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Dàbān nièpán jīng (Sūtra du grand nirvana, 大般涅槃經, Daihatsu nehangyō, Mahāparinirvāṇa sūtra)

dàcídàbēi (grandes compassion et miséricorde, 大慈大悲, daijidaihi, mahāmaitrī mahākaruṇā : voir compassion et miséricorde.

dàdǎoshī (grand maître et guide, 大導師, daïdōshi)

Daibadatta (Don des Dieux, 提婆達多, Dīpódáduō, Devadatta)

Daïbadatta hon (Don des Dieux [chapitre], 提婆達多品, Dīpódáduō pǐn)

daibyakuhō (grande loi blanche, 大白法)

Daichidoron (Traité de la grande vertu de sagesse, 大智度論, Dàzhìdùlùn, Mahāprajñāpāramitā śāstra)

daïdōshi (grand maître et guide, 大導師, dàdǎoshī)

Daiengaku shutara ryōgi kyō (大圓覺修多羅了義經, Sūtra sur la signification définitive du sūtra du grand éveil parfait, Dàyuánjué xiūduōluó liǎoyì jīng)

Dai Gohonzon : voir honzon.

Daïgōshōjingyō (Sūtra de la grande avancée excellente et subtile, 大強精進經, Dàqiángjīngjìnjīng)

Daihatsu nehangyō (Sūtra du grand nirvana, 大般涅槃經, Dàbān nièpánjīng, Mahāparinirvāṇa sūtra)

daiji (grand seigneur ou grand clerc, 大士, dàshì)

daïjō (Grand Véhicule, 大乘, dàshèng, mahāyāna)

daijōkyō (sūtra du Grand Véhicule, 大乘經, dàshèngjīng, mahāyāna sūtra)

Daijō shikan hōmon (Principes de l’arrêt et examen selon le Grand-Véhicule, 大乘止觀法門, Dàshèng zhǐguān fǎmén)

Dàjué (Grand-Éveil, 大覺, Daïkaku)

Daïkaku (Grand-Éveil, 大覺, Dàjué)

daijidaihi (grandes compassion et miséricorde, 大慈大悲, dàcídàbēi, mahāmaitrī mahākaruṇā) : voir compassion et miséricorde.

Daijizaiten (Seigneur-Souverain ou Grand Seigneur-Souverain, 大自在天, Dàzìzàitiān, Maheśvara)

Daïmoku (Titre, 題目, Tímù)

Daïmyōjin : voir Hachiman.

Dainehangyōsho (Commentaire du Sūtra du grand nirvana, 大涅槃經疏, Dànièpánjīngshū)

dàiquán (attingent au provisoire, 帶權, taigon)

Daïrokuten maō (Roi-démon du sixième ciel, 第六天魔王, Dìliùtiān mówáng)

Dairon (Grand Traité, 大論, Dàlùn)

daïshi (grand maître, 大師, dàshī)

Daïshūkyō (Sūtra de la grande assemblée, 大集經, Dàjíjīng)

Daiten (Cieux-Élevés, 大天, Dàtiān, Mahādeva)

Daitsū Chishō (Grands-Pouvoirs de Sagesse-Victorieuse, 大通智勝, Dàtōng Zhìshèng, Mahâbhijñā Jñānâbhibhū)

Daitsū daisan (troisième de Grands-Pouvoirs, 大通第三, Dàtōng dìsān)

Dàjíjīng (Sūtra de la grande assemblée, 大集經, Daïshūkyō)

Dàlùn (Grand Traité, 大論, Dairon)

dāna (don, 布施, fuse, bùshī)

dāna (bienfaiteur, 檀那, danna, tánnà)

dāngtǐ (corps ou incarnation, 當體, tōtai)

Dànièpánjīngshū (Commentaire du Sūtra du grand nirvana, 大涅槃經疏, Dainehangyōsho)

danna (bienfaiteur, 檀那, tánnà, dāna)

danwaku (rompre avec les passions, 斷惑, duànhuò, kleśa prahāṇa)

dào (voie, 道, )

Dàoān (道安, 314~385, en japonais Dōan) : Moine érudit chinois de l’époque des Jin orientaux. Originaire du Hebei et issu d’une famille de lettrés confucéens, il perd ses parents très jeune et, à 12 ans, devient moine bouddhiste. Il étudie sous la direction de Fótùdèng (佛圖澄).Il préside à la traduction de nombreuses traductions et établit un catalogue des traductions existantes. Il rédige également un traité sur les règles monastiques destiné aux moines et aux nonnes. Les travaux de Dàoān ont permis de dégager les spécificités du bouddhisme et de poser les bases de son développement en Chine à l’époque où les premiers grands traducteurs tel Kumarajiva sont actifs.

Dàoān (道安, en japonais Dōan) : Moine chinois autodidacte du VIe siècle. Il se retire dans les monts Tàibǎishān (太百山) pour approfondir les enseignements bouddhiques. Il devient un fin connaisseur notamment du Sūtra du Nirvana et du Traité de la grande vertu de sagesse (大智度論) de Nagārjuna. En 569 alors que le gouvernement mène une politique d’oppression du bouddhisme, il soumet à l’empereur son Traité des deux enseignements en douze fascicules (二教論十二編) sans que toutefois cela ne tempère l’action impériale. Le taoïsme est également réprimé. L’empereur Wu semble toutefois avoir été impressionné par Dàoān car il lui demande de quitter les ordres pour embrasser la carrière de lettré mais Dàoān refuse. Il incarne un exemple de rectitude morale. Il est cité dans la Lettre de Sado. Ce moine est assez peu connu, j’ai trouvé ces quelques éléments biographiques dans le Nichiren daishonin gosho jien de Yamamine Kiyoshi (山峰淳). Nous avons davantage de données sur un homonyme qui remonte à une époque plus ancienne, cf. entrée précédente ci-dessus.

dàojiāo (taoïsme, 道教, dōkyō)

dāolìtiān (trente-trois cieux, 忉利天, tōriten, trāyastriṃśa)

dàomá zhúwěi (riz et chanvre, bambous et roseaux, 稻麻竹葦, dōma chikuï)

Dàosuì (道邃, dates imprécises) : religieux chinois souvent appelé le précepteur Dàosuì (道邃和尚, Dàosuì héshàng). Originaire du Shandong, après avoir occupé un emploi dans l'administration il se destine à la vie religieuse et devient le disciple de Zhànlán (711 – 782) auprès duquel il apprend la spiritualité du Tiantai. Il devient le septième patriarche du Tiantai et lors du séjour de Saichō (767 – 822) en Chine, il lui transmet les doctrines et la tradition de cette école. Il a commenté des sūtra, notamment le Nirvana ou Nom-Pur ainsi que les œuvres majeures du Tiantai tel l'Arrêt et Examen.

Dàqiángjīngjìnjīng (Sūtra de la grande avancée excellente et subtile, 大強精進經, Daïgōshōjingyō)

darani (formules détentrices, 陀羅尼, tuóluóní, dhāraṇī)

Darani hon (Formules détentrices, 陀羅尼品, Tuóluóní pǐn)

daśa kuśala karma (dix actes de bien, 十善業, jūzengō, shíshànyè)

dàshèng (Grand Véhicule, 大乘, daïjō, mahāyana)

dàshèngjīng (sūtra du Grand Véhicule, 大乘經, daijōkyō, mahāyana sūtra)

Dàshèng zhǐguān fǎmén (Principes de l’arrêt et examen selon le Grand Véhicule, 大乘止觀法門, Daijō shikan hōmon)

dàshī (grand maître, 大師, daïshi)

dàshì (grand seigneur ou grand clerc, 大士, daiji)

Dàtiān (Cieux-Elevés, 大天, Daiten, Mahādeva)

Dàtōng dìsān (troisième de Grands-Pouvoirs, 大通第三, Daitsū daisan)

Dàtōng Zhìshèng (Grands-Pouvoirs de Sagesse-Victorieuse, 大通智勝, Daitsū Chishō, Mahâbhijñā Jñānâbhibhū)

Dàyuánjué xiūduōluó liǎoyì jīng (大圓覺修多羅了義經, Sūtra sur la signification définitive du sūtra du grand éveil parfait, Daiengaku shutara ryōgi kyō)

