, où se tient la pagode, toute l'assemblée. Il demande qui sera capable de propager le Lotus dans le futur. Il prévient de l'extrême difficulté de cette entreprise mais ceux qui le feront pourront contempler les deux bouddha réunis dans le précieux stupa.

Visista caritra (Pratique-Supérieure, 上行, Jōgyō, Shàngxíng)

vœux du serment de propagation du bodhisattva [quatre] (四弘誓願, shi guzeïgan, sì hóngshìyuàn)

voie (道, , dào) : article en cours de rédaction.

voie de la doctrine et la voie de l'attestation [la] (教道證道, kyōdō shōdō, jiàodào zhèngdào) : la voie de la doctrine représente les pratiques et ascèses qui découlent des enseignements bouddhiques. En Extrême-Orient le terme "voie" (, dào) indique toujours une expérimentation personnelle et physique. La voie de l'attestation est le résultat de ces pratiques, de l'expérimentation personnelle des principes bouddhiques et des modifications intérieures qu'ils entraînent. Si la voie de la doctrine est parfaitement descriptible, la connaissance de ce que représente la voie de l'attestation se situe au-delà de ce que les mots peuvent communiquer. Un livre de l'École chinoise du Tiantai, le Sens occulte de la fleur de la loi, établit un parallèle entre, d'une part, la voie de la doctrine et les enseignements des moyens et l'adaptation à autrui et d'autre part, la voie de l'attestation et la pratique personnelle. Terme équivalent : les deux voies de la doctrine et de l'attestation (教證二道, kyōshō nidō, jiàzhèng èrdào)

voie de concordance des sentiments et de la réponse (感應道交, kannōdōkō, gǎnyìngdàojiāo) : les sentiments désignent les sentiments des êtres et la réponse l'attention adéquate du Bouddha à leur égard. Dans la pratique de la voie bouddhique il y a interaction entre les sentiments et affects des êtres et la réponse sous laquelle le Bouddha se manifeste à eux. L'expression apparaît notamment dans le Grand arrêt et examen de Zhiyi. On trouve aussi l'abrégé 'réponse aux sentiments' (感應, kannō, gǎnyìng).

voie de l'attestation (證道, shōdō, zhèngdào) : cf. la voie de la doctrine et la voie de l'attestation.

voie du milieu (中道, chūdō, zhōngdào, mādhyamika) : voie qui se départit des extrêmes pour tendre à une conception plus complète et qui peut, dès lors, englober également les extrêmes. Selon les différentes acceptions, ces extrêmes sont:
- douleur et joie
- temporalité et pérennité
- être et non-être
- naissance et extinction
- vacuité et provisoire.

voies extérieures (外道, gedo, wàidào) : ce sont les autres voies religieuses, celles qui sont extérieures au bouddhisme. Par exemple, à l'époque du bouddha Shakyamuni, il existait six grands philosophes que celui-ci avait qualifiés comme étant les "six maîtres des voies extérieures".
Cette expression peut également s'appliquer, au sein même du courant bouddhique, à des interprétations qui, finalement, aboutissent à des conceptions hors bouddhisme.

voie intérieure (內道, naidō, nèidào) : définition en cours de rédaction.

voies mauvaises (惡道, akudō, èdào, durgati) : le terme chinois est une traduction littérale du sanskrit durgati qui signifie malheur, misère mais qui est formé de dus (दुस्, mauvais) et de gati (गति, destination, destinée). Désigne les trois ou les quatre premiers des dix mondes qui sont la rétribution d'actes spécifiquement mauvais. Il s'agit donc d'une condition infra-humaine, c'est-à-dire dans le système des dix mondes, de modes d'exitences relevant des mondes inférieurs au monde des hommes.

voie merveilleuse (妙道, myōdō, miàodào) : expression assez peu usitée, qui signifie la voie de la loi merveilleuse. La notion de voie, très importante dans la pensée extrême-orientale, implique toujours à la fois un cheminement spirituel et une pratique physique ou un mode de vie spécifique. Pour revenir à la voie merveilleuse, l'expression apparaît dans un passage des Mots et phrases de la Fleur de la loi souvent cité : "Dans les cinq cents dernières années, on bénéficiera pour longtemps de la voie merveilleuse" (cf. cinq cents dernières années).

volonté d'accomplissement (志, kokorozashi) : difficile de trouver un équivalent exact. L'expression signifie intention, volonté, résolution aspiration. Étymologiquement, l'idéogramme chinois est formé de la racine du cœur (l'esprit : 心) surmontée d'un caractère qui tient lieu de l'ancienne graphie qui signifiait aller (). Le tout ensemble signifie donc ce vers quoi tend le cœur. Nichiren a utilisé ce mot dans différentes lettres ; parfois le sens semble très proche de foi ou conviction. Nous trouvons dans le Hakumaï ippiō gosho (白米一俵御書) : "pour un homme ordinaire, devenir le Bouddha, cela revient à comprendre le mot que l'on nomme kokorozashi".

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