Galerie des Gohonzon inscrits par Nichiren
 
 
 
 
#53
 
 

Date d'inscription :

1e année de Kōan (1278), 8e mois. Inscrite en bas à gauche du roi céleste Vaste-Regard dont le nom est écrit selon la translittération du sanskrit en chinois : 大毘楼博叉天王 (Dai Biruhakushatennō).

Récipiendaire :

Nitchō Shōnin (1252 -1 317), son nom est inscrit en bas, à droite du grand roi céleste Accroissement dont le nom est écrit selon la translittération du sanskrit en chinois : 大毘楼勒叉天王 (Dai Birurokushatennō).

Phrase d'hommage :

1. Durant plus de 2230 ans après l’extinction du Bouddha, dans tout le Jambudvīpa, jamais ce grand mandala n’apparut (佛滅度後二千二百三十余年之間一閻浮提之内未曾有大漫荼羅也). Phrase inscrite sur quatre colonnes, en bas à droite entre Tenshō daïjin et le grand roi céleste Accroissement.

2. Le bonheur de celui qui fait offrande excède les dix épithètes (有供養者 福過十号).

3. Pour celui qui dénigre, un crime sans rémission s'ouvre ( 謗者開罪於無間).
Les phrases 2 et 3 sont écrites de façon oblique du côté droit.

4. S'il est un perturbateur sa tête se brisera en sept morceaux (若悩乱者 頭破七分).

5. Pour celui qui loue, un bonheur de paix et de clarté s'amoncelle (讃者積福於安明).
Les phrases 4 et 5 sont écrites de façon oblique du côté gauche, orientées de la même façon que les 2 et 3.

Ajout :

Confié au fils du nyūdō Toki Gorō (le Cinquième, Toki Jōnin) du pays d’Inaba, Nitchō l’acarya d’Iyo dont le frère cadet est le moine Jakusen (因幡國富城五郎入道息伊与阿闍梨日頂舎弟寂仙房付嘱之), phrase inscrite par Nikkō en bas, entre la date et le grand roi du ciel Vaste-Regard.

Dimensions (cm) & nombre de lés :

94,5 x 52,4 – 3 lés.

Nom usuel :

-

Lieu de dépôt actuel :

Kaichōji, Shizuoka-shi.

Style :

Gohonzon des dix mondes avec des particularités notamment les quatre citations.

Contenu scriptural :

1. Aux quatre coins du gohonzon : les quatre grands rois du ciel; voir Remarques pour l'écriture des deux du bas et leur emplacement. Les deux Rois de Lumières sont à leur place habituelle : Amour à gauche et Immuable à droite.

2. Colonne centrale : Namu Myōhōrenguékyō et en dessous la signature-kaō de Nichiren.

3. Étage supérieur : tous les noms des personnages sont précédés de Namu. En partant du centre à gauche : Shakamuni butsu, Jōgyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Pure), Anryūgyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Pacificatrice).
Et à droite, toujours en partant du centre : Tahō nyorai, Jōgyō bosatsu, Muhengyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Illimitée).

4. Étage médian : les noms des quatre bodhisattva et des deux grands auditeurs sont précédés de Namu.
À gauche en partant du centre : Fugen bosatsu, Miroku bosatsu,Kashō sonja (尊者, vénérable) puis le roi Shakudaikanin (Indra), le roi céleste Grande-Lune et le roi des Étoiles (Myōjōtennō). Juste en dessous de ces deux derniers de droite à gauche : Ajase daiō puis le le grand Ryūō (Roi-Dragon). À droite en partant du centre : Monjushiri bosatsu, Yakuō bosatsu, Sharihotsu sonja (尊者, vénérable) puis Daibontennō, Daïrokutenmaō et Daïnittennō (大日天王, le roi céleste Grand-Soleil). Sous Daïrokutenmaō se trouve Tenrinshōō (天輪聖王, les saints rois qui tournent la roue) et sous Daïnittennō se trouve Ashuraō.

5. Étage inférieur : encadrant le Titre, à la hauteur du caractère ren (蓮) à gauche : les dix ogresses et à droite leur mère : Kishimojin.