Dàzhìdùlùn (Traité de la grande vertu de sagesse, 大智度論, Daichidoron, Mahāprajñāpāramitā śāstra)

Dàzìzàitiān (Seigneur-Souverain ou grand Seigneur-Souverain, 大自在天, Daijizaiten, Maheśvara)

dédào (obtention de la voie, 得道, tokudō)

dédù (obtention du passage, 得度, tokudo)

Déesse de clarté Shiga (志賀の明神, Shiganomyōjin) : voir Princesse Sayo de Matsura (松浦佐用姫)

Déesse Mère des Enfants Démons (鬼子母神, Kishimojin, Guǐzǐmǔshén, Hāritī) : ogresse convertie par le Bouddha et mère de très nombreux enfants démons (cinq cents ou plus selon les textes). En savoir plus sur la Déesse Mère des Enfants Démons : légende, représentations, symbolique.

degré de la loi (法位, hōi, fǎwèi) : on trouve aussi comme traduction position de dharma. Selon les Écoles bouddhiques les significations de ce terme peuvent être différentes. Pour ce qui est du courant du Lotus, il s’agit de l’emplacement originel des dharma (phénomènes). Cette notion apparaît notamment dans le chapitre des Moyens où il est dit : « Cette loi demeure au degré de la loi/ et réside perpétuellement dans les aspects du siècle » (是法住法位 世間相常住 , ref. : MHRGK p 183, JNR p 86, Burnouf p 34). Ces deux vers sont cités pour prouver que fondamentalement il n’y a pas d’opposition entre l’égarement de l’Obscur et la pensée de l’éveil, tous deux étant produits en un même esprit. Nous avons là un des aspects particulièrement difficile à comprendre et qui a été développé essentiellement par les maîtres du Tiantai ; sur cette thématique on se reportera au traité La Signification de l’incarnation (當體義抄, Tōtaigisho).

degrés [cinquante-deux] (五十二位, gojūni i, wǔshíèr wèi)

Délectation de la Loi [aspirant] (樂法梵志, Gyōbōbonji, Yuéfǎfànzhì) : Personnage qui apparaît dans le 49e volume du Traité de la grande vertu de sagesse (大智度論, Daichidoron, Dàzhìdùlùn, Mahāprajñāpāramitā śāstra) et qui aurait été une existence passée du bouddha Shakyamuni durant la période d'austérités de la voie de boddhisattva auxquelles celui-ci se livrait. Délectation de la Loi renvoie à la recherche de la loi et "aspirant" désigne le souhait de connaître l'enseignement de Brahmā. Dans le Traité de la Grande vertu de sagesseDélectation de la Loi pratique les austérités de boddhisattva mais il ne peut rencontrer le Bouddha et donc recevoir l'enseignement puisque dans cette époque le Bouddha n'était pas encore apparu. Survient alors un démon, qui sous l'apparence d'un brahman, lui dit qu'il serait en mesure de lui écrire une stance des enseignements bouddhiques s'il faisait don de sa peau afin que d'en faire un parchemin, de ses os pour pinceau et de son sang pour encre. Délectation de la Loi sur le champ arrache sa peau, la tanne afin que d'en faire un support pour écrire, mais le démon a disparu. Heureusement, le Bouddha a assisté à cette scène et a pu sonder la détermination de Délectation de la Loi. Il lui enseigne donc les principes profonds du bouddhisme et à l'écoute de ceux-ci, Délectation de la Loi s'éveille à la constance de la loi de non naissance (無生法忍, mushōhōnin). Nous trouvons des récits similaires sur l'abandon du corps dans le cadre de la pratique de bodhisattva avant l'apparition d'un bouddha. Citons notamment le Garçon des Monts Enneigés qui également abandonne son corps à un démon. Dans la Lettre de Sado les deux cas sont mentionnés successivement.

délivrance : autre traduction pour libération (解脱, gedatsu, jiětuō, vimukti)

Demeure commune des diversités (分段同居, bundandōkyo) : cf. Lettre à Niike.

demeures des artifices démoniaques (魔縁の住家, maen no sumika) : artifices utilisés par les démons (ma) pour égarer et empêcher la pratique du bouddhisme. Sumika : demeure, lieu d'habitation. On perçoit le sens global mais c'est difficile de traduire d'une façon directe car sumika se réfère à un être ou un individu et maen à une action utilisée par les démons (ma) pour égarer et empêcher la pratique du bouddhisme.

démon céleste malfaisant (天魔波旬, tenma hajun, tiānmó bōxún) : hajun, bōxún est une translittération du sanskrit papiyas qui signifie assassin ou vil. L’expression peut s’appliquer soit au Roi démon du sixième ciel soit aux autres démons de ce sixième (et ultime) ciel du monde des désirs. Selon la cosmologie bouddhique, le roi de ce sixième ciel empêche de s'échapper du monde du désir et d'accéder ainsi au monde de la forme.

démons (trois obstacles et quatre démons, 三障四魔, sanso shima, sānzhàng sìmó)

démon safran (犍駄, kenda, qiántuó, gandha) : démon de couleur orangé, c'est la seule information que j'ai pu trouver sur ce démon. Il y est fait référence dans Le Dévoilement des Prophéties du Bouddha. Parfois assimilé aux Gandharva (sens 1), toutefois je ne pense pas que ce soit le cas dans ce texte où le terme figure dans une liste de démons particulièrement effrayants.

démons de la nuit (夜叉, yasha, yèchā, yakṣa) : l'une des huit classes d'êtres surnaturels. Selon les récits de l'Inde antique, ils ont tantôt une nature nuisible, sortes de fantômes qui se manifestent la nuit pour se nourrir des vivants, tantôt une nature plus bénéfique comme serviteurs de Kubera, dieu des richesses de la terre. Dans quelques textes bouddhiques cela a été transposé en faisant d'eux des vassaux du Roi Céleste Grande-Écoute, divinité protectrice du nord. 
Le Dictionnaire Héritage du Sanskrit nous en dit «यक्ष yakṣa [yaj_1] m. myth. troll, nain serviteur de Kubera et gardien de ses trésors ; les yakṣās, génies agrestes, représentent les forces chtoniennes produisant les trésors minéraux, les métaux nobles et les pierres précieuses ; ils sont représentés corpulents et avec un gros ventre [kumbhāṇḍa] ; Suketu est leur roi» ref. : (https://sanskrit.inria.fr/DICO/53.html#yak.sa)

děngjué (éveil d’indifférenciation, 等覺, tōkaku)

dénigrer (毀謗, kibō, huǐbàng) : formé de 毀 dénigrer, diffamer et 謗 médire, calomnier. Comme souvent en chinois nous avons un mot constitué de deux caractères qui sont plus ou moins synonymes l’un de l’autre. On trouve aussi comme expression de sens très proche vilipender (謗訕, hōsen, bàngshàn). Action visant à rabaisser et à dégrader l’enseignement bouddhique. Voir le début de l'entrée quatorze offenses où nous avons une explication d'un autre terme plus courant et de sens similaire également : offense (誹謗, hibō, fēibàng).

dēngránměnghuǒ (brasier et fournaise, 灯燃猛火, tōnenmyōka)

dāngwèi ji miào (l'état actuel s'identifie à la merveille, 當位即妙, tōï soku myō)

děng yīqiè zhūfó (l'égalité avec tous les bouddha, 等一切諸佛, tō issaï shobutsu, sarva buddha sama)

Dengyō (傳教) : cf. Grand maître Dengyō (傳教大師, Dengyō daïshi) et Saïchō.

dénigrement de la loi (謗法, hōbō, bàngfǎ, dharma pratigha) : on trouve d'autres traductions notamment opposition à la loi. Ce terme est une abréviation de hibō shōhō (誹謗正法, fěibàng zhèngfǎ) : l'offense à la loi juste. Voir offense à la loi et quatorze offenses.

déployer, ouvrir et abroger (施開廢, sekaihai, shīkāifèi) : principe exposé par Zhiyi dans son ouvrage Le sens occulte de la Fleur de la loi. Cette méthode est celle appliquée par le Bouddha dans son enseignement : il déploie les Moyens et enseignements provisoires, puis il révèle la vérité du Lotus et finalement récuse les enseignements préparatoires. Zhiyi applique ce principe au titre du Sūtra du lotus et dégage les deux interprétations du lotus en tant que parabole et en tant qu’incarnation. La parabole consiste à se servir de particularités du lotus en tant que plante pour enseigner les qualités de la fleur de lotus de la loi merveilleuse. Ainsi nous avons un déploiement de la parabole qui s’ouvre sur l’incarnation et se trouve ensuite abrogé. Sur ce sujet, voir le traité de Nichiren La signification de l’incarnation (當體義抄, Tōtaigisho).

Désheng (Possession-Victorieuse, 得勝, Tokushō)

de son vivant ou en son temps (一代, ichidaï, yīdài) : littéralement, ichi : un et dai : génération, époque, règne. Expression employée pour désigner le temps où vivait le bouddha Shakyamuni et que l’on retrouve dans plusieurs composés comme : les enseignements sacrés délivrés de son vivant (一代聖教, ichidaï shōkyō, yīdài shèngjiào) ou les cinq périodes de son temps (一代五時, ichidaï goji, yīdài wǔshí).

de son temps (在世, zaise, zàishì) : cette expression n'est pas en elle-même un terme bouddhique. Elle signifie l'époque durant laquelle un individu était vivant. Toutefois dans les textes bouddhiques, elle désigne l'époque où le Bouddha était vivant. En ce sens elle fonctionne comme une abréviation de 'du temps du Bouddha' (佛在世, hotoke zaise ou butsuzaise, fózàishì). Cf. de son vivant.

deshi (disciple, 弟子, dìzǐ, śiṣya)

deux ainsités (二如, ninyo, èrrú) : article en cours de rédaction. Voir véritable ainsité invariante (不變真如, fuhenshinnyo, bùbiànzhēnrú) et véritable ainsité selon les conditions (隨縁真如, zuienshinnyo, suíyuánzhēnrú).

deux bouddha (二佛, nibutsu, èrfó) : plusieurs listes de ces deux bouddha, parmi elles :
- Les deux corps du bouddha c'est-à-dire le corps de dharma (法身, hosshin, fǎshēn, dharma kāya) et le corps vivant (生身, shōshin, shēngshēn, janma kāya).
- Les deux bouddha de la cérémonie du Lotus : les bouddha Shakyamuni et Maints-Trésors.
- Le bouddha Shakyamuni et Maitreya, le bouddha du futur.

deux corps (二身, nishin, èrshēn) : plusieurs listes des deux corps. Parmi elles, certaines concernent le corps de l'homme ordinaire et d'autres le corps du bouddha. Citons notamment le corps de dharma (法身, hosshin, fǎshēn, dharma kāya) et le corps vivant(生身, shōshin, shēngshēn, janma kāya)

deux mondes, huit groupes (二界八番, nikaihachiban, èrjièbāfān) : l'assemblée qui prend place lors du chapitre Prologue du Sūtra du lotus pour écouter le Bouddha peut être répartie en 3 groupes distincts : les bodhisattva, les auditeurs et les autres qui forment une assemblée nombreuse et composite. Ce dernier groupe est appelé foules diverses (雜衆, zasshu, zázhòng). Il comprend :
(1) le groupe du monde des désirs,
(2) le groupe du monde de la forme,
(3) celui des rois dragons,
(4) celui des rois chimères,
(5) celui des rois gandharva,
(6) celui des rois asura,
(7) celui des rois garuda et pour finir
(8) celui des rois humains.

deux sages et deux divinités (二聖二天, nishō niten, èrshèng èrtiān) : les deux sages sont les deux premières des cinq bonnes divinités successives qui interviennent dans le chapitre XXVI du Lotus, à savoir les bodhisattva Roi des Remèdes et Don-Héroïque. Les deux divinités sont les rois célestes Grande-Ecoute et Gardien du Pays qui sont les suivantes parmi ces divinités successives duchapitre XXVI du Lotus. Nichiren utilise notamment cette expression dans L'Épitre aux frères.

deux véhicules (二乘, nijō, èrchéng) : on trouve deux acceptions différentes de cette expression.
1°) Dans le contexte des sūtra du Grand Véhicule et tout particulièrement dans le Sūtra du lotus, l’expression désigne les auditeurs et les éveillés pour soi, c’est-à-dire en regard du système des dix mondes, les êtres des septième et huitième mondes. C’est l’un des thèmes essentiels de la première moitié du Lotus que de dénier aux niveaux de conscience atteints par les auditeurs et les éveillés pour soi la capacité d’être un "véhicule" pour la réalisation de l’éveil. L’idéal humain établi par les qualités des êtres de ces deux véhicules est présenté comme un moyen habile et graduel utilisé par le Bouddha pour faire progresser ses disciples. Ceci dit, les principaux représentants de ces deux véhicules, tels le disciple Shariputra, se voient prédire leur accession à l’éveil dans ces mêmes chapitres. À cet égard, comparé à d’autres sūtra du Grand Véhicule, le Lotus reconnaît aux auditeurs et éveillés pour soi la capacité d’accéder à l’éveil mais pas cependant au travers des pratiques propres à ces deux véhicules. Cette nuance est importante.
2°) Deux véhicules signifie également le véhicule des auditeurs et celui des bodhisattva. Rappelons que le terme véhicule désigne l’enseignement et les pratiques susceptibles de représenter une voie permettant de réaliser l’éveil bouddhique. Dans ce cas, le véhicule des auditeurs (聲聞乘, shōmonjō, shēngwènchéng, śrāvaka yāna) désigne le Petit Véhicule et le véhicule des bodhisattva (菩薩乘, bosatsujō, púsàchéng, bodhisattva yāna) le Grand Véhicule puisque auditeurs et bodhisattva représentent l’idéal de chacune de ces deux traditions du bouddhisme.

deux voies de la doctrine et de l'acceptation [les] (教證二道, kyōshō nidō, jiàzhèng èrdào) : voir voie de la doctrine et la voie de l’attestation [la] (教道證道, kyōdō shōdō, jiàdào zhèngdào)

deva (divinité, 天人, tennin, tiānrén) : voir ciel, sens 2.

Devadatta (Don des Dieux, 提婆達多, Daïbadatta, Dīpódáduō)

deva loka (monde céleste, 天界, tenkai, tiānjiè) : voir ciel.

devatā (êtres célestes, 天神, tenjin, tiānshén) : voir ciel, sens 2.

devenir la voie (成道, jōdō, chéngdào) : réaliser pleinement la voie bouddhique et donc devenir le bouddha. On remarquera la nuance d'identification que comporte cette expression et qui exprime la transformation due au parcours de la voie bouddhique. D'autres expressions comportant le mot voie (道, , dào) désignent des étapes de ce parcours, notamment entrer sur la voie (入道, nyūdō, rùdào), progresser sur la voie (行道, gyōdō, xíngdào). Obtention de la voie (得道, tokudō, dédào) ou obtention du passage (得度, tokudo, dédù - premier sens) sont des équivalents. Devenir la voie est le sixième des huit signes de réalisation d'un bouddha (八相作佛, hassō sabutsu, bāxiàng zuòfó).

dhāraṇī (formules détentrices, 陀羅尼, darani, tuóluóní)

dharma (loi, 法, , ) : Plusieurs sens. A l'origine le dharma désigne l'ordre (le bon ordre) du monde et de la société. Ainsi ce qui est contraire au dharma est adharma c'est-à-dire anormal, vicié. Dans le bouddhisme, le dharma signifie souvent l'enseignement bouddhique lui-même, c'est-à-dire la loi, la doctrine qui explicite le réel et à laquelle le Bouddha s'est pleinement éveillé, c'est la loi juste, la bonne loi, la loi merveilleuse. Par extension du sens, cette loi d'existence du réel désigne également les éléments qui en sont les constituants. Dans ce cas le sens est proche de termes tels que phénomènes ou choses. En savoir plus : Étymologie du mot dharma et traduction chinoise.

dharma bhāṇaka (maître de la loi, 法師, hosshi, fǎshī)

dharma dhātu (monde des dharma, 法界, hōkaï, fǎjiè)

dharmakāya (corps de dharma, 法身, hosshin, fǎshēn)

dharma meghā (nuée de la loi, 法雲地, hōunji, fǎyúndì)

dharma mudrā (sceaux de la loi, 法印, hōïn, fǎyin)