6. Pratiquement au même niveau, avec leurs noms précédés de Namu, à gauche en partant du centre : Tendaï chisha daishi (智者, chisha, le Sage), Shōan daishi, Myōraku daishi et Dengyō daishi.
À droite en partant du centre : Ryūju bosatsu et Tenjin bosatsu.

7. En dessous à gauche : Hachiman dai bosatsu et en vis-à-vis à droite : Tenshō daïjin.

Particularités graphiques :

On retrouve des similitudes d'agencement avec les gohonzon 50, #51,#52, les traits sont plus épais pour la colonne centrale, les quatre grands rois du ciel et la signature-kaō de Nichiren ainsi que les traits évasés du dernier caractère de Namu Myōhōrenguékyō (經, kyō) qui coiffe un espace ouvert. Et, comme dans un arrière-plan, les noms des personnages apparaissent avec des traits plus fins.

Remarques :

Tout à fait en haut, nous trouvons une décoration sous forme d'un dais (yōraku, 瓔珞), probablement un ajout ultérieur.

Pour la première fois sont inscrits sur le gohonzon Shōan daishi (Guàndǐng, 灌頂) ainsi que le roi des Étoiles.

Comme c'était le cas dans le gohonzon #48, les deux grands rois du ciel ouest et sud, situés en bas à gauche et à droite, sont inscrits dans une translittération de leur nom sanskrit : Dai Biruhakushatennō (大毘楼博叉天王) pour le Roi céleste Vaste-Regard (廣目天王) et Dai Birurokushatennō (大毘楼勒叉天王) pour le Roi céleste Accroissement (増長天王) ; de plus, leur place est inversée vis-à-vis de l’emplacement habituel.

Les citations 2 et 4 sont tirées des Notes sur les phrases et les mots de la fleur de la loi de Zhanlan. Dans ce passage quelques phrases du chapitre Formules détentrices du Sūtra du lotus sont commentées par ce maître du Tiantai.
Les citations 3 et 5 proviennent du traité de Saichō connu sous le nom de Ebyōshū (依憑集, Recueil des Appuis), ouvrage qui dénonce l'éloignement doctrinal de plusieurs courants du bouddhisme de son époque.
Ces citations par groupes de deux illustrent les mérites ou châtiments qui découlent de l'attitude envers la loi bouddhique. Ceux qui la louent en sont eux-mêmes honorés, ceux qui la dénigrent révèlent la confusion et la chute.

Comme pour le gohonzon #47 les citations sont inclinées selon un axe nord-ouest sud-est - du moins si, par convention, on considère le haut comme le nord -. Par contre, elles ne créent pas un motif englobant comme c'était le cas alors, mais viennent sur le gohonzon de façon plus éparse.

Mais que représente l'ajout de ces citations obliques qui se détachent si bien ? Elles convient un nouvel ordre de signification : elles introduisent le langage dans la représentation du gohonzon. Les autres idéogrammes que nous voyons sur le gohonzon ne sont pas à proprement parler des éléments de langage. Ils ne forment pas de phrases, ils sont à mi-chemin entre la représentation picturale et la signification. L'art de la calligraphie renforce cette qualité singulière. L'assemblée du Lotus présente sur le gohonzon incarne une scène primordiale. Les incises obliques des citations amènent quelque chose d'un autre ordre et qui vient se superposer à cette scène. Elles n'ont pas le même statut que la phrase d'hommage habituelle "Durant plus de 2230 ans après l’extinction du Bouddha ...". Cette phrase d'hommage est, comme son nom l'indique, un hommage à la révélation du gohonzon qui en indique le caractère unique dans l'histoire du bouddhisme. Mais les citations obliques, parce qu'elles relèvent du langage, s'adressent au croyant et lui délivrent un message essentiel et révélateur comme le ferait un maître bienveilleillant. C'était déjà le cas pour le gohonzon #47 (... il n’y aura plus vieillesse ni mort). Elles concernent donc directement la pratique du croyant qui contemple ce mandala.

 
 
 
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