Dharma cakra pravartana sūtra (Sūtra de la mise en mouvement de la roue de la loi, 轉法輪經, Tenbōringyō, Zhuǎn fǎ lùn jīng)

dharmata (nature de dharma, 法性, hosshō, fǎxìng)

dhātu (monde, 界, kaï, jiè)

Dhṛtarāṣṭra devarāja (roi céleste Gardien du Pays, 持國天王, Jikoku tennō, Chíguó Tiānwáng)

dhyāna (concentration, 禪定, zenjō, chándìng)

dieu (天人, tennin, tiānrén, deva ) : voir ciel, sens 2.

différences : voir quatre identités et six différences (四同六異, shidō rokuï)

digne d'offrandes (應供, ōgu, yìnggōng, arhat) : cf. dix épithètes

Dìliùtiān mówáng (Roi-démon du sixième ciel, 第六天魔王, Daïrokuten maō)

Dìngguāng (bouddha ou bodhisattva Vase de Clarté, 錠光, Jōkō)

Dīpaṃkara (bouddha Brûle-Lampe, 燃燈佛, Nendō butsu, Rándēng fó)

Dīpódáduō (Don des Dieux, 提婆達多, Daibadatta, Devadatta)

Dīpódáduō pǐn (Don des Dieux [chapitre], 提婆達多品, Daïbadatta hon)

discernement de la substance (辯體, bentai, biàntī) : voir cinq catégories de significations occultes.

Discernement des œuvres et vertus [chapitre] (分別功徳品, Funbetsu kudoku hon, Fēnbié gōngdé pǐn) : XVIIe chapitre du Sūtra du lotus. Après la révélation de la longévité de l’Ainsi-venu du chapitre XVI, ce chapitre-ci expose les mérites obtenus par ceux qui se seront réjouis de cet enseignement ou l’auront appréhendé. Les vertus conséquentes à cet éveil sont variées et dépendent du degré de maturation spirituelle de chacun. Toutefois elles sont immenses : compréhension de la non-production des dharma, éloquence, mise en mouvement de la roue de la loi, obtention de l’éveil complet en plusieurs renaissances, voire en cette vie même. Après cet exposé des fleurs pleuvent sur l’assemblée et les deux bouddha réunis dans le stupa de Maints-Trésors, magnifient encore la perception de cette scène. Maitreya reprend les propos du Bouddha qui précise sa pensée. Si, juste un instant, on peut produire une pensée de foi et de compréhension quant à la longévité de l’Ainsi-venu, les vertus obtenues seront bien supérieures à celles que la pratique des cinq perfections (五波羅蜜, go haramitsu, wǔ pōluómì, pañca pāramitā) procure. Juste croire "en une seule opération de la pensée" en la longévité du Bouddha entraîne des mérites inestimables, le comprendre permet de concevoir la sagesse de l’Ainsi-venu et alors, la vision de l’enseignement du Lotus au mont du Vautour apparaît et notre monde est transfiguré. Cette pratique prime sur celle du don à la communauté monastique. Toutefois si l’on peut en outre propager, copier, exposer le Sūtra du lotus et se livrer aux pratiques du don, du respect des préceptes, de la patience, du zèle, de la concentration de la pensée et de la sagesse, les vertus obtenues seront insurpassables. Ceux qui agissent de la sorte méritent d’être grandement honorés. L’un des points significatifs de ce chapitre est qu’il permet de se faire une idée de la pratique propre au Sūtra du lotus ; avant la pratique des cinq perfectionnements, il demande la compréhension de ce sūtra et plus particulièrement de son seizième chapitre, la Longévité de l’Ainsi-venu. En ce sens, cette mise en pratique demande un effort spirituel spécifique.

disciple (弟子, deshi, dìzǐ, śiṣya) : personne qui reçoit l'enseignement d'un maître. Ce terme désigne également les disciples religieux pour les distinguer des bienfaiteurs (檀那, danna, tánnà, dāna) qui sont des disciples de la communauté laïque. Cf. religieux.

discussion sur l'usage (論用, ronyū, lùnyòng) : voir cinq catégories de significations occultes.

Dìshì (帝釋, Taïshaku, Indra)

disposition première (初地, shoji, chūdì) : est également traduit par terre première. Première des dix dispositions (十地, jūji, shídì) qui constituent les étapes du progrès spirituel des bodhisattva, quarante et unième des cinquante deux degrés (五十二位, gojūni i, wǔshíèr wèi) qui marquent le parcours entre la première manifestation de l’esprit de bodhi et l’éveil merveilleux. Cette première terre porte le nom de disposition de joie (歡喜地, kangiji, huānxǐdì, pramuditā bhūmiḥ).

dispositions (機, ki, jī) : autre traduction aptitudes. Capacités pas forcément manifestées et qui peuvent se révéler sous l’impulsion d’un facteur déterminant. Le plus souvent, l’expression est employée pour désigner les aptitudes des êtres vis-à-vis de l’enseignement de la loi bouddhique. Celui qui enseigne la loi bouddhique ne peut pas se permettre de faire l’économie de la connaissance des capacités de son auditoire, de son mode de réflexion ou de sa culture, faute de quoi son enseignement risque d’être stérile ou d’amener des confusions difficiles ensuite à corriger.

dispositions [dix] (十地, jūji, shídì)

divinité (天人,tennin, tiānrén, deva) : voir ciel, sens 2.

divinités apparitionnelles (用の神, yū no kami) : apparences, corps d'emprunt que revêtent les divinités pour accomplir un but précis. Dans les mythes de l'Extrême-Orient les dieux apparaissent sous des formes diverses qu'ils empruntent et qui sont les plus adéquates pour les buts qu'ils se donnent. Les humains en général les perçoivent sous ces formes d'emprunt. Notons que, d'une certaine manière, nous retouvons cette capacité de travestissement chez des bodhisattva tels par exemple Contemplateur des Sons du Monde. Toutefois, dans le chapitre du Lotus qui lui est consacré, nous voyons que ce sont des personnages existants qui assument ses fonctions, plutôt qu'une volonté de sa part qui le ferait apparaître sous un déguisement. Antonyme : divinités incarnées.

divinités du ciel et de la terre (神祇, jingi) : esprits du ciel et du sol. Sur ces notions qui relèvent plutôt du shintoïsme, voir sept règnes de divinités célestes et cinq règnes de divinités terrestres, divinités tutélaires.

divinités incarnées (體の神, tai no kami) : tai (體) le corps, kami (神) esprit, divinité. Divinités elles-mêmes par opposition à leur forme apparitionnelle, cf. divinités apparitionnelles.

divinités tutélaires (守護の善神, shugo no zenjin) : divinités qui protègent la loi bouddhique et ceux qui la pratiquent. Le bouddhisme n'étant pas à proprement parler une religion théiste, il s'agit le plus souvent de divinités vénérées avant l'apparition du bouddhisme, par exemple les dieux du brahmanisme ou des animismes ou shamanismes locaux, qui ont été incorporés dans le panthéon bouddhique. Il est dit que ces divinités tutélaires se nourrissent de la saveur résultant de la pratique de la loi bouddhique. Dès lors, si ce n'est plus la loi correcte qui est pratiquée dans leurs sanctuaires, elles les abandonnent et retournent dans les cieux qui sont leur demeure naturelle. On peu remarquer également un certain syncrétisme qui s'est opéré et qui a fait que des divinités anciennes et locales ont pris une 'coloration' bouddhique, par exemple, au Japon, Hachiman est devenu le "grand bodhisattva Hachiman". Dans le relativisme général qu'implique la théorie de la présence mutuelle des dix mondes, pour les hommes (cinquième monde) que nous sommes, les divinités sont la représentation commune à toutes les cultures des forces dont la manifestation nous semble excéder nos capacités.

dix actes de bien (十善業, jūzengō, shí shànyè, daśa kuśala karma) : en sanskrit on trouve également l'expression daśa kuśala karma patha : la voie des dix actes de bien. Ces dix actes permettent l'accession aux mondes des hommes ou des dieux selon la constance avec laquelle ils sont pratiqués (cf. cinq véhicules). Les premiers éléments de cette liste recoupent ceux des cinq préceptes. Ces dix actes et règles de vie sont :
1) ne pas tuer ce qui vit (不殺生), 2) ne pas voler (不偸盜), 3) ne pas se livrer à la débauche (不邪婬), 4) ne pas tenir des propos mensongers (不妄語), 5) ne pas médire, 6) ne pas avoir duplicité de langue (不兩舌), 7) ne pas tenir de propos grivois (不綺語), 8) ne pas désirer avidement (不貪欲), 9) ne pas céder à la colère et 10) ne pas nourrir de vues perverses (不邪見).
On voit que parmi ces dix actes de bien 1, 2, et 3 ressortissent des actes corporels, 4, 5, 6 et 7 des actes vocaux et 8, 9 et 10 des actes mentaux.

dix Ainsi (十如是, jū nyoze, shí rúshì) : extrait de la première partie du chapitre des Moyens du Sūtra du lotus, dans la traduction de Kumarajiva, mis en exergue par Zhiyi. Ce principe constitue l'un des trois facteurs permettant d'aboutir au nombre trois mille dans le système d'Une Pensée trois mille. L'extrait du chapitre des Moyens est le suivant :

"Ce que le Bouddha a accompli
Est la loi première, rare et abstruse
Seulement de bouddha à bouddha
L'aspect réel des dharma est saisi dans son intégralité
Ce qui signifie que pour tous les dharma
Ainsi est l'aspect
(如是相, nyoze sō, rúshì xiāng),
Ainsi est la nature (如是性, nyoze shō, rúshì xìng)
Ainsi est la corporéité (如是體, nyoze taï, rúshì tǐ)
Ainsi est l'énergie (如是力, nyoze riki, rúshì lì)
Ainsi est la production (如是作, nyoze sa, rúshì zuò)
Ainsi est la cause (如是因, nyoze in, rúshì yīn)
Ainsi est la condition (如是縁, nyoze en, rúshì yuán)
Ainsi est l'effet (如是果, nyoze ka, rúshì guǒ)
Ainsi est la rétribution (如是報, nyoze hō, rúshì bào)
Ainsi est l'égalite totale de l'origine et de la fin (如是本末究竟等, nyoze honmakkukyōtō, rúshì běnmòjiūjìngděng)"

La compréhension de cet extrait est loin d'être aisée. Lorsque l'on dit "ainsi est l'aspect, ainsi est la nature", une des lectures possibles est que le monde nous apparaît comme étant un aspect, une nature, etc. Cela ne signifie pas qu'il soit un aspect, une nature, etc. Dans la combinatoire avec les dix mondes qui entre dans le calcul du nombre 3000, dans l'expression Une pensée trois mille, cela signifie que chacun des dix mondes se manifeste comme un aspect, une nature, une corporéïté, etc. Par exemple, pour le monde des hommes, qui est celui qui devrait nous être le plus familier, il possède dix Ainsi qui lui sont propres et caractéristiques et qui diffèrent de ceux des mondes des animaux ou des dieux par exemple. Ces dix Ainsi le caractérisent et le rendent différent des neuf autres mondes.
On peut aussi s'interroger sur la relation entre "aspect réel des dharma (諸法實相, shohō jissō, zhūfǎ shíxiàng)" et "Ainsi est" (nyoze)", sachant que lorsque l'on décrit quelque chose par comparaison, on ne décrit forcément pas la chose elle-même mais un caractère qu'elle a en commun avec ce à quoi on la compare. C'est-à-dire que cet "aspect réel (jissō) des dharma" reste communicable uniquement de "bouddha à bouddha". Pour nous, il nous est donné un indice, c'est qu'il apparaît en tant qu'aspect (), nature (shō), corporéïté (taï), etc. Pour une réflexion plus profonde sur ce concept on se reportera avec profit aux traités de Nichiren Le Principe d'Une pensée trois mille et Les dix Ainsi dans Devenir le Bouddha, éditions Arfuyen, 1993. Sur l'apparition des dix Ainsi dans la version chinoise de Kumarajiva et les écarts pris avec le texte sanskrit, on peut consulter l'étude de Jean-Noël Robert : Cinq et cinq font-ils dix ? In Le Vase de béryl, éditions Philippe Picquier, 1997.

dix degrés de la foi (十信, jisshin, shíxìn) : première section des cinquante-deux degrés. Il s’agit de dix étapes consécutives qui inaugurent les pratiques de bodhisattva et qui sont liées au développement de la foi. Dans le bouddhisme, on ne cherche pas à développer une foi aveugle ou à croire mordicus en des choses incroyables. Comme on le voit au travers de ces dix degrés de la foi, on développe une confiance de plus en plus ferme dans la validité de l’enseignement et des pratiques. La foi s’assortit donc de prises de conscience et de décisions. En savoir plus : détail des dix degrés de la foi.

dix directions (十方, jippō, shífāng) : nord, sud, est, ouest, nord-ouest, nord-est, sud-est, sud-ouest, zénith et nadir. Cette expression symbolise le déploiement de l'espace.

dix dispositions (十地, jūji, shídì) : est également traduit par dix terres ce qui est plus proche du sens premier de l’idéogramme 地. Ces dispositions sont des capacités, des expériences ou des fonctionnalités du mental que la pratique du bouddhisme révèle. Elles sont également perception d’un environnement qui est spécifique pour chacune d’entre elles, d’où la notion de "terres". Les dix dispositions représentent les degrés quarante et un à cinquante des cinquante-deux degrés (五十二位, gojūni i, wǔshíèr wèi) qui marquent le parcours entre la première manifestation de l’esprit de bodhi et l’éveil merveilleux. Ce parcours est reconnu par plusieurs courants du bouddhisme chinois qui ressortissent de l’enseignement distinct ou de l’enseignement global, notamment les écoles Guirlande de fleurs (華嚴宗, Kegon shū, Huāyán zōng) et Tiantai. Un sūtra constitutif du Sūtra de la guirlande de fleurs relatif aux dix dispositions a été traduit en français : Soûtra desDix Terres, traduction Patrick Carré, éditions Fayard, 2004.
Ces dix dispositions sont les "sols" ou terrains nécessaires à l’apparition des deux éveils supérieurs (cinquante et unième et cinquante deuxième degrés) : l’éveil d’indifférenciation (等覺, tōkaku, děngjué) et l’éveil merveilleux (妙覺, myōkaku, miàojué). En savoir plus sur les dix dispositions.

dix épithètes (十號, jūgō, shíháo) : on trouve aussi comme autres traductions dix apellations, dix titres ou dix noms (honorifiques). Liste de dix termes désignant un bouddha par l'énumération de qualités particulièrement insignes. À variantes près, on retrouve ces termes dans plusieurs textes ou sūtra du Grand Véhicule. Ainsi au chapitre III du Lotus, lorsque le Bouddha prédit à Shariputra l'accession à l'éveil il nomme les qualités du bouddha futur que sera son disciple en énonçant ces dix qualités. Les dix épithètes désignant un bouddha sont :
1° Ainsi-venu, 2° digne d'offrandes, 3° juste et universel en son savoir, 4° pourvu de siences et de pratiques, 5° bien parti, 6° connaisseur du monde, 7° suprême, 8° dompteur, 9° maître des dieux et des hommes et 10° éveillé, vénéré du monde. En savoir plus : liste des dix épithètes.

dix-huit domaines (十八界, jūhakkaï, shíbājiè, aṣṭādaśā dhātu) : le terme chinois jiè (limite, frontière, territoire, monde, milieu, sphère) est très souvent employé pour rendre le sanskrit dhātu. Nous retrouvons donc ce terme dans de nombreuses expressions bouddhiques comme trois mondes ou dix mondes, par exemple. L’étymologie est reflétée par le sens premier (limite) qu’a encore de nos jours ce terme en chinois ; il désigne la ligne de partage entre deux rizières. Dans sa définition du mot dhātu, l’Abidharmakosa n’est pas d’une clarté lumineuse ; après quelques rapprochements avec les notions de lignée, de race et même de mine il s’oriente vers le concept d’espèce, dans le sens de caractère spécifique et commun permettant de classifier. C’est bien ce sens qui apparaît dans cette notion des dix huit domaines.
Les dix-huit domaines sont constitués des :
- six racines,
- six lieux et
- six consciences.
Sur six racines et six lieux qui constituent les douze entrées on se reportera à cet article pour plus d’informations. Les six consciences sont les six premières des neuf consciences. Voir également triple harmonie, trois catégories, cinq éléments. On peut se reporter également au Descriptif des six consciences. En savoir plus :
- Les dix-huit domaines,fonctionnement de la triple harmonie,
- Diagramme du système des cinq éléments, douze entrées et dix-huit domaines.

dix mondes (十界, jikkai, shíjiè) : abréviation de dix mondes de dharma (十法界) Classification développée par Zhiyi, qui distingue dix sortes de mondes auxquels appartiennent chacun des êtres : le monde de l'enfer, le monde des esprits affamés, le monde des animaux, le monde des asura, le monde des hommes, le monde du ciel, le monde des auditeurs, le monde de l'éveil pour soi, le monde des bodhisattva, le monde des bouddha. Dans le cycle des vies et morts (samsara), l'existence se perpétue toujours dans les six premiers mondes, et seul le bouddhisme permet d'échapper à ces "six voies" pour arriver aux "quatre voies saintes", qui sont les quatre derniers mondes. Par le fait, les bouddhistes pensent que les autres doctrines permettent de percevoir au mieux le sixième monde, c'est-à-dire le ciel, séjour des dieux. En savoir plus : Présentation des dix mondes.

dix ogresses (十羅刹女, jūrasetsunyo, shíluóchànǚ, daśa rākṣasī) : personnages apparaissant dans le chapitre des Formules détentrices du Sūtra du lotus (cf. cinq bonnes divinités successives). Ces dix ogresses sont les filles de la Déesse Mère des Enfants Démons. Notons que dans ce chapitre du Lotus leur mère n’a pas un rôle plus prépondérant que chacune des dix ogresses. C’est l’une d’elles, Kunti, qui est l’interlocutrice du Bouddha (c’est plus clair encore dans le texte sanskrit). Dans les enseignements antérieurs au Sūtra du lotus, ces ogresses qui ressortissent du monde des esprits affamés étaient perçues comme des êtres nocifs pour les vivants ; au contraire dans le Lotus, converties au bouddhisme, elles ont une influence bénéfique comparable à celle des bonnes divinités. En savoir plus : appellation de chacune des dix ogresses.

dix perfections (十波羅蜜, jū haramitsu, shí pōluómì, daśa pāramitā) : ajout de quatre perfections à la liste normale des six perfections. Cet ajout a été tardif et d’ailleurs, selon les traditions bouddhiques, la liste des perfections rajoutées varie quelque peu. Le caractère tardif de cet ajout fait que la tradition du bouddhisme du nord (Extrême-Orient, Grand Véhicule) présente quelques différences avec celle du sud (Inde, Sri Lanka, Petit Véhicule). On ne peut placer cet apport de quatre nouvelles perfections supplémentaires sur le même plan que les six perfections d’origine. Ces perfections rajoutées sont :
- Les moyens (方便, hōben, fāngbiàn, upāya), septième perfection,
- Le voeu (願, gan,yuàn, praṇidhāna), huitième perfection,
- L’énergie (力, riki, , bala), neuvième perfection,
- La connaissance (智, chi, zhì, jñāna), dixième perfection.

dix pratiques (十行, jūgyō, shíxíng) : troisième section de dix degrés parmi les cinquante-deux degrés. Il s’agit donc des degrés 21 à 30. Le terme pratique réfère au comportement des bodhisattva et aux actions qu’ils mettent en œuvre. Alors que les dix degrés de la foi et les dix stations témoignaient essentiellement de réalisations individuelles et intérieures, les dix pratiques marquent plutôt une nouvelle orientation vers autrui. Cette tendance se confirme encore dans la section suivante, les dix transferts. En savoir plus : détail des dix pratiques.

dix stations (十住, jūjū, shízhù) : deuxième section de dix degrés parmi les cinquante-deux degrés. Il s’agit donc des degrés 11 à 20. Le terme station réfère à l’état de tranquillité où se tient l’esprit durant ces dix étapes. Alors que la première section des cinquante-deux degrés correspond au début de la carrière de bodhisattva et aux efforts à accomplir pour affermir la foi, cette deuxième section traduit la stabilité acquise ; avec les deux sections ultérieures (les dix pratiques et les dix transferts), elle constitue une étape intermédiaire entre la prise de foi et les dix dispositions finales qui précèdent l’éveil d’indifférenciation (cf. tableau des cinquante-deux degrés). En savoir plus : détail des dix stations.

dix supériorités (十無上, jūmujō, shíwúshàng) : littéralement 無上 signifie sans supérieur, summum. Ici nous pouvons parler de supériorité en ce sens où cette liste montre dix principes qui concourent au caractère inégalé du Sūtra du lotus. Ce concept a été exposé par Vasubandhu dans ses Instructions sur le Sūtra de la fleur de lotus de la loi merveilleuse (妙法蓮華經憂波提舍). Ces dix supériorités sont :
1. la supériorité de la graine (種子無上), la graine d’éveil que le Sūtra permet de revivifier est supérieure à toute autre.
2. la supériorité de la pratique (行無上) : à ce sujet les Instructions de Vasubandhu citent le bouddha Grands-Pouvoirs de Sagesse-Victorieuse disant que son exemple montre la supériorité du Sūtra du lotus en tant que pratique.
3. la supériorité de la puissance d’accroissement (増長力無上), seul le Sūtra du lotus permet ce que le bouddhisme appelle l’ouverture et union (開會) des dharma. C’est la possibilité d’ouvrir (d’analyser finement) les phénomènes et de pouvoir les relier.
4. la supériorité d’intelligibilité (令解無上) : le Sūtra a le pouvoir d’éveiller les êtres par l’énoncé des principes qu’il contient.
5. la supériorité de purification du pays (清浄国土無上), pour le bouddhisme, comme le révèle En une vie devenir le Bouddha, c’est le cœur des êtres qui détermine le degré de souillure du monde. En permettant de purifier l’esprit, ce sūtra permet la réhabilitation de l’environnement.
6. la supériorité d’enseignement (説無上), la cohérence et l’unité du Lotus font de son enseignement le summum des sūtra.
7. la supériorité pour la conversion des êtres (教化衆生無上), la multitude de boddhisattva qui surgissent de la terre dans le chapitre XV du Lotus augure par leur nombre d’une incomparable capacité de conversion et d’enseignement des êtres.
8. la supériorité de l’accession à l’Éveil (成大菩提無上), celle-ci se révèle par la manifestation des trois corps du Bouddha.
9. la supériorité du nirvana (涅槃無上), dans le Sūtra du lotus, le Bouddha révèle que le nirvana, l’extinction d’un bouddha, n’est qu’un moyen utilisé par le Bouddha pour l’enseignement des êtres.
10. la supériorité de la puissance victorieuse de la merveille (勝妙力無上), celle-ci est révélée par l’apparition du stupa précieux de Maints-Trésors au chapitre XI du Lotus. Cette manifestation est qualifiée de merveille (妙, myō, miào, sad) pour son caractère inconcevable.
Cette liste des dix supériorités et toutes les notions auxquelles elle renvoie montrent un aspect assez peu signalé de la pensée de Vasubandhu, du moins si c’est bien lui qui a rédigé les Instructions sur le Sūtra de la fleur de lotus de la loi merveilleuse (妙法蓮華經憂波提舍), ou de son École, dans la compréhension profonde du Lotus.

dix terres : voir dix dispositions.

dix transferts (十廻向, jūekō, shíhuíxiàng) : quatrième section de dix degrés parmi les cinquante-deux degrés. Il s’agit donc des degrés 31 à 40. On trouve également comme traduction dix déflexions. Le terme transfert indique l’attitude bienfaisante des bodhisattva qui transfèrent vers autrui les bienfaits obtenus. Zhiyi (538-597) scinde les deux composants du terme transfert (e, huí, 廻 : tourner, retourner, renvoyer, rendre et , xiàng, 向 : vers, en direction de) pour indiquer qu’il s’agit d’une réorientation de la cause vers l’effet, de ses propres œuvres et vertus vers le salut des êtres. Pour lui l’harmonie entre théorie et pratique permet d’accéder à la compréhension du monde des dharma par identification ; d’où la notion de transfert, réorientation d’une qualité et "transfert" de soi-même dans l’immédiateté reconnue et restaurée du monde. En savoir plus : détail des dix transferts.

dìyǒng púsà (bodhisattva surgis de la Terre, 地踊の菩薩, Jiyu no bosatsu)

dìyù (enfer, 地獄, jigoku, niraya)

dìzǐ (disciple, 弟子, deshi, śiṣya)

(voie, 道, dào)

Dōan : voir Dàoān.

doctrine de l’accord des trois merveilles (三妙合論, sanmyō gōron, sānmiào hélùn) : souvent abrégé en ‘trois merveilles’. Il s’agit de la merveille de la cause originelle (本因妙, honïnmyō, běnyīnmiào) de la merveille de l’effet originel (本果妙, hongamyō, běnguǒmiào) et de la merveille de la contrée originelle (本國土妙, honkokudomyō, běnguótǔmiào). Dans le Sens occulte de la Fleur de la loi Zhiyi donne dix significations au caractère merveille (妙, myō, miào) dans le titre du Lotus en relation avec la doctrine empruntée et dix autres selon la doctrine originelle. Les trois merveilles dont il est question ici sont les trois premières parmi la liste des dix de la doctrine originelle. En ce sens, le terme ‘originel’ que nous trouvons pour chacune d’entre elles, renvoie à doctrine originelle. Ces dix merveilles de la doctrine originelle sont pour chacune d’entre elles déduites d’extraits précis du seizième chapitre du Lotus.
La première, la merveille de la cause originelle provient de l’extrait suivant : « À l’origine j’ai pratiqué la voie de bodhisattva, la longévité que j’en ai obtenue … » (我本行菩薩道。所成壽命。MHRGK p 500, JNR p 283, Burnouf p 194). Beaucoup de significations ont été attachés à ce passage très révélateur du XVIe chapitre du Lotus. Pour nous limiter à la compréhension selon les trois merveilles originelles, disons qu’ici est évoquée la pratique fondamentale qui manifeste la nature innée de l’Éveil.
La deuxième merveille, celle de l’effet originel est tirée d’un passage juste un peu antérieur : « Ainsi, depuis que je devins un bouddha bien des passés ont été révolus. » (如是我成佛已來。甚大久遠。MHRGK p 500, JNR p 283, Burnouf p 194). Cette deuxième merveille originelle naît de la cause qu’est la première, c’est l’auto-réalisation de l’Éveil.
Enfin, la troisième merveille, celles de la contrée originelle vient d’une phrase précédente encore dans le chapitre : « … je demeure toujours ici en ce monde de Saha à enseigner la loi et à convertir aux enseignements. » (我常在此娑婆世界。説法敎化。MHRGK p 500, JNR p 282, Burnouf p 192). Pour cette troisième merveille le Sens occulte de la Fleur de la loi précise bien que le monde de Saha dont il est question ici est le monde de Saha du point de vue du Bouddha de la doctrine originelle. Ce monde de Saha est celui où la pratique bouddhique s’effectue, où la conversion et le salut des êtres s’effectuent.
On parle pour ces trois merveilles d’une ‘doctrine de l’accord’ car elles sont corrélées, unies entre elles et ne peuvent être manifestées séparément. Dans le courant de Nichiren, une correspondance entre ces trois merveilles et les trois grandes lois ésotériques a été établie : merveille de la cause originelle : Titre de la doctrine originelle, merveille de l’effet originel : honzon de la doctrine originelle et enfin merveille de la contrée originelle : estrade d'ordination de la doctrine originelle.

doctrine empruntée (迹門, shakumon, jìmén) : shaku, (迹) signifie étymologiquement "la trace", par exemple celle laissée par les pattes d'un animal sur la neige. Shakumon c'est la trace de la doctrine, la doctrine empruntée, laissée dans les quatorze chapitres qui constituent la première moitié du Sūtra du lotus et qui vont du chapitre I, Prologue, au chapitre XIV, Pratique commode. Egalement traduit par "partie dérivée". En savoir plus : La doctrine empruntée.

doctrine originelle (本門, honmon, běnmén) : littéralement, hon, běn (本) : origine ; mon, mén (門) : portail que l'on doit franchir pour recevoir un enseignement. Doctrine enseignée dans les quatorze chapitres qui constituent la seconde moitié du Sūtra du lotus et qui vont du chapitre XV, Surgis de la terre, au chapitre XXVIII, Exhortation du bodhisattva Sage Universel. Également traduit par "partie originelle". En savoir plus La doctrine originelle.

doctrines provisoires (權教, gon kyō, quán jiāo) : selon l'École Tiantai, il s'agit des doctrines que le Bouddha a enseignées pour que la compréhension de son auditoire s'élève à un niveau qui lui permette d'accéder au véritable enseignement du bouddhisme.

Dōgen 道元 (1200 – 1253) : moine japonais fondateur de la branche Sōtō (曹洞) du bouddhisme Zen. Issu d’une famille influente, il apprend en premier le Tendaï puis se tourne vers le Zen, devenant le disciple de Eisaï 栄西 (1141 – 1215) le fondateur de la branche Rinzaï (臨済). Il part pour la Chine où il reste quatre ans et étudie la tradition chan du Caodong (Sōtō). Il écrit le Trésor de la vraie loi (Shōbōgenzō) et fonde dans la province d’Echizen le temple Eiheiji, manifestant de la sorte son désir d’éloignement des centres du pouvoir dont il se méfiait. Dōgen se distingue du Rinzaï en développant une forme de bouddhisme Zen moins extrême. Il se détache des kōan et met l’accent sur l’aspect progressif de l’éveil.

dōjisoku (unicité de temps, 同時卽, tóngshíjí)

dokkaku (éveillé solitaire, 独覺, dújué, pratyeka buddha)

dokushin (corps putride, 毒身, dúshēn)

dōkyō (taoïsme, 道教, dàojiào)

dōkyodo (Terre de la résidence commune, 同居土, tóngjūtǔ)

domaines [trois] (三世間, sanseken, sānsìjiān)

dōma chikuï (riz et chanvre, bambous et roseaux, 稻麻竹葦, dàomá zhúwěi)

dompteur (調御丈夫, jogo jōbu, tiáoyù zhàngfū, puruṣa damya sārathi) : huitième parmi les dix épithètes qui qualifient un bouddha.

domugoku (度無極, dùwújí)

don ou charité (布施, fuse, bùshī, danā) : Le don envers les ascètes ou les mendiants est une pratique ancienne de l’Inde. Le Bouddha lui-même était un religieux qui mendiait sa nourriture et les premiers bouddhistes ont été des moines mendiants (bhikṣu) qui dépendaient pour leur subsistance des dons des laïcs. Le don est la première des six perfections, c'est dire l'importance qu'il revêt en tant que pratique bouddhique. Toutefois, en tant que perfection , le don est davantage perçu en regard de l’acte de celui qui donne et de ce dont témoigne cet acte en tant que reconnaissance. A ce sujet, on se reportera au très beau texte de Nichiren, La Réponse à la dame Ōnichi qui figure bien cette qualité de l’acte que doit atteindre le don.

Don des Dieux [chapitre] (提婆達多品, Daïbadatta hon, Dīpódáduō pǐn) : XIIe chapitre du Sūtra du lotus. Ce chapitre comprend deux récits distincts :
- Tout d’abord, le Bouddha révèle que dans une existence antérieure, il a été un roi qui cherchait à apprendre les sūtra du Grand Véhicule. Un ermite vint le trouver et lui dit qu’il pouvait lui enseigner le Sūtra du lotus si le roi devenait son serviteur et lui obéissait en toute chose. Le roi accepta et apprenant de lui la loi il devint un éveillé. Or cet ermite était Don des Dieux, le cousin ennemi de Shakyamuni qui lui a tant nui. Don des Dieux deviendra donc lui aussi un bouddha.
- Shakyamuni demande à un des bodhisattva qui accompagne Maints-Trésors (voir chapitre précédent, Vision du Précieux stupa) de rencontrer Manjushri qui revient de chez un roi dragon où il a converti un grand nombre de sujets. Il révèle que la fille de ce roi est âgée de huit ans, mais que grâce à l’enseignement du Lotus elle a réalisé l’éveil correct en un instant. Le bodhisattva est incrédule mais la fillette déclare que le Bouddha va prédire son éveil. Shariputra intervient, il ne croit pas que le corps de femme puisse réaliser l’éveil. La fille dragon offre alors une perle précieuse au Bouddha qui l’accepte. Elle dit que l’éveil peut se passer tout aussi simplement et rapidement que cela et elle devient un bouddha. Shariputra et l’assemblée acceptent en silence.
Ce chapitre montre l’accession à l’éveil d’êtres qui en sont généralement exclus, Don des Dieux, un opposant du Bouddha qui représente les êtres de l’enfer et la fille dragon qui est dotée d’une nature à la fois féminine et animale.

Don des Dieux (提婆達多, Daïbadatta, Dīpódáduō, Devadatta) : cousin de Shakyamuni et frère d’Ananda. Dès son jeune âge, il hait Shakyamuni. Il en devient néanmoins le disciple pour le renier ensuite. Il tente même de tuer le Bouddha. Il chute vivant dans l’enfer. Nous pouvons apprécier la nocivité de ce personnage à l'aune de l'une des listes des cinq forfaits qui lui est consacrée et qui recense ses pires méfaits. Le chapitre XII du Sūtra du lotus porte son nom et éclaire la relation qui existe entre lui et Shakyamuni. Don des Dieux symbolise le fait que même les damnés de l’enfer peuvent accéder à l’éveil.

Don-Héroïque [bodhisattva] (勇施菩薩, Yūze bosatsu, Yǒngshī púsà) : bodhisattva qui apparaît dans le Sūtra du lotus, notamment au chapitre XXVI. Le zèle infatigable avec lequel il apporte la loi bouddhique aux êtres lui a valu son nom. Il fait partie des cinq bonnes divinités successives (五番善神, gobanzenjin, wǔfānshànshén), terme sous lequel on regroupe ceux qui ont fait serment dans le chapitre des Formules détentrices (XXVI) du Lotus de protéger les croyants de ce sūtra.

donkon (racine obtuse, 鈍根, dùngēn)

Dōushuài tiān (Tuṣita, 兜率天, Tosotsu ten)

douze entrées (十二入, jūni nyū, shíèr rù, dvādaśa āyatana) : on trouve très souvent aussi l’expression "douze places" (十二處, jūni sho, shíèr chǔ) qui est un strict équivalent. Le terme chinois traduit le sanskrit āyatana : a-yat entrer et ana le lieu ou la chose. Ce composé désigne donc à la fois le seuil (le lieu où s’effectue l’entrée) et ce qui entre (les données entrantes). En ce sens, le terme français "entrée" est relativement pratique car il peut désigner tant le lieu que l'action d'entrer. L’Abhidharmakosa donne comme définition : "porte d’arrivée ou de naissance de la pensée et des mentaux". Étymologiquement, on nomme āyatana ce qui étend (tanvanti) l’arrivée (aya) de la pensée et des mentaux (Abidharmakosa de Vasubandhu - réf )
On distingue six entrées internes (六內處, roku naisho, liù nèichǔ que l'on appelle les six racines (六根, rokkon, liùgēn et six entrées externes (六外處, roku gesho, liù wàichǔ), les six lieux (六境, rokkyo, liùjìng) ou six environnements pour utiliser un terme plus actuel. Le tableau suivant décrit l'organisation du système.

Tableau des douze entrées

Six racines

six entrées internes
1 entrée de l'œil 1 entrée des couleurs Six lieux

six entrées externes
2 entrée de l'ouïe 2 entrée des sons
3 entrée du nez 3 entrée des odeurs
4 entrée de la langue 4 entrée des goûts
5 entrée du corps 5 entrée des contacts
6 entrée du mental 6 entrée des dharma

À chacune des entrées internes (ou racines) correspond une entrée externe (ou lieu). La concordance entre chacune des racines et le lieu qui lui est relatif, par exemple entre la langue et les goûts, est à l'origine de l'ensemble des systèmes de la perception et de la connaissance. En savoir plus : Descriptif de chacune des douze entrées.

douze liens causaux (十二因緣, jūni innen, shíèr yīnyuán, dvādaśa pratitya samutpada) : l'un des principes fondamentaux du bouddhisme originel. Ces douze causes et conditions nous maintiennent dans le cycle des existences successives (voir vies et morts). Chacune de ces causes génère la suivante selon un processus implacable. Dans le texte Le principe d'Une pensée trois mille, Nichiren en expose le mécanisme, en se fondant sur l'Abhidharma Kośa sastra de Vasubandhu, puis montre comment échapper au cycle qu'elles constituent, par l'extinction à l'origine. Pour un exposé plus détaillé sur les douze liens causaux, on se reportera au script du cours qui leur a été consacré.

douze rois divins (十二神王, jūni shinnō, shíèr shénwáng) : peut également se prononcer en japonais jūni jinnō. On trouve plusieurs équivalents, notamment douze généraux divins (十二神將, jūni shinshō, shíèr shénjiàng). Liste de douze esprits ou déités invoqués dans le culte de l’Ainsi-venu Maître es Remèdes. Cette liste est un peu hétéroclite, on y trouve même Indra. Ces puissances protègent les êtres et elles sont censées personnifier les douze vœux de l’Ainsi-venu Maître es Remèdes.

dòuzhèng jiāngù (luttes et disputes acharnées, 闘諍堅固, tōjo kengō)

Dōzen 道善 ( ? – 1276) : religieux japonais, il apparaît dans les écrits de Nichiren sous l’appellation de moine Dōzen (道善房, Dōzenbō). Supérieur du monastère Kiyozumi où Nichiren effectua son noviciat (cf. Nichiren biographie). Lorsque Nichiren fonde son école en 1253, Dōzen ne peut résister à l’antagonisme de l’intendant domanial Tōjō Kagenobu ; il aurait demandé à Nichiren de quitter le monastère. On suppose toutefois que Dōzen était assez proche des conceptions développées par son disciple même s’il n’a pas eu la volonté d’y adhérer formellement, ce qui aurait pu représenter quelque danger pour lui. Nichiren garde toute sa vie du respect pour le vieux maître et à la mort de celui-ci en 1276, il rédige le Traité de la Reconnaissance (Hōön sho) et envoie son disciple Nikō le lire devant la tombe de Dōzen.

dragon (龍, ryū, lóng, nāga) : l'une des huit sortes d'êtres fantastiques. Le nāga de la mythologie indienne est plutôt une sorte de serpent, de cobra, parfois avec des caractéristiques antropomorphiques voire avec une tête d'homme. En passant en Chine, cet animal a intégré des aspects du dragon chinois dont l'origine remonte aux temps immémoriaux des origines de la culture chinoise. En savoir plus : symbolique chinoise du dragon et illustrations.

dragon unipode (夔, kuí) : voir symbolique chinoise du dragon.

dualité de l'apparence(背面相翻, haimensōhon, bēimiànxiāngfān) : voir Approches de la notion d'identité.

duànhuò (rompre avec les passions, 斷惑, danwaku, kleśa prahāṇa)

dùdào (passer la voie, 度道, tokudō)

duìgàozhòng (allocutaire, 對告衆, taigoshu)

dújué (éveillé solitaire, 独覺, dokkaku, pratyeka buddha)

dukhah sarva saṃskāra (tous les mouvements sont souffrance, 一切行苦, issaï gyō ku, yīqiè xíng kǔ)

dùngēn (racine obtuse, 鈍根, donkon)

dùnjiàn (subit et graduel, 頓漸, tonzen)

Duōbǎo (Maints-Trésors, 多寶, Tahō, Prabhūtaratna)

Duōwén tiānwáng (roi céleste Grande-Écoute, 多聞天王, Tamon tennō, Vaśraivaṇa devarāja)

duramgama (parcours lointains, 遠行地, ongyōji, yuǎnxíngdì)

Durée de la vie [chapitre] : voir Longévité de l'Ainsi-venu.

durgati (mauvaises voies, 惡道, akudō, èdào)

dúshēn (corps putride, 毒身, dokushin)

dùwújí (度無極, domugoku) : une des premières traductions en chinois du terme sanskrit pāramitā, voir six perfections.

dvādaśa aṅga (canon des Écritures en douze parties,十二部經, jūnibukyō, shíèrbùjīng)

dvādaśa āyatana (douze entrées, 十二入, jūni nyū, shíèr rù)

dvādaśa pratītyasamutpāda (douze liens causaux, 十二因緣, shíèr yīnyuán, jūni innen)

dynasties [trois] (三朝, sanchō, sāncháo)

 
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